neutralité [ nøtralite ] n. f.
• 1360; du lat. neutralis
1 ♦ Caractère, état d'une personne qui reste neutre (2o). ⇒ abstention. Rester dans la neutralité. Neutralité de qqn envers, à l'égard de qqn, qqch., dans un conflit. ⇒ laisser-faire. — Par ext. Neutralité d'un livre, d'un ouvrage historique, d'un rapport. ⇒ impartialité, objectivité.
♢ Psychan. Attitude du psychanalyste, qui ne doit pas intervenir au cours de la cure. Neutralité bienveillante.
2 ♦ État d'une nation qui ne participe pas à une guerre. ⇒aussi non-engagement. Garantir, violer la neutralité d'un État. Partisan de la neutralité. ⇒ neutraliste.
3 ♦ (1811) Chim., électr. État d'un corps neutre.
⊗ CONTR. Belligérance, intervention.
● neutralité nom féminin (latin neutralis, neutre) Situation d'un État qui demeure à l'écart d'un conflit international. État de quelqu'un, d'un groupe qui ne se prononce pour aucun parti ; caractère de leurs œuvres, de leur attitude : Observer une neutralité absolue dans un conflit. Chimie et Physique État, qualité d'un corps ou d'un milieu électriquement neutres. Droit Caractère qui s'attache à un impôt (neutralité fiscale) ou, plus généralement, à une loi de finances (neutralité financière) qui n'ont pas pour objectif de modifier les flux et les mécanismes économiques. Psychanalyse Attitude non directive de l'analyste à l'égard des opinions, des projets de son patient. ● neutralité (expressions) nom féminin (latin neutralis, neutre) Neutralité scolaire, absence d'instruction religieuse officielle et de propagande politique dans les écoles publiques, établie par les lois de 1882 et de 1886.
neutralité
n. f.
d1./d état d'une personne qui reste neutre, qui évite de prendre parti. Observer une stricte neutralité.
|| état d'une puissance souveraine qui n'adhère à aucun système d'alliances militaires ou qui se tient en dehors d'un conflit entre d'autres puissances.
d2./d CHIM Neutralité d'une solution: (du point de vue acide/ base) état d'une solution dont le pH est égal à 7; (du point de vue électrique) état d'une solution dans laquelle la somme des charges positives apportées par les cations est égale à la somme des charges négatives apportées par les anions.
d3./d ELECTR état d'un corps ou d'un système qui porte des charges électriques dont la somme algébrique est nulle.
d4./d ECON Caractère d'une variable neutre. Neutralité de la monnaie.
⇒NEUTRALITÉ, subst. fém.
A. —[En parlant d'une pers. phys. ou morale]
1. Caractère, attitude d'une personne, d'une organisation, qui s'abstient de prendre parti dans un débat, une discussion, un conflit opposant des personnes, des thèses ou des positions divergentes. Neutralité absolue; rigoureuse, stricte neutralité; neutralité bienveillante; observer, respecter, conserver, garder, abandonner, perdre, violer la neutralité; se départir de sa neutralité. Bossuet, d'abord attaché aux jésuites ou à leurs adhérents, puis lié avec les messieurs de Port-Royal, puis se tenant à distance et observant la neutralité, était assurément un politique (SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t.12, 1868, p.396):
• 1. Mes frères (...) attendent la dernière grande scène, qui ne saurait tarder. Ils s'y préparent, chacun selon leur tempérament. Cropette s'isole, s'enferme dans sa chambre et dans sa neutralité, n'en sort que pour des randonnées solitaires sur sa fidèle Wonder.
H. BAZIN, Vipère, 1948, p.257.
♦Neutralité + entre... et... Je vous préviendrai lorsque je jugerai, critiquerai, discuterai les doctrines, afin de constater ma neutralité intelligentielle entre la raison et lui [Swedenborg] (BALZAC, Séraphita, 1835, p.224).
♦Neutralité + à l'égard/vis-à-vis de... La neutralité et l'objectivité de la science juridique à l'égard de toutes les valeurs impliquées dans les attitudes politiques (J. VUILLEMIN, Être et trav., 1949, p.106).
— En partic. Objectivité. Neutralité d'une revue, d'un journal. V. indifférence ex. 14.
2. a) Attitude d'un État qui s'abstient de prendre position dans les domaines de la politique, de la religion, de l'idéologie, de la morale. Synon. laïcité. Partout, l'État devient laïc, et il affirme sa neutralité entre les croyances dont il tolère les cultes (MARTIN DU G., J. Barois, 1913, p.442):
• 2. Le principe de neutralité signifie que les services publics de l'État ne doivent faire aucune distinction de traitement entre les usagers selon leurs opinions, leur race ou leur sexe.
