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mutilation

mutilation [ mytilasjɔ̃ ] n. f.
• 1245; lat. mutilatio
1Perte accidentelle ou ablation d'un membre, d'une partie externe du corps, qui cause une atteinte irréversible à l'intégrité physique. Mutilation sexuelle ( castration, excision, infibulation) , rituelle. Il a fallu « amputer le membre. C'est une mutilation très pénible » (Duhamel). Mutilation spontanée du lézard en danger qui se coupe la queue ( autotomie) .
2Dégradation. Mutilation de statues. « La mutilation périodique de ces beaux arbres » (Stendhal).
3Coupure, altération, perte d'un fragment de texte. « J'ai vu les mutilations qu'il [Senancour] va faire à Oberman » (Sainte-Beuve).

mutilation nom féminin (latin mutilatio, -onis) Atteinte volontaire à l'intégrité physique d'une personne entraînant la perte d'un membre ou d'un organe. (La mutilation peut être une circonstance aggravante de certaines infractions [tortures et actes de barbarie, viol, violences, délaissement d'enfant, enlèvement, séquestration, etc.]. Le risque de mutilation est un des éléments constitutifs de la mise en danger d'autrui.) Retranchement d'une ou de plusieurs parties d'une œuvre d'art : La mutilation d'une statue. Déformation, altération importante d'un texte, en général par des suppressions. ● mutilation (expressions) nom féminin (latin mutilatio, -onis) Mutilation du corps humain, crime puni de la réclusion criminelle à temps de 5 à 10 ans. Mutilation volontaire, automutilation que s'inflige un militaire pour se rendre impropre au service et se soustraire à ses obligations militaires. ● mutilation (synonymes) nom féminin (latin mutilatio, -onis) Atteinte volontaire à l'intégrité physique d'une personne entraînant la perte...
Synonymes :
- amputation
- blessure
Déformation, altération importante d'un texte, en général par des suppressions.
Synonymes :
- adultération
- altération
- falsification

mutilation
n. f.
d1./d Amputation accidentelle d'un membre, d'une partie du corps.
d2./d Dégradation. Mutilation d'une oeuvre d'art.
d3./d Suppression fâcheuse d'une partie d'un tout, partic., d'un ou de plus. passages d'un ouvrage.

⇒MUTILATION, subst. fém.
A. — Ablation accidentelle ou volontaire, retranchement d'un membre ou d'un organe externe qui cause une atteinte grave et irréversible; résultat de cette action. Synon. amputation. Mutilation rituelle, sexuelle. Quand on l'eut sorti, il n'avait plus de jambes, il expira tout de suite, sans avoir su ni senti cette mutilation horrible (ZOLA, Bête hum., 1890, p.227):
♦ Au début, on s'était apitoyé sur sa mutilation; mais il paraissait si joyeux, il montrait un tel oubli des horreurs de la guerre, disant: «Un bras, ça m'aurait embêté, parce que les mains, c'est bath pour farfouiller partout, mais une jambe! C'est si bête un pied!»
BENJAMIN, Gaspard, 1915, p.145.
Mutilation volontaire. Synon. de automutilation. La mutilation volontaire pour s'exempter du service militaire est punie d'emprisonnement (loi du 21 Mars 1832, art.41), et, après l'expiration de la peine, le mutilé est envoyé faire son temps dans une compagnie de pionniers (BOUILLET 1859).
En partic. Synon. de castration. Baudoin propose heureusement de ne plus parler de complexe de castration, mais de complexe de mutilation (MOUNIER, Traité caract., 1946, p.146).
P. anal. Grave dommage apporté à la forme, à la croissance (d'un arbre). Tous les arbres appartenant à la commune sont impitoyablement amputés (...). Un vieux chirurgien-major de l'armée d'Italie (...) osa bien un jour se plaindre (...) de la mutilation périodique de ces beaux arbres (STENDHAL, Rouge et Noir, 1830, p.8).
B.P. anal.
1. [Correspond à mutiler B 1] Dégradation, destruction partielle. Synon. détérioration, massacre (fam.). Mutilation d'un monument. La mutilation systématique et régulière des sculptures [du temple de Khons] ne peut être attribuée qu'aux premiers chrétiens (DU CAMP, Nil, 1854, p.216). [Le musée] du Capitole, où les statues sont présentées dans la franchise de leur mutilation, de leur état incomplet (THIBAUDET, Réflex. litt., 1936, p.204).
2. [Correspond à mutiler B 2] Synon. de altération, amputation. Quelque ennuyeuse et difficile que soit la tâche de corriger les mutilations et les déformations des textes cités (LÉNINE, Matérial. et empiriocritic., 1933, p.81).
C.Au fig.
1. [Correspond à mutiler C 1]
a) Altération, déformation. Synon. fam. maquillage. Défaut des savants: ils croient qu'ils observent quand ils découpent des séries de faits en les isolant. Cet isolement est une mutilation (BOURGET, Actes suivent, 1926, p.7).
b) Réduction, suppression. [Le pouvoir de mal choisir] ne marque-t-il pas une diminution et comme une mutilation de la liberté elle-même? (GILSON, Espr. philos. médiév., 1932, p.115).
2. [Correspond à mutiler C 2] Suppression de quelque qualité essentielle. Synon. dégradation, diminution. La grossesse est surtout un drame qui se joue chez la femme entre soi et soi; elle la ressent à la fois comme un enrichissement et comme une mutilation (BEAUVOIR, Deux. sexe, t.2, 1949, p.307).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1340 «retranchement d'un membre ou autre partie du corps» (Lett. de Ph. de Val., A. N. JJ 73, f°250 v° ds GDF Compl.); 2. 1559 «dégradation partielle d'une oeuvre d'art» (AMYOT, Nic., 23 ds LITTRÉ); 3. 1773 «déformation d'un texte» (D'ALEMBERT, Lettre au roi de Pr., 9 avr., ibid.); 4. 1865 fig. «altération sensible» (PROUDHON, Pornocratie, p.46). Empr. au lat. mutilatio «mutilation». Fréq. abs. littér.:143.

