ouaille [ waj ] n. f.
• 1361; oeille 1120; bas lat. ovicula, de ovis « brebis »
1 ♦ Vx Brebis.
2 ♦ (1170; d'apr. la parabole du bon et du mauvais pasteur) Mod. Fam. surtout au plur. Les chrétiens, par rapport à l'un de leurs pasteurs. ⇒ fidèle, paroissien. Le curé et ses ouailles.
● ouaille nom féminin (ancien français oeille, du bas latin ovicula, du latin classique ovis, brebis) Littéraire ou ironique. Fidèle par rapport au pasteur spirituel (le plus souvent au pluriel) : Un curé et ses ouailles.
ouaille
n. f. (Surtout au Plur.) Chrétien, par rapport à son pasteur. Le curé et ses ouailles.
⇒OUAILLE, subst. fém.
A. —Vx. et région. (Centre, Ouest et Sud-ouest). Mouton, et plus particulièrement brebis. Garder les ouailles. Une chienne de berger de la Bigorre venu hiverner avec ses ouailles, à la chute des neiges (PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, p.160). Un autre berger (...) regardait passer les moutons. Il avait dû, tout à l'heure, pousser les ouailles du genou pour sortir du flot qui l'emportait (GIONO, Gd troupeau, 1931, p.22):
• 1. C'est un usage de nos contrées que de faire paître ainsi les brebis à la rosée du soir, de la mi-juillet à la fin de septembre (...) on appelle cela sereiner les ouailles. Nous avons conservé ce vieux mot; et si vous alliez parler de brebis chez nous, personne ne vous comprendrait...
SAND, Jeanne, 1844, p.375.
B. —P. anal.
1. Littér. ou plais., le plus souvent au plur. Personne ou ensemble de personnes placée(s) sous la direction d'un pasteur spirituel. Synon. fidèle, paroissien. Le curé et ses ouailles; avoir soin de ses ouailles; veiller sur ses ouailles. Messire, Jean Chouart était bonhomme, tout à son bréviaire, à ses ouailles (COURIER, Pamphlets pol., Au réd. «Censeur», 1819, p.26). [Le docteur] avait dû déjà, se mesurer avec le curé pour la conquête d'une ouaille (MAURIAC, Baiser Lépreux, 1922, p.204). Le rabbin peut être (...) arbitre dans les divers conflits qui viennent à surgir parmi ses ouailles (WEILL, Judaïsme, 1931, p.130).
2. P. ext. Adepte, partisan. Avec Béranger resté fidèle à son rôle, c'est l'esprit du siècle qui triomphe, et qui a bon marché, à la longue, des récalcitrants. Béranger sent bien qu'il représente en personne ce malin esprit, et il soigne ses ouailles (SAINTE-BEUVE, Caus. lundi, t.2, 1850, p.305):
• 2. Curieux apôtre [J.-J. Rousseau], qui, dans le délabrement des disciplines religieuses et sociales, n'a plus manqué depuis deux siècles de découvrir ses ouailles, et, tout bien compté, a contribué autant qu'aucun sait, à rendre aux hommes et aux purs aussi bien qu'aux impurs, le sens de la vie intérieure.
GUÉHENNO, Jean-Jacques, 1952, p.164.
Prononc. et Orth.:[], [waj]. LITTRÉ, DG, PASSY 1914, BARBEAU-RODHE 1930, Pt ROB., WARN. 1968: [-] mais Lar. Lang. fr.: [-a-]. Att. ds Ac. dep.1694. Étymol. et Hist. 1. 1160-74 oaille «brebis» (WACE, Rou, éd. A. J. Holden, III, 1658); XIVe s. [ms.] ouaille (Clef d'Amour, ms. BN fr. 4531, fol. 82d, éd. A. Doutrepont, 2681); 2. ca 1240 owayles plur. «fidèles» (Miracles Ste Vierge, 2 coll. angl.-norm., 9, 139 ds T.-L.); 1541 [éd.] ouailles «id.» (MAROT, Sermon tresutile et salutaire du bon pasteur, f° A 2 v°). Altération, par substitution de suff., de l'a. fr. oeille «brebis» (1re moitié du XIIe s., Psautier d'Oxford, 64, 14 ds T.-L.), du b. lat. ovicula, proprement «petite brebis» et ext. «brebis», dimin. de ovis «brebis» (maintenu dans le roum. oaie «brebis»), v. pour l'hist. du lat. ovis, l'étymol. de mouton. Au sens fig. (déjà, sous la forme üeiles (plur.) en 1176, GUERNES DE PONT-STE-MAXENCE, St Thomas, 489 ds T.-L.), d'apr. la parabole évangélique du bon et du mauvais pasteur [Jean X]. Fréq. abs. littér.:93.
ouaille [wɑj] n. f.
ÉTYM. V. 1280; œille, 1120; du bas lat. ovicula, du lat. class. ovis « brebis ».
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1 Vx. Brebis.
2 (Ooille, v. 1170; seul sens usuel à partir du XVIIe). Par métaphore (d'après la parabole évangélique du bon et du mauvais pasteur). Surtout au plur. Les chrétiens, par rapport à l'un de leurs pasteurs (→ Gargotier, cit. 3; modèle, cit. 1). || Le curé et ses ouailles.
0 Il avisa un coin de mur où était placardée la plus pacifique feuille de papier du monde, une permission de manger des œufs, un mandement de carême adressé par l'archevêque de Paris à ses ouailles.
Hugo, les Misérables, IV, XI, IV.
Encyclopédie Universelle. 2012.