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oppressé

oppressé, ée [ ɔprese ] adj.
• fin XIIe « accablé »; de oppresser
Gêné dans ses fonctions respiratoires, essoufflé. « si oppressé qu'il ne pouvait contenir le ronflement de son haleine » (Zola). Se sentir oppressé.

⇒OPPRESSÉ, -ÉE, part. passé et adj.
I.Part. passé de oppresser.
II.Adjectif
A. —Qui ressent un poids gênant la respiration. Poitrine oppressée. Il y eut un assez long silence que troublait seule la respiration oppressée de la malade (MÉRIMÉE, A. Guillot, 1847, p.136). Il lui fallait ouvrir la bouche pour respirer pendant quelques secondes, tant il demeurait oppressé (MAUPASS., Bel-Ami, 1885, p.143):
1. —Messieurs, dit-il, notre ami, qui vous remercie de vos sympathies, est très oppressé par la chaleur... Voudriez-vous avoir la bonté de le laisser descendre et de lui faire place?
Ch. CHINCHOLLE, Le Général Boulanger, 1889 ds Rec. textes hist., p.89.
B. —Qui ressent une gêne psychique. Synon. accablé. Coeur oppressé; oppressé d'un désir. Oppressée de reconnaissance pour l'admirable entente de coeur que lui avait témoignée sa mère, Eugénie lui baisa la main (BALZAC, E. Grandet, 1834, p.97). J'étais oppressé par l'étrange sentiment qu'une chose affreuse, un être sans nom, un monstre inconnu me surveillait de quelque cachette (MILOSZ, Amour. initiation, 1910, p.143):
2. Il est peut-être le plus grand parmi ces hommes invincibles qui, à travers tous les orages, oppressés de passion (...) allaient les yeux fixés devant eux vers quelque chose de plus haut...
FAURE, Hist. art, 1914, p.399.
[P. méton.] Qui témoigne qu'on ressent une gêne psychique. Toute la ville se jeta dehors pour fêter cette minute oppressée où le temps des souffrances prenait fin (CAMUS, Peste, 1947, p.1461).
Prononc.:[] et [-e-]. Fréq. abs. littér.:399. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 737, b) 428; XXe s.: a) 579, b) 489.

Encyclopédie Universelle. 2012.