muleta [ muleta; myleta ] n. f.
• moleta 1828; mot esp.
♦ Taurom. Pièce de flanelle rouge tendue sur un court bâton, avec laquelle le matador provoque et dirige les charges du taureau. Des muletas. Passes de muleta. Travail de la muleta (esp. faena de muleta). On écrirait mieux muléta.
● muleta nom féminin (espagnol muleta) Tissu rouge fixé sur un bâtonnet dont se sert le matador pour fatiguer le taureau avant de lui porter l'estocade.
⇒MULETA, subst. fém.
TAUROM. Morceau d'étoffe rouge tendue sur un bâton et dont le matador se sert pour fatiguer le taureau avant l'estocade. César descendit (...) dans l'arène, combattit (...) avec l'épée courte et la muleta et, dans cinq passes successives, se mesura avec cinq taureaux qu'il mit tous à mort (A. FRANCE, Vie littér., 1892, p. 53). Il marchait droit au taureau, qu'il alla chercher dans son terrain. Il éleva la muleta en l'agitant, la tête un peu penchée, frappa du pied (MONTHERL., Bestiaires, 1926, p. 539). Vingt fois il avait été frôlé par les cornes de la bête. Mais celle-ci, aveuglée par la passion, n'avait vu dans tout cela que la muleta. Au bon moment, (...) il lui avait planté l'épée tout droit à l'épaule, l'avait fait s'écrouler (...) très proprement morte dans l'arène (VIALAR, Bête de chasse, 1952, p. 182).
REM. Muleter, verbe trans. Toréer au moyen de la muleta. Angelillo, au cours de la novillada, muletant de près et témérairement un adversaire couard, a reçu dans l'aine une blessure grave (ARNOUX, Renc. Wagner, 1927, p. 82).
Prononc. et Orth. :[], [my-], [-le-]. Prop. CATACH-GOLF. Orth. Lexicogr. 1971, p. 280 : -lé-. Plur. des muletas. Étymol. et Hist. 1831 (Scènes d'une course de taureaux ds R. des Deux-Mondes, t. 4, p. 291). Mot esp. de même sens (1616, CERVANTÈS, Persiles, III, c. 5 ds AL.), propr. « jeune mule », d'où, p. métaph., « béquille » (cf. COR.-PASC., s.v. mulo), dimin. de mula « mule », du lat. mula « id. », v. mule1. Bbg. QUEM. DDL t. 9.
muleta [mulɛta] n. f.
ÉTYM. 1831, in D. D. L.; mot espagnol, d'abord « béquille, bâton », dimin. de mula « mule », par la même évolution de sens que poutre.
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♦ Pièce d'étoffe rouge tendue sur un court bâton et dont le matador (cit.) se sert pour provoquer et diriger les charges du taureau (→ Espada, cit.). || Des muletas. || Passes de muleta. || Travail de la muleta (« faena »).
1 Ses armes (de l'espada) sont une longue épée avec une poignée en croix et un morceau d'étoffe écarlate ajouté sur un bâton transversal; le nom technique de cet espèce de bouclier flottant est muleta.
Th. Gautier, Voyage en Espagne, p. 54 (1840).
2 De nouveau l'étoffe capte cette fureur maniée, la dirige, et sous la muleta sauvage, pleine de sable, de bave, de sang, de déchirures, la bête s'écoule comme une vague, et puis — ha ! — se dresse comme la vague dans le claquement de ses banderilles.
Montherlant, les Bestiaires, VIII.
Encyclopédie Universelle. 2012.