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négoce

négoce [ negɔs ] n. m.
negoces « affaires » 1190; lat. negotium
1Vx Affaire, occupation. « As-tu quelque négoce avec le patron du logis ? » (Molière).
2(1617) Vieilli Commerce, activité commerciale. Liberté du négoce. Le haut négoce.
Mod. Activité d'achat et de revente de marchandises sur les marchés internationaux. import-export. Négoce de céréales.

négoce nom masculin (latin negotium, occupation) Ensemble des opérations d'un commerçant ; activité commerciale.

négoce
n. m. Vieilli Commerce en gros.

⇒NÉGOCE, subst. masc.
A. Vx. Affaire, occupation. Il était vraiment trop peu fait pour les négoces de ce monde, et la misère, contre laquelle il fut toujours désarmé, l'avait aux trois quarts détruit (BLOY, Femme pauvre, 1897, p.273).
B. —Activité d'échange ou de commerce à petite ou grande échelle. Le grand, le haut, le petit négoce; maison de négoce; gens de négoce; les nécessités du négoce; le négoce des vins, des grains. Lorsqu'un banquier échange des espèces contre d'autres, de l'argent contre de l'or, de l'or contre du papier, (...) il ne fait que transformer, selon les besoins de son négoce, une valeur toujours identique au fond (COURNOT, Fond. connaiss., 1851, p.529). Pour la prévision sidérurgique, la répartition de la demande entre secteurs d'utilisation n'est pas entièrement connue: il y a la difficulté des tonnages écoulés par le négoce (Univ. écon. et soc., 1960, p.28-7):
♦ ... la vie indépendante que j'avais déjà menée depuis 1904 en Chine, en Perse, en Russie, le premier million que j'avais déjà gagné dans le négoce de la bijouterie et que j'avais déjà dépensé en voyages autour du monde ou claqué dans la vie nocturne des capitales, mes aventures faisaient que je ne pouvais me plier à aucune discipline...
CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p.71.
Rem. Négoce tend à vieillir et à ne désigner guère plus que le commerce de gros, les activités des organismes financiers, des intermédiaires commerciaux et de l'import-export. Il est remplacé de plus en plus par le terme commerce, en particulier en ce qui concerne les transactions à l'échelon national ou international.
En partic., péj. Trafic honteux, spéculation suspecte. Négoce usuraire; négoce infâme, inavouable, étrange. C'est vous qui de votre ministère faites un art d'imposture et de fourberie: vous avez converti la religion en un négoce d'avarice et de cupidité (VOLNEY, Ruines, 1791, p.325). Être usurier, bordelier, négrier ou entrepreneur de remplacements, sont les seuls négoces qui déshonorent l'homme (GONCOURT, Journal, 1861, p.882). Que dire de l'exploitation du prisonnier par le prisonnier? Ce honteux négoce s'exerça dès le début sur une certaine échelle (AMBRIÈRE, Gdes vac., 1946, p.52).
Prononc. et Orth.:[]. Ac. 1694, 1718: ne-; dep. 1740: né-. Étymol. et Hist. 1. Ca 1200 negosces «occupations, affaires, intérêts» (Dialogue Grégoire, 5, 3 ds T.-L.); ca 1330 negoces (GUILLAUME DE DIGULLEVILLE, Pèlerinage vie humaine, 11659, ibid.); 2. 1530 negoce «discussion en vue de l'élaboration d'un texte» ici, d'une loi (Prem. vol. des grans decades de Tite-Live, f° 109a ds GDF. Compl.); 1616 «négociation» (A. D'AUBIGNÉ, Hist. universelle, éd. de Maillé, t.1, p.231 ds LITTRÉ); 3. 1617 «activité commerciale» (Cout. de la ville d'Hondtshote ds Nouv. Coutumier gén., t.1, p.552). Empr. au lat. negotium «occupation, affaire», en partic. «affaire commerciale». Fréq. abs. littér.:174.

négoce [negɔs] n. m.
ÉTYM. V. 1190, negoces « affaires, intérêts »; du lat. negotium « occupation, affaires ».
1 Vx. (Usuel jusqu'au XVIIIe). Affaire, occupation.
2 Vx. Entremise (parfois avec un sens défavorable); négociation. || « Le négoce de la paix » (d'Aubigné).
1 Quant aux négoces, il m'est échappé plusieurs bonnes aventures à faute d'heureuse conduite.
Montaigne, Essais, III, II.
2 — Ah ! ah ! c'est toi, Frosine. Que viens-tu faire ici ? — Ce que je fais partout ailleurs : m'entremettre d'affaires, me rendre serviable aux gens (…) — As-tu quelque négoce avec le patron du logis ? — Oui, je traite pour lui quelque petite affaire, dont j'espère une récompense.
Molière, l'Avare, II, 4.
Pop., vieilli. Manigance, occupation, trafic.
3 (1617). Vieilli ou littér. Commerce, activité commerciale en tant qu'activité professionnelle. Business (fam.), commerce, trafic (→ Forain, cit. 2; 2. manuel, cit. 1). || Liberté du négoce. || Concurrence (cit. 4) des négoces. || L'essor du négoce (→ Enrichir, cit. 13). || Le négoce de qqn, son négoce. || Faire du négoce Négocier, I., 1. (vieilli). || Être dans le négoce. || Le haut négoce.
3 Tout cela donne un juste orgueil à un marchand anglais, et fait qu'il ose se comparer (…) à un citoyen romain. Aussi le cadet d'un pair du royaume ne dédaigne point le négoce. Milord Townshend, ministre d'État, a un frère qui se contente d'être marchand dans la Cité. Dans le temps que milord Orford gouvernait l'Angleterre, son cadet était facteur à Alep (…)
Voltaire, Mélanges historiques, Lettres philosophiques, X.
4 Celui qui achète pour revendre devient ce qu'il n'était pas par nature : un être exclusivement pratique. Dans quelques villes de France, une dignité est attachée au commerce de certains produits locaux, considérés comme nobles, tout autre négoce étant réputé grossier.
J. Chardonne, l'Amour du prochain, p. 178.
5 Ainsi se trouverait réalisé ce que j'ai toujours souhaité : l'alliance du spirituel et du temporel, des beaux-arts et du négoce, des affaires et de la culture intellectuelle.
G. Duhamel, la Turquie nouvelle, VI.
4 Fig., péj. Affaire douteuse; activité d'échange répréhensible. Trafic (→ Brigandage, cit. 4).

Encyclopédie Universelle. 2012.