orangerie [ ɔrɑ̃ʒri ] n. f.
• 1603; de oranger
♦ Lieu fermé où l'on met à l'abri pendant la saison froide les orangers cultivés dans des caisses. ⇒ 1. serre. L'orangerie de Versailles, des Tuileries.
♢ Partie d'un jardin où les orangers sont placés pendant la belle saison.
● orangerie nom féminin Local où l'on met à l'abri, pendant la saison froide, les agrumes cultivés en caisses. Partie d'un jardin d'agrément où l'on dispose des orangers en caisses.
⇒ORANGERIE, subst. fém.
A. —Lieu fermé où l'on met à l'abri les orangers et d'autres plantes craignant le froid pendant l'hiver. Nous atteignîmes Versailles: l'orangerie et ses escaliers de marbre m'émerveillèrent (CHATEAUBR., Mém., t.1, 1848, p.148). L'Orangerie des Tuileries, où avait lieu la vente de charité, était ornée très luxueusement pour la circonstance (ZOLA, E. Rougon, 1876, p.329). Notre Musée d'Art moderne est relégué depuis vingt-cinq ans dans l'Orangerie du Luxembourg (RÉAU, Archives, bibl., musées, 1909, p.44).
B. —Partie d'un jardin où sont placés les orangers lorsque le temps le permet. Je vois des pages avec des flambeaux traverser l'orangerie. La nuit est obscure; le vent agite ces lumières (MUSSET, Nuit vénit., 1834, 2, p.29):
• ♦ Vers la tombée du jour, je gagne les jardins du Winter palace, qui communiquent avec ceux de l'hôtel Louxor et où je n'étais pas encore rentré. Ils s'achèvent en orangerie, où travaillent indolemment quantité de jeunes jardiniers...
GIDE, Carnets Égypte, 1939, p.1056.
C. —Vieilli. Plantation d'orangers. Synon. orangeraie. (Ds FÉN. 1970).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1603 «lieu fermé où l'on met à l'abri les orangers durant l'hiver» (HENRI IV, lettre du 29 mars ds Rec. de lettres missives, éd. Berger de Xivrey, t.6, p.63); 2. 1690 «partie du jardin où sont placés les orangers pendant la belle saison» (FUR.). Dér. de oranger1; suff. -(a)ie. Fréq. abs. littér.:104.
orangerie [ɔʀɑ̃ʒʀi] n. f.
ÉTYM. 1603; de 1. oranger.
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1 Lieu fermé, bâtiment où l'on met à l'abri pendant la saison froide les orangers cultivés dans des caisses (⇒ Serre). || L'orangerie de Versailles, des Tuileries. Absolt. || Musée de l'Orangerie. — (1690). Partie d'un jardin où les orangers sont placés pendant la belle saison.
1 Mais vous souvient-il, mon ami,
De ces marches de marbre rose,
En allant à la pièce d'eau
Du côté de l'orangerie (…)
A. de Musset, Poésies nouvelles, « Sur trois marches de marbre rose ».
2 Suivant de nombreux témoignages, l'oranger aurait été importé d'Espagne en France vers la fin du XVe ou le début du XVIe siècle. L'exemplaire encore vivant qui fut placé dans l'Orangerie du parc de Versailles en 1684 porte le nom de Grand-Connétable, Grand-Bourbon, François Ier (…) À partir de la Renaissance, en tout cas, la mode se répandit d'adjoindre une « orangerie » aux châteaux des bords de la Loire et de l'Île-de-France afin d'y entretenir ces arbres frileux au feuillage toujours vert.
P. Robert, les Agrumes dans le monde, p. 304.
2 (1858). Vx. Plantation, verger d'orangers cultivés en pleine terre. ⇒ Orangeraie.
3 La course aux plantations d'arbres fruitiers donnait lieu à un nouveau genre de spéculation qui consistait à acquérir des terres nues, à les garnir hâtivement de plants d'agrumes pour les revendre, presque aussitôt, au prix fort, sous le nom prestigieux d'orangerie.
P. Robert, les Agrumes dans le monde, p. 449.
Encyclopédie Universelle. 2012.