Akademik

mystification

mystification [ mistifikasjɔ̃ ] n. f.
• 1768; de mystifier
1Actes ou propos destinés à mystifier qqn, à abuser de sa crédulité. canular, 2. farce, fumisterie. Être le jouet d'une mystification. « ces froides mystifications qui consistent à défendre des opinions auxquelles on ne tient pas » (Balzac). Mystification littéraire, intellectuelle.
2Par ext. Tromperie collective, d'ordre intellectuel, moral. duperie, mythe. Considérer la religion comme une mystification.
⊗ CONTR. Positivisme, rationalisme; démystification.

mystification nom féminin Action de mystifier, de tromper quelqu'un : Être l'objet d'une mystification des élèves. Ce qui n'est qu'illusion, constitue une duperie, mythe intellectuel ou moral, imposture : Les grands sentiments ne sont que des mystifications.mystification (synonymes) nom féminin Action de mystifier , de tromper quelqu'un
Synonymes :
- blague (familier)
- bluff
- canular (familier)
- duperie (littéraire)
- facétie
- fourberie (littéraire)
- imposture
- plaisanterie
- supercherie
- tromperie
Ce qui n'est qu'illusion, constitue une duperie, mythe intellectuel ou...
Synonymes :
- attrape
- farce
- fumisterie (familier)

mystification
n. f.
d1./d Acte, propos par lesquels on mystifie qqn. être victime d'une mystification.
d2./d Tromperie ou illusion collective (morale ou intellectuelle).

⇒MYSTIFICATION, subst. fém.
A. — Action de tromper, de berner (quelqu'un de naïf), généralement pour s'amuser à ses dépens. Synon. blague, canular, farce, fumisterie. Esprit de mystification; être le jouet, l'objet d'une mystification. Mystification la plus grossière, mystification de salle de garde et de carabin (DUHAMEL, Maîtres, 1937, p.189). V. bafouage ex.
B. — Action d'abuser (une personne ou une collectivité) en déformant, en embellissant la réalité. Synon duperie, falsification, tromperie. La prétention, fondée en partie, du communisme moderne, comme celle, plus frivole, du fascisme, est de dénoncer la mystification qui pourrit la démocratie de type bourgeois, ses principes et ses vertus (CAMUS, Homme rév., 1951, p.171). Mystification consciente ou inconsciente (la religion par exemple), déformation intéressée (Traité sociol., 1968, p.110):
—. Jamais livre peut-être n'a produit une mystification aussi complète que le Génie du christianisme. Car il a trompé non seulement tous ceux qui l'ont lu, mais l'auteur lui-même a été et est dupe encore de son propre ouvrage.
DELÉCLUZE, Journal, 1827, p.370.
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1. 1768 «action qui vise à mystifier quelqu'un» (DIDEROT, Mystification ou histoire des portraits, d'apr. G. PROSCHWITZ ds St. neophilol. t. 36, 325); 2. 1832 «chose vaine et trompeuse» (RAYMOND). Dér. de mystifier; suff. -ication. Fréq. abs. littér.:206. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 289, b) 150; XXe s.: a) 204, b) 425. Bbg. MAULNIER (Th.). Le Sens des mots. Paris, 1976, p.153-154.

mystification [mistifikɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1768; de mystifier.
1 Actes ou propos destinés à mystifier (qqn), à abuser de sa crédulité. Attrape, attrape-nigaud, blague, canular (cit.), charge, facétie, farce, fumisterie, galéjade, mensonge, tour (mauvais tour), tromperie (→ Loustic, cit. 4). || Être le jouet d'une mystification (→ Illusion, cit. 8). || Monter, organiser une mystification.
1 Étienne, piqué de l'air magistral que prenait monsieur de Clagny, voulut le faire enrager par une de ces froides mystifications qui consistent à défendre des opinions auxquelles on ne tient pas (…)
Balzac, la Muse du département, Pl., t. IV, p. 98.
2 (…) on lui persuada un jour (à Poinsinet) qu'il y avait une place d'écran du roi, et, pour l'y exercer, on le fit tenir debout devant un feu énorme qui lui grillait les mollets. Une autre fois, on lui annonça qu'il était nommé gouverneur des enfants du roi de Prusse, mais à condition d'abjurer. Il se décora sur-le-champ du cordon de l'Aigle-noir et abjura la religion catholique avec les blasphèmes les plus terribles (…) On peut voir chez les contemporains le détail d'autres mystifications.
Jules Lemaître, Impressions de théâtre, Poinsinet (→ Mystifier, cit. 1).
Spécialt. || Mystification littéraire, philosophique, intellectuelle. Tromperie.
2 (1845). Tromperie collective, d'ordre intellectuel, moral (→ Liberté, cit. 34). Mythe. || Considérer le patriotisme, la religion, le socialisme, l'idée de liberté… comme des mystifications, des idées vaines, irréelles…
3 La mystification propre à l'esprit qui se dit révolutionnaire reprend et aggrave aujourd'hui la mystification bourgeoise. Elle fait passer sous la promesse d'une justice absolue l'injustice perpétuelle (…)
Camus, l'Homme révolté, p. 358.
CONTR. Positivisme, rationalisme.
COMP. Démystification.

Encyclopédie Universelle. 2012.