DEBB.-DAUDET Pol. 1978.
b) [À partir de 1882, promulgation de la loi sur la neutralité de l'École publique] Neutralité scolaire, de l'enseignement. Principe selon lequel l'enseignement doit être neutre, ne doit favoriser aucune confession religieuse, aucune opinion philosophique, politique dans les établissements publics. Partie du problème religieux, la neutralité scolaire (...) s'étend aux problèmes politiques également controversés, qu'il s'agisse de problèmes généraux, ou de problèmes particuliers liés aux gouvernants (Cahiers pédag., n° 50, p.52 ds FOULQ. 1971):
• 3. ... la neutralité scolaire véritable a pour condition essentielle le respect de la liberté de conscience et de toutes les croyances religieuses; le maître peut montrer sa personnalité, mais en s'efforçant de ne pas troubler l'esprit de ses élèves en ce qui touche à leur vie confessionnelle, au respect qu'ils doivent à leurs parents, à leur patrie, aux lois.
Encyclop. éduc., 1960, p.25.
3. PSYCHANAL. Attitude «neutre» du psychanalyste dans la cure type, qui s'abstient d'influencer le patient, par une écoute non directive et indépendante de son propre idéal. La notion de neutralité analytique (...) ne consiste ni en une objectivité «scientifique» ou expérimentale ni en une impassibilité ou indifférence; elle pose la question principale de la fonction analytique par rapport à la personne de l'analyste (FEDIDA 1974).
4. Condition, position intermédiaire entre deux états. La cessation de la douleur, qui n'est un plaisir que par contraste, un plaisir de relâche, qui se résorbe peu à peu dans la neutralité affective (RICOEUR, Philos. volonté, 1949, p.102):
• 4. ... j'étais content que des rangements, des soins ménagers, le thé et la paisible conversation avec L. m'occupassent; je ne me sentais nullement en état spirituel, pas davantage d'ailleurs dans son contraire, mais dans cet état de neutralité dont s'accompagne chez moi la détente engourdie d'un bien-être physique quel qu'il soit.
DU BOS, Journal, 1927, p.335.
B. —DR. INTERNAT. PUBL.
1. Attitude, situation d'un État qui reste volontairement en dehors d'un conflit armé déterminé. Synon. non-belligérance. Neutralité occasionnelle, ordinaire, temporaire; garantir, respecter, violer la neutralité d'un État; demeurer dans la neutralité. Aucune de ces tractations ne réussit pendant l'année 1916; le gouvernement américain se retranchait derrière sa neutralité; le gouvernement russe se heurtait à des difficultés de transport (JOFFRE, Mém., t.2, 1931, p.297):
• 5. L'Allemagne s'engageait à ne pas entrer en guerre contre la France, si, pour gage de sa neutralité, le gouvernement français consentait à lui laisser occuper les forts de Toul et de Verdun, pendant toute la durée de la campagne allemande contre les Russes.
MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p.563.
2. Neutralité (conventionnelle). Statut juridique d'un État qui s'est engagé par traité à ne jamais faire de guerre offensive, à rester en dehors de tout système d'alliances. Neutralité extraordinaire, permanente, perpétuelle; traité de neutralité. L'armée alliée violait la neutralité des cantons, et entrait en Suisse (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t.2, 1823, p.73):
• 6. La neutralité de la Belgique, garantie par les grandes puissances de l'Europe, était passée à l'état de dogme qui écartait de son armée toutes les menaces de la grande guerre...
FOCH, Mém., t.1, 1929, p.184.
— Neutralité armée. Situation d'un État neutre qui mobilise des forces en vue de faire respecter ses droits de neutre. Ils voulaient la neutralité, mais la neutralité armée (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t.1, 1823, p.687). La demande d'adhésion sera accompagnée d'une déclaration sur le maintien de la neutralité permanente et armée (L. SPEZIALI ds La Croix, 26 mars 1982, p.7, col. 2).
♦Ligue de neutralité armée. ,,Confédération des puissances maritimes pour garantir sur les vaisseaux neutres les marchandises des nations ennemies`` (Lar. encyclop.).
— Neutralité bienveillante. Attitude d'un État neutre qui favorise l'un des belligérants. S'assurer de la neutralité bienveillante d'un État. Nelson à Copenhague (...). L'Allemagne laissant faire, en échange d'une promesse de neutralité bienveillante de l'Angleterre dans la succession d'Autriche (BARRÈS, Cahiers, t.2, 1900, p.171). Si la France n'était pas en guerre et ne souhaitait pas le concours ou la neutralité bienveillante de la Grèce, aurait-elle l'idée d'intervenir en tant que puissance protectrice (...)? (PROUST, Temps retr., 1922, p.785).
