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palpitation

palpitation [ palpitasjɔ̃ ] n. f.
• 1541; lat. palpitatio
1Battement de cœur plus sensible et plus rapide que dans l'état naturel, et quelquefois inégal. tachycardie. Avoir des palpitations. palpiter.
2Contraction, frémissement convulsif. Palpitations des paupières, des ailes du nez.
3Fig. et littér. Frémissement, mouvement alternatif (oscillation, pulsation). « La palpitation de la mer se faisait sentir dans cette cave » (Hugo).

palpitation nom féminin (latin palpitatio, -onis) Contraction convulsive dans quelque partie du corps : Avoir une palpitation à la paupière. Littéraire. Tressaillement, vibration, frémissement (surtout pluriel) : Les palpitations de l'eau au souffle du vent.

palpitation
n. f. Mouvement de ce qui palpite. Palpitation des artères.
|| (Surtout au Plur.) Battements accélérés du coeur.

⇒PALPITATION, subst. fém.
A. —1. [À propos d'un animé, d'une partie du corps] Mouvement plus ou moins régulier manifestant la vie ou mouvement convulsif manifestant la persistance d'un reste de vie. Palpitation de la vie. Que de palpitations humaines dont il ne reste d'autre trace qu'une forme imprimée dans un morceau de pierre! (TAINE, Voy. Ital., t.2, 1866, p.79). Un papillon cueillant sa vie sur les oeillets, allant de l'un à l'autre avec une rapide palpitation des ailes (MAUPASS., Bel-ami, 1885, p.186):
1. ... Antoine observa les contractions du bébé, s'appliquant à noter la fréquence de certains mouvements; mais il n'y avait pas de renseignements à tirer de cette gesticulation désordonnée, pas plus que des palpitations d'un poulet qu'on saigne.
MARTIN DU G., Thib., Consult., 1928, p.1119.
2. [Avec une valeur de personnification; à propos d'une oeuvre d'art] Impression de mouvement vivant donnée par une expressivité particulièrement forte. L'immobilité des statues exposées, la palpitation insensible dont s'entourent leur blancheur calcaire et leurs mouvements d'apothéose (A. DAUDET, Nabab, 1877, p.3).
3. P. anal. [À propos d'une chose concr.] Mouvements rappelant ceux de la vie, de la lutte pour la vie, par leur rythme régulier ou leur précipitation. Ces palpitations de la mer dans son lit, ce mouvement sans fin d'un élément qui vit (LAMART., Chute, 1838, p.914). Le linge qui avait eu une grande palpitation, le battement d'ailes d'un oiseau captif s'efforçant de voler encore (ZOLA, Rêve, 1888, p.77). Les palpitations d'un crépuscule rouge qui se débattait à l'horizon (GIONO, Bonheur fou, 1957, p.333).
Synon. de agitation, oscillation. Ce jour fleuri d'étoiles, cette palpitation de lueurs battantes, le fourmillement de lumières (GONCOURT, Mme Gervaisais, 1869, p.89).
4. Au fig. Élan de vie intérieure, de force morale, sursaut d'énergie. Cette toute petite région autour de Montaigu (...) elle va devenir le centre de la dernière lutte, de la palpitation suprême (LA VARENDE, Man' d'Arc, 1939, p.111). V. aile ex. 105.
B. —1. a) [À propos du coeur] Modification du rythme cardiaque ressentie comme pénible (notamment par sa rapidité, son irrégularité) et provoquée par une cause pathologique ou une émotion. Palpitations violentes. Sa douce et vivante voix, où frémissait la palpitation étouffée d'un coeur trop ému (BOURGET, Disciple, 1889, p.186). Il souffre de son malaise chronique, les palpitations cardiaques (...). Chaque nouvelle accélération du pouls, réelle ou imaginaire, fait passer de sa nuque aux talons une onde d'angoisse (BERNANOS, Mauv. rêve, 1948, p.945):
2. Le mot palpitation du coeur, dans le langage médical usuel, peut être défini un battement du coeur sensible et incommode pour le malade, plus fréquent que dans l'état naturel, et quelquefois inégal sous les rapports de fréquence et de développement.
LAENNEC, Auscul., t.2, 1819, p.227.
Expr. Avoir/donner des palpitations. Je sentais le cervelet qui me battait dans le crâne, comme on se sent sauter le coeur quand on a des palpitations (FLAUB., Corresp., 1853, p.169).
b) [À propos (d'une autre partie) du corps] Mouvement rapidement rythmé ou désordonné, dû à une émotion. La palpitation précipitée de sa gorge, qui soulevait ses dentelles, le léger tremblement de l'éventail dans sa main (...) eussent trahi l'intérêt qu'elle portait au Léandre (GAUTIER, Fracasse, 1863, p.233). Un corps que les dernières palpitations du plaisir font frissonner dans sa longueur (TOULET, Mariage Don Quichotte, 1902, p.132). Un halètement de vendeurs d'actions, une palpitation de propriétaires de métaux précieux, derrière lesquels l'on sent l'attention passionnée de l'univers (MORAND, New-York, 1930, p.59).
2. P. anal. [À propos d'une chose concr.] Mouvements rappelant ceux de l'émotion. Pourquoi ces palpitations Des flots dans plus de joie et dans plus de rayons? Pourquoi partout l'ivresse et la hâte d'éclore (HUGO, Légende, t.1, 1859, p.41).
3. Au fig. Vif mouvement affectif, passion. Les battements d'âme, les élancements, les palpitations de sacrifice (VALÉRY, Corresp. [avec Gide], 1892, p.155). Je craignais les attendrissements de Caroline, les palpitations et les explosions de sa sensibilité (ARNOUX, Crimes innoc., 1952, p.123):
3. ... sa vie [du siècle] semble une fièvre (...) si dans cette fièvre il entre bien des émotions passagères, de mauvais caprices, d'engouements à la minute, il y a aussi là-dedans de bien nobles palpitations, une sérieuse flamme, des torrents de vie et de génie...
SAINTE-BEUVE, Prem. lundis, t.2, 1833, p.154.
P. méton. Ce qui exprime de vifs mouvements affectifs. V. essoufflé ex. 3.
Prononc. et Orth.:[]. Att.ds Ac. dep.1694. Étymol. et Hist.1. 1538 «tremblement convulsif des paupières» (JEAN CANAPPE, trad. du Guidon en françois, f° 277 cité ds SIGURS, p.520: le renversement des palpebres est separation et division d'icelles, tellement que l'on ne peult couvrir l'oeil et est semblable es yeulx de lievre et en celle est enclose gesse qui est selon Avicenne difficulté de palpitation); 2. 1541 palpitation du coeur (ID., Tabl. anat., f° 45 ds GDF. Compl.); 3. 1758 «vive émotion» (ROUSSEAU, Lettre d'Alembert, p.140); 4. 1835 «frémissement» (LAMART., Voy. Orient, t.1, p.87: elles font rendre à ces grandes voiles une palpitation sonore, un battement irrégulier). Empr. au lat. palpitatio, dér. de palpitare (v. palpiter). Fréq. abs. littér.:329. Fréq. rel. littér.: XIXe: a) 423, b) 531; XXes.: a) 544, b) 425.