mutilation [mytilɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1245; lat. mutilatio, du supin de mutilare. → Mutiler.
1 Perte accidentelle ou ablation d'un membre, d'une partie du corps. Amputation. || Mutilation ethnique (excision du clitoris de la femme, du prépuce de l'homme; infibulation; perforation des lèvres, du nez, pour y attacher des anneaux). || Mutilations et cicatrices (cit. 6 par métaphore) d'un vieux guerrier. Blessure. || Mutilation des organes génitaux chez l'eunuque (cit. 4; Castration). || Personne qui se livre à des mutilations sur elle-même ( Automutilation). || Mutilation volontaire d'une recrue.Mutilation spontanée du lézard en danger (qui se coupe la queue), du renard pris au piège (qui se coupe une patte). Autotomie.
1 Des blessés émergeaient du tas, engagés jusqu'à la poitrine (…) On travailla un quart d'heure à en délivrer un (…) quand on l'eut sorti, il n'avait plus de jambes, il expira tout de suite, sans avoir su ni senti cette mutilation horrible, dans le saisissement de sa peur.
Zola, la Bête humaine, X.
2 Le projectile a brisé le bras (…) Il a fallu, par la suite, amputer le membre hors d'usage. C'est une mutilation très pénible (…)
G. Duhamel, Récits des temps de guerre, III, XIII.
3 (…) la mutilation volontaire. — La peine (pour cette infraction militaire) est un emprisonnement d'un à cinq ans. L'intéressé encourt la peine de mort avec dégradation militaire lorsqu'il agit en présence de l'ennemi.
Dalloz, Petit dict. de droit, p. 751, no 48, C.
2 (1559). Dégradation. || Mutilation de statues, de tableaux… || Mutilation d'arbres par ébranchement, étêtement.
4 Un vieux chirurgien-major de l'armée d'Italie (…) osa bien un jour se plaindre à lui de la mutilation périodique de ces beaux arbres.
Stendhal, le Rouge et le Noir, I, II.
3 (1773). Coupure, altération (d'un fragment de texte). || Ouvrage auquel la censure fait subir d'intolérables (cit. 6) mutilations.Perte accidentelle de plusieurs fragments (d'un texte). || Manuscrit qui a subi de nombreuses mutilations au cours des siècles.
5 J'ai été hier matin chez M. de Senancour. J'ai vu les mutilations qu'il va faire à Oberman. J'ai parlé pendant une heure aussi énergiquement et vivement que je pouvais contre.
Sainte-Beuve, Correspondance, 280, mars-avr. 1833.
4 (Av. 1865). Fig. Altération, amoindrissement. || Mutilation de la vérité. Déformation, maquillage.
COMP. Automutilation.

Encyclopédie Universelle. 2012.