C. —[En parlant de choses] Caractère de ce qui est neutre.
1. Dans le domaine littér. Caractère neutre, impersonnel, impartial, sans relief du ton, du style, d'un récit, d'un discours, d'un rapport, etc. Le ton, au moins autant que dans Les Faux Monnayeurs, de grand ordre, par delà toute recherche, tout pittoresque, tout lustre: une neutralité négligente de maître austère (DU BOS, Journal, 1928, p.62):
• 7. ... je pensais avoir fait oeuvre d'observateur scrupuleux, de simple historien. Je m'étais borné à tracer une courbe des événements, ou du moins à le tenter. Et je n'avais pas honte de l'apparente neutralité dans laquelle je m'étais tenu pour mieux regarder et mieux décrire.
J.-R. BLOCH, Dest. du S., 1931, p.17.
2. Dans le domaine des Beaux-Arts. Absence apparente d'expressivité émotive, style neutre, impersonnel. Seule la Hollande, brimée par les conventions réalistes de sa bourgeoisie, reste, au XVIIe siècle encore, fidèle à la neutralité picturale des Primitifs (HUYGHE, Dialog. avec visible, 1955, p.261).
3. Caractère neutre, sans éclat
a) de la couleur, de la luminosité. Le mimétisme du burnous de laine blanche qui se confond de loin avec la neutralité des sables (FAURE, Espr. formes, 1927, p.90).
b) du timbre. Sa neutralité de couleur dans le médium, neutralité qui lui permet [à la clarinette] de se fondre avec à peu près tous les groupes de la symphonie (WIDOR, Techn. orch. mod., 1904, p.27).
D. —Spécialement
1. CHIM. Caractère neutre d'un corps, d'une substance, d'un milieu, d'une solution. Anton. acidité, alcalinité, basicité. Neutralité d'un sel. Dans l'organisme, il existe une série de dispositifs spécialement adaptés pour empêcher les changements de la teneur en ions H libres, par conséquent pour le maintien de la neutralité ou de l'alcalinité faible des colloïdes cellulaires (POLICARD, Histol. physiol., 1922, p.56):
• 8. Le plasma sanguin (...) est (...) la solution de bases, d'acides, de sels, et de protéines dont Van Slyke et Henderson ont découvert les lois de l'équilibre physico-chimique. C'est grâce à cette composition particulière qu'il peut maintenir constante, et tout près de la neutralité, son alcalinité ionique, malgré les acides qui sont sans cesse libérés par les tissus.
CARREL, L'Homme, 1935, p.90.
2. PHYS. Caractère neutre d'un corps, absence de phénomène magnétique ou électrique. La neutralité électrique de la maille doit être respectée, ce qui suppose que l'on peut toujours exprimer les résultats de l'analyse en oxydes (CAILLÈRE, HÉNIN, Minér. argiles, 1963, p.40). V. aussi neutraliser C 3 a ex. de Hist. gén. sc.
3. LÉGISL. FINANCIÈRE. Neutralité fiscale. Principe suivant lequel l'impôt doit être une répartition des charges publiques proportionnée aux revenus de chacun. La taxe locale, intéressante par son rendement, présentait l'inconvénient (...) de nuire à la neutralité fiscale vis-à-vis des circuits de distribution (BELORGEY, Gouvern. et admin. Fr., 1967, p.277).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Fin XIVe s. «état d'une personne qui ne se prononce pour aucun parti» (JEAN FROISSART, Chroniques, III, 123, éd. L. et A. Mirot, t.13, p.108); 2. ca 1500 «état d'une puissance qui ne participe pas aux hostilités engagées entre d'autres puissances» (PHILIPPE DE COMMYNES, Mémoires, II, 176 ds IGLF: il tenoit Cambray et le Quesnoy et Vausain en Haynault. Il rendit ce de Haynault et remist Cambray en neutralité); 1812 neutralité armée (MOZIN-BIBER); 3. 1789 chim. (LAVOISIER, Traité de chim., Paris, Cuchet, t.1, p.193); 4. 1869 «caractère de ce qui manque d'éclat» (MALLARMÉ, Igitur, p.434); 5. spéc. 1910 neutralité scolaire «conception suivant laquelle aucune religion positive n'est enseignée dans les écoles de l'État» (BARRÈS, Cahiers, t.8, p.36). Dér. sav. du lat. neutralis «neutre» (cf. lat. médiév. neutralitas, 1408 ds DU CANGE). Fréq. abs. littér.:313. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 274, b) 190; XXe s.: a) 360, b) 778. Bbg. QUEM. DDL t.20.
neutralité [nøtʀalite] n. f.
ÉTYM. 1460; dér. sav. du lat. neutralis, et suff. -ité.
