DAGAN
DAGAN ou DAG
D’origine inconnue et resté étranger à la culture sumérienne, le dieu Dagan appartient surtout à la religion des anciens sémites. Son nom, qui pourrait signifier «grain», donne une idée médiocre de son importance: il est en réalité à la Syrie ce qu’est Enlil à la Mésopotamie: la divinité suprême, maîtresse du cosmos. En Babylonie, il apparaît surtout dans les noms propres à partir de la dynastie d’Accad (\DAGAN XXIIe siècle); des temples et des offrandes à lui consacrés sont connus çà et là, mais le centre de son culte est la région du Moyen-Euphrate, en particulier à Mari: il y est le dieu de la prophétie, protecteur de la royauté locale, et des prêtresses lui sont attachées. À la fin du \DAGAN IIe millénaire toutefois, Baal, le dieu de l’orage, servi par la popularité de sa parèdre Astarté, commence à le concurrencer comme chef du panthéon. Dagan apparaît aussi, depuis on ne sait quand, sur la Méditerranée: on a retrouvé son temple (identifié par deux stèles inscrites) à Ras Shamra/Ugarit, non loin de celui de Baal dont on le disait le père. Curieusement absent des mythes ougaritiques, il apparaît pourtant régulièrement dans le culte. Sous la forme cananéenne de Dagon, il est attesté dès le \DAGAN XIVe siècle en Palestine et pendant tout le \DAGAN Ier millénaire jusqu’à 150 au moins. Les Philistins, nouveaux venus, l’y connurent et lui vouèrent un attachement particulier: d’après un épisode fameux de la Bible (Jug., XVI, 23-30), c’est dans le temple qu’ils lui avaient consacré à Gaza que Samson s’ensevelit avec les fidèles du dieu. Les Anciens hésitaient sur le nom de sa parèdre: les théologiens mésopotamiens l’appellent Shalash, mais elle est mieux connue sous l’appellation de «Dame-Montagne», par référence à l’idéogramme de son époux, «la Montagne», qui désigne Dagan dans le texte de la Syrie euphratéenne.
Encyclopédie Universelle. 2012.