padischah [ padiʃa ] n. m. VAR. padichah
• 1697 ,-1763 padicha; mot persan
♦ Hist. Titre que portait l'empereur des Turcs (⇒ sultan).
⇒PADISCHAH, subst. masc.
A. —HIST. Titre de l'empereur des Turcs. Mourad, le haut calife et l'altier padischah (HUGO, Légende, t.2, 1859, p.462). Les Padishahs ottomans eurent des hommes, qu'ils domestiquèrent en place d'animaux (L. FEBVRE, De Spengler à Toynbee, [1936] ds Combats, 1953, p.131):
• ♦ ... dans la pauvre Turquie d'aujourd'hui, l'Europe et le Christianisme commandent en maîtres. Et le Padischah lui-même, Khalife et Vicaire du Prophète, s'en remet à des giaours du soin d'administrer ses peuples...
FARRÈRE, Homme qui assass., 1907, p.186.
— Titre accordé par l'empereur des Turcs à d'autres souverains. Soliman dans ses lettres donna à FrançoisIer la qualification de Padischah (Ac. 1878-1935).
B. —P. anal., rare et vieilli. Personnage important. L'air froid et mécontent de ce redoutable padischa de la librairie (...) qui avait tendu royalement sa main à Nathan en lui faisant un signe de familiarité (BALZAC, Illus. perdues, 1839, p.303).
Prononc. et Orth.: []. Ac. dep. 1878: padischah. Formes padischa (Lar. Lang. fr), padisha (LITTRÉ, ROB., Lar. Lang. fr.), padishah (Lexis 1975), padichah (BESCH. 1845, Lexis 1975). CATACH-GOLF. Orth. Lexicogr. 1971, p.284: padicha. Étymol. et Hist. 1. 1697 padischah «titre de l'empereur des Turcs» (D'HERBELOT, Bibl. orientale, p.699); 1756 padisha (VOLTAIRE, Essay sur l'hist. gén. et sur les moeurs et l'esprit des nations, t.4, p.287); 1763 padicha (ID., Hist. de l'Empire de Russie, t.2, p.13); 2. 1697 «titre d'honneur accordé par l'empereur des Turcs à certains souverains étrangers» (D'HERBELOT, loc. cit.); 3. 1839 p.anal. «personnage important» (BALZAC, loc. cit.). Empr. au persan (i) «roi», comp. de «maître» et «roi» (LOK., n°1604; NED; KLEIN Etymol.; VASMER t.2, p.328). Du persan, le mot est également passé en turc: , titre de l'empereur des Turcs. Fréq. abs. littér.: 12. Bbg. QUEM. DDL t.7.
ÉTYM. 1829, — 1756 Voltaire; mot persan, de pâd « protecteur », et schah « roi ».
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♦ Hist. Titre d'honneur que portait l'empereur des Turcs (⇒ Sultan, cit. 1, Hugo) et qu'il donnait (1847), dans ses lettres, à certains souverains étrangers. — Vx (1843). Fig. Grand personnage. ⇒ Manitou. — REM. On trouve aussi les formes padicha, padichah.
0 Lucien eut sa chemise mouillée dans le dos en voyant l'air froid et mécontent de ce redoutable padischa de la librairie, qui tutoyait Finot quoique Finot lui dît vous, qui appelait le redouté Blondet mon petit, qui avait tendu royalement sa main à Nathan en lui faisant un signe de familiarité.
Balzac, les Illusions perdues, Pl., t. IV, p. 700.
Encyclopédie Universelle. 2012.