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élément, du gr. neuron, "nerf".

V. neur(o)-.

⇒NEUR(O)-, NÉVR(O)-, (NEUR-, NEURO-, NÉVR-, NÉVRO-)élém. formant

Élém. tiré du gr. «nerf», entrant dans la constr. de termes sav.

A. —[Neur(o)-/névr(o)- signifie «nerf» ou «système nerveux» sur le plan physio-anatomique ou du point de vue des manifestations physiques ou psychologiques dont ils sont responsables]

1. [Le 2^e élém. est un subst., un adj., un élém. formant ou un suff. sav. spécifiant une localisation anatomique ou un fonctionnement biol. du nerf ou du système nerveux]

a) ANAT. V. neural, neuronal, neurone, neuronique (dér. s.v. neurone), névraxe, névrilème, névroglie, névroglique (dér. s.v. névroglie) et aussi:

neurite, subst. masc., vieilli. Axone. Il est intéressant d'examiner l'aspect de l'extrémité d'un neurite en voie de croissance. Cette extrémité est épaissie en une masse d'où sortent une touffe de filaments très fins (J. VERNE, Vie cellul., 1937, p.79).

neurofibrillaire, adj. Composé de neurofibrilles, relatif aux neurofibrilles. Réseau neurofibrillaire. Avec Ramon y Cajal et sa méthode neurofibrillaire, on put suivre d'une façon précise le trajet des filaments nerveux (POLICARD, Histol. physiol., 1922, p.366).

neurofibrille, subst. fém. Fibre très fine, présente en très grand nombre dans le cytoplasme de la cellule nerveuse, le cylindraxe et les dendrites, et qui est un élément de soutien de la cellule nerveuse (d'apr. Méd. Biol. t.3 1972). Le corps cellulaire montre un noyau très volumineux avec un nucléole très apparent, au sein d'un cytoplasme très granuleux dans lequel il a été possible de mettre en évidence un réseau de neurofibrilles (CAMEFORT, GAMA, Sc. nat., 1960, p.216).

neuro-musculaire, adj. Qui se rapporte aux nerfs et aux muscles. Appareil neuro-musculaire. Ainsi une certaine répression du cri, de la gesticulation, de la mimique est possible dans la mesure où la mécanique neuro-musculaire permet encore à l'organe de répondre (RICOEUR, Philos. volonté, 1949, p.102).

neuromyonique, adj. Qui concerne les fibres nerveuses et les fibres musculaires. Chaque fibre nerveuse est en relation avec un certain nombre de fibres musculaires ou «myones» et constitue ce que Lapicque a appelé une «grappe neuromyonique» (PIÉRON, Sensation, 1945, p.367).

b) PHYSIOL. V. neurovégétatif et aussi:

neurosécréteur, -trice, adj. Relatif à la neurosécrétion, qui a une activité de neurosécrétion. Le rôle stimulant de l'hormone des cellules neurosécrétrices du cerveau est comparable à l'action des stimulines hypophysaires (Hist. gén. sc., t.3, vol. 2, 1964, p.676).

neurosécrétion, subst. fém. Activité glandulaire endocrine de la cellule nerveuse (d'apr. Méd. Biol. t.3 1972). Les cellules nerveuses hypothalamiques sont douées d'une activité élaboratrice particulièrement nette chez certains poissons et dans le tissu nerveux des Invertébrés. Cette neurosécrétion est un véritable acte endocrine qui se manifeste ainsi dans certains neurones (Hist. gén. sc., t.3, vol. 2, 1964 p.646).

neurotransmetteur, subst. masc. Synon. de médiateur chimique. Deux systèmes distincts (...) caractérisés par leur organisation anatomique et la nature des neurotransmetteurs décelés au niveau des relais synaptiques, innervent les viscères et les glandes (Encyclop. univ. t.11 1971, p.747). Mais les études patientes et rigoureuses des cellules nerveuses isolées, ou associées à quelques autres, des synapses, lieu de communication entre deux neurones, des neurotransmetteurs enfin, messages chimiques des neurones, permettent de suivre quelques fils d'Ariane, dans l'inextricable labyrinthe cérébral (Le Monde, 5 mai 1976, p.15).

