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nabab

nabab [ nabab ] n. m.
• 1653; navabo 1614, du port.; mot hindoustani, ar. nuwwâb, plur. de naïb « lieutenant »
1Hist. Titre donné dans l'Inde musulmane aux grands officiers des sultans, aux gouverneurs de provinces.
2(XVIIIe) Vx Européen qui avait fait fortune aux Indes. (1836) Mod. Personnage fastueux et très riche, avec de très nombreux serviteurs. « Le Nabab », roman de Daudet. Mener une vie de nabab.

nabab nom masculin (hindi nawab) Dans l'Inde musulmane, gouverneur ou grand officier de la cour des empereurs moghols. Au XVIIIe s., personne qui revenait en Angleterre avec une grande fortune gagnée aux Indes orientales. Littéraire. Personne très riche, qui vit dans l'opulence : Les nababs de la finance.

nabab
n. m. Plaisant Homme très riche qui fait étalage de sa fortune.

⇒NABAB, subst. masc.
A. — [Dans l'Inde musulmane]
1. Gouverneur de district ou de province. Le nabab de Visapour traitait alors avec le Pescha, chef de la République maratte, de la levée de plusieurs escadrons qu'il voulait prendre à sa solde (JOUY, Hermite, t. 4, 1813, p.342).
2. Titre donné à toute personne occupant de hauts emplois dans l'administration musulmane (d'apr. Pol. 1868).
B.P. anal.
1. Vx. ,,Il se dit (...) des Anglais qui ont rempli de grands emplois ou fait le commerce dans l'Inde, et qui en sont revenus avec des richesses considérables`` (Ac. 1835, 1878). Le riche nabab qui venait de faire fortune aux Indes luttait à coups de guinées contre le grand propriétaire local (MAUROIS, Disraëli, 1927, p.61):
1. Si tu m'avais écouté, tu aurais une Anglaise, quelque fille de Nabab qui te laisserait l'indépendance du garçon et la liberté nécessaire pour jouer le whist de l'ambition.
BALZAC, Contrat mar., 1835, p.353.
2. Homme très riche et fastueux. Une fortune de nabab; faire le nabab; vivre en nabab. Le parfumeur François Coty, dont la carrière politique et mondaine rappelle singulièrement celle du nabab [François Bravet], qu'a contée mon père dans le roman ainsi intitulé (L. DAUDET, Brév. journ., 1936, p.34):
2. La jeune personne aura au moins vingt mille francs de rente: c'est un joli parti, mais ce n'est pas assez pour vous, Delaberge, qui êtes un nabab!... un Crésus!...
KOCK, Zizine, 1836, p.143.
En appos. avec valeur d'adj. Le touriste riche possède ordinairement de 200 à 250.000 livres de rente. Il fait partie de la classe des touristes nababs qui parcourent l'Orient (R. DE BEAUVOIR, Français peints par eux-mêmes, t. 3, Le Touriste, 1841, p.212).
Prononc. et Orth.:[nabab]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1. 1614 nauabo titre donné dans l'Inde musulmane aux grands officiers des sultans et aux gouverneurs de provinces (P. DU JARRIC, Histoire, t. III, p.56 ds ARV., p.354); 1653 nabab (F. DE LA BOULLAYE LE GOUZ, Voyages et observations, p.533); 2. 1777 nabob «Européen ayant fait fortune aux Indes» (Courier de l'Europe, 31 janv., I, p.218, Chambre des Communes ds PROSCHWITZ Beaumarchais, p.273); 1789 nabab (J.-P. BRISSOT DE WARVILLE, Testament pol. de l'Angleterre, p.66, ibid.); 3. 1836 «personnage riche» (KOCK, loc. cit.). Empr. (par l'intermédiaire du port.nababo [1600 ds DALG.] pour l'attest. de 1614) à l'hindoustani , «vice-roi, gouverneur», lui-même empr. à l'ar. , plur. de 'ib «lieutenant, représentant, remplaçant», part. actif de «prendre la place de (quelqu'un), représenter, remplacer». L'hindoustani a souvent employé des plur. ar. comme des sing. Aux sens 2 et 3, empr. à l'angl. nabob (1764 ds NED; att. dès 1612 sous la forme nawbob au sens 1). Voir LAMMENS, p.177; DEVIC; LOK. n° 1542; FEW t. 20, p.105; DALG., s.v. nababo; KLEIN Etymol., s.v. nabob; REY-GAGNON Anglic. Fréq. abs. littér.:97.
DÉR. Nababie, subst. fém. a) Dignité de nabab. (Dict. XIXe et XXe s.). b) Territoire soumis à la juridiction d'un nabab. La nababie d'Arcate (Ac. 1798-1878). [nababi]. Att. ds Ac. 1798-1878. 1res attest. 1765 «territoire gouverné par un nabab» (J. B. TARGE, trad. de l'angl. de R. Orme, Hist. des guerres de l'Inde..., t. 2, p. 99 ds Fonds BARBIER: Canoul, capitale de la nababie des Patanes), b) 1778 «dignité de nabab» (A. H. ANQUETIL-DUPERRON, Législation orientale..., p. 150 ds DALG. t. 2 1921, p. 86b, s.v. nababo); de nabab, suff. -ie.
BBG.—BOULAN 1934, p. 206, — WEIL (A.). En marge d'un nouv. dict. R. Philol. fr. 1932, t. 45, p. 29.

nabab [nabab] n. m.
ÉTYM. 1653; navabo, 1614; mot hindoustani; arabe nŭwwāb, plur. de nā’ĭb « lieutenant, vice-roi ».
1 Hist. Titre donné dans l'Inde musulmane aux grands officiers des sultans, aux gouverneurs de provinces.
2 (XVIIIe). Vx. S'est dit de certains Européens qui avaient fait fortune aux Indes.
0 Si votre nabab est un nabab, il peut bien donner des meubles à Madame. Le bail finit en avril 1830, votre nabab pourra le renouveler, s'il se trouve bien.
Balzac, Splendeurs et Misères des courtisanes, Pl., t. V. p. 857.
3 (1836; « personne enrichie aux Indes », 1777). Mod. Personnage fastueux et très riche. || Les nababs de la finance.REM. Ce sens a été popularisé par le roman d'A. Daudet, Le Nabab (1877).
DÉR. Nababie.

Encyclopédie Universelle. 2012.