palpitation [palpitɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1538; lat. palpitatio.
1 (1694, au plur.). « Battement de cœur sensible et incommode pour le malade, plus fréquent que dans l'état naturel et quelquefois inégal… » (Laënnec). || Les palpitations de cœur sont le plus souvent d'origine nerveuse (excitation de certains nerfs; effort musculaire; inhibition du centre modérateur cardiaque pendant la déglutition, etc.) et surtout psychophysiologique (émotions). || Avoir des palpitations (→ Haleine, cit. 16).
1 (…) il m'a dit s'être un moment arrêté. Les palpitations de son cœur étaient si fortes, si profondes, si sonores, qu'il en avait été comme épouvanté.
Balzac, l'Auberge rouge, Pl., t. IX, p. 968.
2 (…) je courus comme un fou jusqu'à sa maison. Alors, craignant de la déranger pendant son repas, j'attendis, en nage, dix minutes, devant la grille. Je pensais que pendant ce temps mes palpitations de cœur s'arrêteraient. Elles augmentaient, au contraire.
R. Radiguet, le Diable au corps, p. 38.
2 (1835). Contraction, frémissement convulsif (et relativement léger, par rapport à convulsion ou spasme). || Palpitations des paupières, des ailes du nez.Par ext. || La riche et frémissante palpitation de la vie (→ Chair, cit. 24).
3 Toutes ces femmes tenaient à la main une fleur de lotus bleue, rose ou blanche, et respiraient amoureusement, avec des palpitations de narines, l'odeur pénétrante qui s'exhalait du large calice.
Th. Gautier, le Roman de la momie, IV.
3 (1857). Fig., littér. (Choses inanimées). Frémissement, mouvement alternatif (oscillation, pulsation). || La palpitation des étoiles (→ Indéfinissable, cit. 3), de l'horizon (→ Indistinct, cit. 4), d'une flamme. Vibration.
4 La palpitation de la mer se faisait sentir dans cette cave.
Hugo, les Travailleurs de la mer, II, I, XIII.
5 Après avoir monté l'escalier, en arrivant à un palier inconnu il se sentit brusquement loin de sa mère. Et au creux de sa poitrine une palpitation faible mais immense s'éveilla, comme au loin l'incessante palpitation de la mer.
Proust, Jean Santeuil, Pl., p. 256.
4 (Fin XVIIe). Littér. Mouvement (de l'âme), vive émotion. || « Les palpitations de ma muse » (→ Augurer, cit. 3, Chateaubriand). || Palpitation de l'âme (→ Nouveauté, cit. 2).

Encyclopédie Universelle. 2012.