c) EMBRYOL. V. neurula et aussi:

neuroblaste, subst. masc. Cellule nerveuse embryonnaire donnant naissance au tube neural, ébauche du système nerveux, et aux neurones. À la naissance l'épiphyse ne contient pas encore de cellules différenciées des neuroblastes (CLAUDE, BAUDOUIN ds Nouv. Traité Méd. fasc. 8 1925, p.436).

neuroblastique, adj. Composé de neuroblastes. Des observations (...) de Levi et Meyer ont cependant montré l'existence de mitoses à l'intérieur d'éléments nettement neuroblastiques dans des cultures de tissu nerveux d'embryon de poulet (J. VERNE, Vie cellul., 1937, p.101).

2. [Le 2^e élém. est un subst., un adj., un élém. formant ou un suff. sav. désignant une atteinte pathol. ou une pratique thérap. concernant le nerf ou le système nerveux]

a) PATHOL. V. neurasthénie, neurasthénique, névralgie, névralgique, névrite, névritique (dér. s.v. névrite), névropathe, névropathie, névropathique (dér. s.v. névropathie), névrose, névrotique et aussi:

neuro-arthritique, adj. et subst. a) Adj. et subst. (Celui, celle) qui est atteint(e) de neuro-arthritisme. Et comme il était resté neuro-arthritique et devenu un peu ridicule, avoir une femme si inexacte qui rentrait tellement tard du bois, qui s'oubliait chez sa couturière, et n'était jamais à l'heure pour le déjeuner, cela inquiétait Swann pour son estomac (PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p.527). b) Adj. Relatif au neuro-arthritisme. La diathèse correspondante est la diathèse neuro-arthritique: aptitude à la défense contre l'infection par la sclérose, et susceptibilité du système nerveux entraînant une prédisposition à l'auto-intoxication (MOUNIER, Traité caract., 1946, p.190).

neuro-arthritisme, subst. masc. Diathèse généralement héréditaire, associant des manifestations arthritiques et nerveuses. L'expression de neuro-arthritisme est une étiquette heureusement choisie pour catégoriser une variété fréquente d'arthritisme (LE GENDRE ds Nouv. Traité Méd. fasc. 7 1924, p.243).

neurotique, adj. Qui se rapporte au nerf, qui agit sur le nerf ou le système nerveux. Une de ses manifestations les plus caractéristiques est représentée par l'oedème dit «angio-neurotique», entrevu au XVIII^e siècle par Haxman puis par Stahl (BARIÉTY, COURY, Hist. méd., 1963, p.731).

neurotonie, subst. fém. Trouble du système neurovégétatif se traduisant par des réactions nerveuses exagérées par rapport à la stimulation. Le type hypersympathique (neurotonie intriquée), qui présente une hyperexcitation conjuguée du sympathique et du vague (MOUNIER, Traité caract., 1946 p.174).

neurotoxine, subst. fém. Toxine agissant sur les cellules nerveuses. La plus importante [des toxines] est la neurotoxine, abondante surtout dans le venin des Colubridae [famille des couleuvres] (CALMETTE ds Nouv. Traité Méd. fasc. 7 1924, p.11).

neurotrophique, adj. Relatif à des troubles trophiques d'origine nerveuse (d'apr. Méd. Biol. t.3 1972). À cette épaule douloureuse peuvent s'associer des troubles trophiques de la main, qui réalisent un véritable rhumatisme neurotrophique du membre supérieur (RAVAULT, VIGNON, Rhumatol., 1956, p.584).

névrome, subst. masc. ,,Tumeur constituée par une masse de fibres nerveuses à structure plus ou moins normale, myélisées ou non`` (Méd. Biol. t.3 1972). Il a montré encore que la présence des cellules argento-réductrices était fonction de l'existence des névromes rencontrés dans les appendices (ROUSSY ds Nouv. Traité Méd. fasc. 5, 2 1929, p.194).

