novateur, trice [ nɔvatɶr, tris ] n.
• 1578; bas lat. novator, rad. novus « neuf »
♦ Personne qui innove ou tente d'innover. ⇒ innovateur; créateur, initiateur. Les grands novateurs. « Les novateurs à qui l'avenir a donné raison » (Renan).
♢ Adj. (1770) « Un talent hardi et novateur » (Romains). Esprit novateur. ⇒ audacieux, innovant, révolutionnaire. — Théorie novatrice.
⊗ CONTR. Conservateur, imitateur, réactionnaire, rétrograde.
● novateur, novatrice adjectif et nom (latin novator, -oris) Qui innove ; qui tend à innover : Un esprit novateur. ● novateur, novatrice (citations) adjectif et nom (latin novator, -oris) Jean-François Casimir Delavigne Le Havre 1793-Lyon 1843 Académie française, 1825 Aimons les nouveautés en novateurs prudents. Les Comédiens Paul Valéry Sète 1871-Paris 1945 Ce qui étonne dans les excès des novateurs de la veille, c'est toujours la timidité. Rhumbs Gallimard ● novateur, novatrice (synonymes) adjectif et nom (latin novator, -oris) Qui innove ; qui tend à innover
Synonymes :
- créateur
- précurseur
Contraires :
novateur, trice
n. et adj. Personne qui fait ou qui tente de faire des innovations. Un hardi novateur.
|| adj. Tendances novatrices.
⇒NOVATEUR, -TRICE, subst. et adj.
I. —Subst. Celui, celle qui introduit ou tente d'introduire des idées, des procédés nouveaux dans un certain domaine. Synon. innovateur; anton. conservateur, réactionnaire. Faire oeuvre de novateur; hardi, prodigieux novateur; novateur en agriculture. Les novateurs opposent aux conservateurs des misères évidentes, auxquelles il faut absolument un remède, et les conservateurs n'ont pas de peine à démontrer aux novateurs qu'avec leur système il n'y aurait plus de société (RENAN, Avenir sc., 1890, p.368). Le véritable novateur [en art] est celui qui, chargé de tout le poids des traditions, trouve encore assez de force pour aller de l'avant (HOURTICQ, Hist. Art, Fr., 1914, p.441):
• 1. Si Baudelaire et les Goncourt ont été, de tous les novateurs, les plus constamment haïs par la critique professionnelle, c'est en partie qu'ils sont non seulement les modernes, mais des théoriciens du modernisme.
THIBAUDET, Réflex. litt., 1936, p.104.
— Vieilli. [Avec connotation péj., partic. en matière relig.] [Condren] a tenu Saint-Cyran pour un novateur assez redoutable. Cependant, chose étonnante (...), ainsi éclairé, ainsi disposé, Condren ne fait rien pour empêcher Saint-Cyran de nuire (BREMOND, Hist. sent. relig., t.3, 1921, p.327). Le Parlement [sous Mazarin] se plaignait que le gouvernement ne poursuivît pas les novateurs religieux, —il les appelait déjà les hérétiques, —qui commençaient à paraître en France (BAINVILLE, Hist. Fr., t.1, 1924, p.149):
• 2. Les modernes théoriciens de la poésie pure, Edgar Poe, Baudelaire, Mallarmé, M. Paul Valéry ne sont pas les dangereux novateurs que parfois l'on semble croire. Nous pouvons, certes, les soupçonner d'hérésie sur quelques points de détail (...); mais pour le fond de la doctrine, ils continuent une tradition assez vénérable.
BREMOND, Poés. pure, 1926, p.15.
II. —Adj. Qui innove.
A. —[En parlant d'une pers. et p. méton. d'un attribut, d'une manifestation de la pers.] Synon. créateur, innovateur; anton. rétrograde, imitateur. Génie novateur; pensée novatrice; musique, peinture novatrice. [Descartes] juge, tout novateur qu'il est, qu'il lui faut épouser l'attitude, traditionnelle en métaphysique, d'un doute universel (VALÉRY, Variété V, 1944, p.234). Tout le bel esprit novateur qu'il avait rapporté d'Amérique était déjà tombé. Il n'était plus question de système Taylor (DRUON, Gdes fam., t.2, 1948, p.35):
• 3. ... Zola disait à Daudet: «Moi, au fond, je ne suis qu'un assimilateur...» Oui, un assimilateur très puissant, mais pas novateur, pas inventeur, pas créateur pour un sou. De ce que mon frère et moi avons trouvé de neuf en littérature, il a été pour ainsi dire le journaliste trompettant et trompetté.