❖
1 Caractère, état d'une personne qui reste neutre (3.). ⇒ Abstention (→ Effort, cit. 27; exact, cit. 1). || Rester dans la neutralité, hors d'un conflit. — Par ext. || Neutralité d'un livre, d'un ouvrage historique, d'un rapport. — Spécialt. || Neutralité de l'État, qui ne met pas son enseignement au service d'une confession religieuse (→ Laïcité, cit. 3). || Neutralité scolaire, de l'école.
1 La neutralité entre des femmes qui nous sont également amies, quoiqu'elles aient rompu pour des intérêts où nous n'avons nulle part, est un point difficile : il faut choisir souvent entre elles, ou les perdre toutes deux.
La Bruyère les Caractères, III, 50.
2 Indifférent à la réaction religieuse que produisait la Restauration dans le gouvernement, mais également insouciant du Libéralisme, David gardait la plus nuisible des neutralités en matière politique et religieuse.
Balzac, Illusions perdues, Pl., t. IV, p. 478.
3 (…) tout le monde reconnaît que la laïcité de l'enseignement primaire public implique en même temps une rigoureuse neutralité. L'enseignement est laïque en ce sens qu'une religion quelconque ne peut être enseignée à l'école, en ce sens notamment que les instituteurs ne peuvent pas se prononcer pour la croyance spiritualiste à l'existence d'un Dieu personnel, en ce sens que ni les ministres du culte, ni les membres d'une congrégation religieuse ne peuvent être instituteurs publics. Mais en même temps, l'enseignement ne peut pas être antireligieux. L'instituteur ne peut pas prononcer une parole quelconque qui soit une critique directe ou indirecte d'une croyance religieuse ou d'une opinion métaphysique quelconque.
L. Duguit, Traité de droit constitutionnel, t. V, §34, p. 405.
♦ Spécialt, psychan. Attitude du psychanalyste, qui ne doit pas intervenir au cours de la cure au nom de valeurs (religieuses, morales, sociales…).
3.1 On notera que l'expression de neutralité bienveillante, sans doute empruntée au langage diplomatique et devenue traditionnelle pour définir l'attitude de l'analyste, ne figure pas chez Freud.
J. Laplanche et J.-B. Pontalis, Voc. de la psychanalyse.
♦ Garder une neutralité bienveillante, une attitude de neutralité envers qqn.
2 Dr. internat. publ. et cour. État d'une nation qui ne participe pas à une guerre, soit volontairement (neutralité ordinaire et temporaire), soit parce que des conventions internationales lui interdisent de participer à une guerre autre que défensive (neutralité extraordinaire et perpétuelle). || Neutralité armée, dans laquelle l'État qui reste neutre entretient une force armée pour faire respecter ses droits de neutre. || Neutralité garantie. || Garantir, violer la neutralité d'un État. || Demeurer dans la neutralité. || Garder, observer la plus stricte neutralité. || Défendre sa neutralité. || Neutralité bienveillante, celle d'un État qui, bien que neutre, favorise l'un des belligérants. || Neutralité de la Belgique, de la Suisse. || Partisan de la neutralité. ⇒ Neutraliste.
4 Dès la veille, violant les traités, elle (l'Allemagne) a sommé le gouvernement belge de livrer passage à ses armées et la Belgique décide tout de suite de se défendre. Cette décision obligeait l'Angleterre, encore hésitante, à intervenir, parce qu'elle avait promis, en 1839, de garantir la neutralité belge et aussi parce qu'il était dit que jamais dans l'histoire elle ne tolérerait qu'une grande puissance européenne s'emparât des bouches de l'Escaut.
J. Bainville, Hist. de France, XXII, p. 550.
5 Il existe (…) une (…) catégorie d'États qui, soit dans leur propre intérêt, soit dans celui de la communauté internationale ou des États voisins, ont vu apporter certaines restrictions à leur indépendance et, de ce chef, se trouvent dans une situation spéciale au point de vue du droit international public; ce sont les États perpétuellement neutres. Avant la guerre (de 1914), il en existait un certain nombre. Cette neutralité constitue un grand avantage pour eux à certains points de vue, mais c'est aussi une sorte de servitude perpétuelle (…)
Louis Le Fur, Précis de droit international public, §251.
6 Deux pays sont en guerre; le troisième se tient en dehors des opérations. Dirai-je qu'il est en paix ? Oui, s'il reste neutre. Mais qu'est-ce que la neutralité ? S'il approvisionne un des adversaires, est-il neutre ? S'il souffre du blocus, est-il neutre ? La neutralité armée, est-ce encore de la neutralité ? Et la pré-belligérance ? Et l'intervention ?
Sartre, Situations I, p. 203.
3 (1811). Chim., électr. État d'un corps neutre (→ Hydrate, cit.).
❖
CONTR. Belligérance, intervention.
Encyclopédie Universelle. 2012.