b) THÉRAP. V. neurochirurgical, neurochirurgie, neurochirurgien, neuroleptique, neurotomie (rem. s.v. névrotomie), neurotrope et aussi:

neurovaccin, -ine, neuro-vaccin, -ine, subst. ,,Vaccin préparé par passage en série du virus de la vaccine sur cerveau de lapin, afin d'obtenir une préparation à l'état de pureté presque absolue`` (Méd. Biol. t.3 1972). Levaditi a cultivé la neurovaccine sur des tissus embryonnaires de poulet pendant trois semaines et a noté une augmentation considérable de la virulence. Mais il est important de remarquer que l'activité du virus cesse en même temps que la prolifération des tissus (J. VERNE, Vie cellul., 1937, p.172).

3. MÉD. [Le 2^e élém. est un subst., un adj., un élém. formant ou un suff. sav. désignant une étude ou un moyen d'investigation concernant le fonctionnement ou le traitement des nerfs ou du système nerveux] V. neurologie, neurologique, neurologiste, neurologue, neurophysiologie, neurophysiologique (dér. s.v. neurophysiologie), neurophysiologiste (dér. s.v. neurophysiologie), neuropsychiatre, neuropsychiatrie, neuropsychiatrique (dér. s.v. neuropsychiatrie), neuropsychique, neuropsychologie, neuropsychologue (rem. s.v. neuropsychologie), névrologie (rem. s.v. neurologie), névrologique (rem. s.v. neurologique), névrologue (rem. s.v. neurologiste) et aussi:

neurochimie, subst. fém. ,,Biochimie du système nerveux`` (Méd. Biol. t.3 1972).

neuro-endocrinologie, neuroendocrinologie, subst. fém. Partie de l'endocrinologie qui étudie l'activité endocrinienne du système nerveux végétatif. Plus récemment, pour élucider des problèmes de neuro-endocrinologie, toute une série de techniques biochimiques sont venues s'ajouter (Encyclop. univ. t.11 1971, p.757).

neurohistologie, subst. fém. ,,Histologie du système nerveux`` (Méd. Biol. t.3 1972).

neurolinguistique, subst. fém. Science qui traite de la pathologie du langage, en particulier des aphasies, à partir des lésions provoquant les troubles et le type du dysfonctionnement qu'elles entraînent (d'apr. Ling. 1972, MOUNIN 1974).

neuropharmacologie, subst. fém. Partie de la pharmacologie qui étudie les substances ayant une action sur les nerfs et le système nerveux central. L'action des médicaments sur les jonctions nerveuses constitue l'un des chapitres fondamentaux de la neuropharmacologie (Encyclop. univ. t.11 1971, p.741).

neuro-radiologie, subst. fém. ,,Radiologie appliquée à la neurologie`` (GARNIER-DEL. 1972).

neurosciences, subst. fém. plur. Ensemble des sciences et disciplines qui étudient le système nerveux. Le terme de neurosciences dont la dernière décennie a consacré l'usage, renvoie à des disciplines diverses, réunies par un objectif commun: la connaissance du système nerveux, de son fonctionnement et des phénomènes qui émergent de ce fonctionnement (Le Courrier du CNRS, avr.-juin 1984, p.12).

B. —[Neur(o)-/névr(o)- signifie «nerf» au sens de «fibre» et plus partic. au sens de «nervure»]

1. BOT., ZOOL. [Le 2^e élém. est un subst. ou un élém. formant désignant l'espèce pourvue de nervures, la localisation ou le type de ces nervures] V. névroptères, névroptéroïdes (rem. s.v. névroptères) et aussi:

neuroptéridées, subst. fém. plur. [de ptéris infra]. Groupe de fougères fossiles caractérisé par des feuilles à nombreuses nervures dichotomes dont le type est le neuroptéris (d'apr. QUILLET 1965).

neuroptéris, subst. masc. [ptéris du gr. «fougère»] ,,Genre de fougères comprenant une vingtaine d'espèces fossiles, la plupart appartenant aux terrains houillers`` (Lar. 19^e).

neurotrique,adj. ,,Qui a les nervures de ses feuilles velues`` (Ac. Compl. 1842).

névramphipétale, adj. [amphi- + pétale] ,,Dont les pétales sont ornés d'une nervure qui fait le tour`` (Ac. Compl. 1842).