GONCOURT, Journal, 1880, p.64.
B. —[En parlant d'une chose] Peut-être faut-il aller jusqu'à imaginer, dans le passé, des mutations d'un autre style que les mutations actuelles: mutations plus constructives, plus novatrices, qui auraient impliqué la formation de gènes nouveaux (J. ROSTAND, La Vie et ses probl., 1939, p.184).
Prononc. et Orth.:[], fém. [-]. Att. ds Ac. dep. 1694 (1694-1835, au masc.). Étymol. et Hist. 1578 subst. (Cl. DESPENCE, Apophtegmes ecclésiastiques, III, 3, p.115); 1789 adj. (BACHAUMONT, Mém. secrets, t.36, p.161). Empr. au lat. novator «celui qui renouvelle» formé sur le supin novatum de novare, v. nover. Fréq. abs. littér.:162. Bbg. QUEM. DDL t.11.
novateur, trice [nɔvatœʀ, tʀis] n.
ÉTYM. 1578; lat. impér. novator, de novatum, supin de novare « renouveler, refaire », de novus « neuf, nouveau ».
❖
♦ Personne qui innove ou tente d'innover, en quelque domaine que ce soit. ⇒ Innovateur; créateur, initiateur. || Novateurs en matière de religion (→ Église, cit. 4), de littérature (→ Hellénisme, cit. 1). || L'école classique (cit. 5) et les novateurs romantiques.
REM. Jusqu'au XVIIIe s., ce mot était toujours péjoratif (de même que nouveauté) et s'appliquait presque exclusivement aux novateurs en matière religieuse (→ ci-dessous, cit. 1, Racine). À partir de 1750 environ, son emploi s'est étendu mais n'a perdu que très lentement toute nuance défavorable (→ ci-dessous, cit. 3, Encyclopédie et 4, Chateaubriand).
1 Toutes ces sortes de gens déclamèrent (…) contre les Religieuses (…) les traitant de folles, d'embéguinées, de novatrices, de schismatiques même, et ils parlaient de les faire excommunier.
Racine, Port-Royal, I.
2 Nous sommes cinq ou six novateurs hardis qui avons entrepris de changer la langue du blanc au noir (…)
A. R. Lesage, Gil Blas, VII, XIII.
3 Novateur (…) se prend presque toujours en mauvaise part, tant les hommes ont d'attachement pour les choses établies.
4 Saint Ignace (…) Tertullien (…) combattirent les novateurs, dont les interprétations superbes corrompaient la simplicité de la foi.
Chateaubriand, le Génie du christianisme, I, I, I.
5 En ce temps, je ronsardisais — pour me servir d'un mot de Malherbe. Il s'agissait alors pour nous, jeunes gens, de rehausser la vieille versification française, affaiblie par les langueurs du dix-huitième siècle, troublée par les brutalités des novateurs trop ardents (…)
Nerval, Petits Châteaux de Bohême, « Premier château », V.
6 Les novateurs à qui l'avenir a donné raison ont pu être persécutés : mais la persécution n'a pas retardé d'une année peut-être le triomphe de leurs idées, et leur a plus servi que n'eût fait un avènement immédiat.
Renan, Questions contemporaines, Œ. compl., t. I, I, p. 213.
♦ Adj. (1770). || « Talent hardi (cit. 18) et novateur » (J. Romains). || Esprit novateur. ⇒ Audacieux, révolutionnaire.
7 (…) le zèle novateur de l'architecte fit construire une sorte de bâtisse étrangement moscovite qui ne s'accordait guère avec ce doux paysage français (…)
Georges Lecomte, Ma traversée, p. 282.
❖
CONTR. Conservateur, continuateur, copiste, imitateur, réactionnaire, rétrograde.
Encyclopédie Universelle. 2012.