2. MINÉR. [Le 2^e élém. est un élém. formant désignant une matière composée de fibre]:

neurolite, subst. fém. ,,Silicate alumineux de chaux et de magnésie, opaque, vert jaunâtre, fibreux`` (Lar. 19^e).

REM. 1. Nerv(o)-1(Nerv-, Nervo-), élém. formant, var. rare de neur(o)-, nerv(o)- (supra A). V. nerval (dér. s.v. nerf), nervin, nervisme (dér. s.v. nerf), nervosisme, nervosité et aussi: Nervo-musculaire, adj. Synon. de neuro-musculaire. Études analytiques de l'élément sanguin, les liquides circulants considérés comme milieu intérieur aquatique, régénération du milieu intérieur, influence du système nervo-musculaire, analyse des maladies (Cl. BERNARD, Princ. méd. exp., 1878, p.13). 2. Nerv(o)-2,(Nerv-, Nervo-) élém. formant, var. de neur(o)-, nerv(o)- (supra B) dans les domaines de la bot. et de la zool. V. nervation, nervé, nervuré, nervulation (rem. s.v. nervation) et aussi: nervifolié, -ée, adj. ,,Qui a des feuilles garnies de nervures bien sensibles`` (ibid.). 3. -nèvre, élém. formant tiré du gr. «nerf», entrant dans la constr. de termes sav. en anat. a) Endonèvre, subst. masc. Tissu conjonctif entourant chacune des fibres nerveuses à l'intérieur d'un faisceau nerveux. En dedans du périnèvre, se trouve un tissu conjonctif très délicat (...) qui sépare les fibres, c'est l'endonèvre (POLICARD, Histol. physiol., 1922, p.391). b) Épinèvre, subst. masc. Synon. mod. de névrilème. À l'extérieur du périnèvre, le tissu conjonctif forme l'épinèvre (POLICARD, Histol. physiol., 1922, p.391). c) Périnèvre, subst. masc. Tissu conjonctif entourant le faisceau nerveux d'un nerf périphérique. Faisceaux entourés chacun d'une gaine conjonctive dense et séparés les uns des autres par un tissu conjonctif adipeux où l'on observe des vaisseaux sanguins. Une enveloppe fibreuse externe, le périnèvre, emballe le tout (CAMEFORT, GAMA, Sc. nat., 1960, p.219).

Vitalité. On relève dans la docum. environ 620 termes formés à partir de cet élém., dont environ les 2/3 à partir de neur(o)-, la forme névr(o)- apparaissant gén. dans des termes de formation plus anc. Le plus souvent, il occupe une position initiale, mais on le rencontre également en position médiane: Endoneurolyse, subst. fém., biol. ,,Hersage des nerfs`` (Méd. Biol. t.2 1971). Lorsque le terme est formé avec neur(o)- + subst. et qu'il désigne une atteinte pathol. ou une localisation anatomique, il comporte gén. un trait d'union, le 2^e élém. commençant par une voyelle ou une consonne (v. neuro-arthritisme, neuro-musculaire); les termes formés avec névr(o)- n'en comportent jamais. Neur(o)-, nevr(o)- (supra A) est très productif dans la forme neur(o)-, névr(o)- (supra A), surtout dans les domaines de la neurol., de la psychol., de la psychiatrie et de la biol. cellulaire où la plupart des termes sont de formation très récente. Neur(o)-, névr(o)- (supra B) est d'un usage beaucoup plus restreint, en partic. parce qu'il n'est employé que dans très peu de domaines; les termes relevés sont gén. de formation ancienne. Prononc.:[], [], en syll. inaccentuée [--]. Bbg. PEYTARD 1975, t.3. — QUEM. DDL t.10 (s.v. neurofibrille).

neur-, neuro-

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♦ Élément, du grec neuron « nerf », entrant dans la composition de nombreux mots savants.

♦ Var. : névr-, névro-.