panade [ panad ] n. f.
1 ♦ Soupe faite de pain, d'eau et de beurre, liée souvent avec un jaune d'œuf.
2 ♦ Loc. fam. (1878) Être dans la panade, dans la misère. ⇒ mouise, purée.
● panade nom féminin (provençal panado, de pan, pain) Soupe faite avec du pain bouilli dans du lait, additionnée de beurre et, parfois, liée à l'œuf. Familier. État marqué par de grosses difficultés, en particulier financières : Être dans la panade.
panade
n. f.
d1./d Soupe de pain, d'eau et de beurre.
d2./d (Belgique) Repas d'enfant composé de gâteaux secs et de fruits écrasés et mélangés.
⇒PANADE, subst. fém.
A. —ART CULIN.
1. Bouillie, composée de pain, de beurre et d'eau longuement mitonnée, additionnée souvent de lait ou de crème et de jaune d'oeuf. Faire, manger, mijoter une panade. Ainsi le malade [de la diarrhée] ne fera usage que de soupes, de panades, de riz, vermichel ou autres farineux au gras, et en médiocre quantité (GEOFFROY, Méd. prat., 1800, p.3853).
2. Préparation à base de pain, biscottes ou farine utilisée comme liaison, le plus souvent pour les farces (d'apr. Ac. Gastr. 1962).
B. —P.anal. ou au fig., pop. et fam.
1. a) Vieux
— Personne molle, sans énergie. Oh la la! quelle panade que ce pauvre cousin Durapias (LARCHEY, Dict. hist. arg., 1878, p.262).
— Arg. ,,Chose mauvaise, de peu de valeur; femme de mauvaise tournure, laide, sale`` (VIDOCQ, Voleurs, t.2, 1836, p.4).
b) Péj. Méli-mélo, mélange sans consistance. C'était à Saint-Germain-des-Prés un ramas de gâte-sauces, d'enfants qui crachaient de la vinaigrette et de vieux chantres qui mitonnaient dans le fourneau de leur gorge une sorte de panade vocale (HUYSMANS, En route, t.1, 1895, p.86). De braves demoiselles laissent leur pied à poste fixe sur cette pédale forte du piano; d'où la panade de tous les accords (BOUASSE, Cordes et membranes, 1926, p.415).
— En panade. J'ai la cervelle en panade, Aucun argument n'y cristallise (ARNOUX, Calendr. Fl., 1946, p.154).
c) Expr. Être dans la panade. Être dans la misère, dans une situation inextricable. Je me suis mis dans la panade pour l'aider (BRUANT 1901, p.320). Synon. être dans la purée, être dans la merde (vulg.)
2. Empl. adj. Qui est sans énergie, sans consistance. Notre gouvernement est joliment panade! (LARCH. 1858, p.639). André commençait à la trouver un peu panade, malgré ses ardeurs brutales et ses allures bataillantes (HUYSMANS, En mén., 1881, p.189).
Prononc. et Orth.:[panad]. Att.ds Ac. dep.1718. Étymol. et Hist.1. a) 1548 «soupe faite d'eau, de pain, et de beurre» (Corresp. Catherine de Médicis, i., 23, c. 2 ds BARB. Misc. 7, p.324); b) 1878-79 être dans la panade (La Petite lune, n° 18, p.2); 2. a) 1836 subst. (VIDOCQ, loc. cit.); b) 1858 adj. «mou, sans consistance» (LARCH., p.639). Empr. au prov. panado «soupe faite avec du pain» (v. MISTRAL), dér. de pan «pain»; cf. a. prov. panada «tourte, sorte de mets» (XIIe-XIVes., v. LEVY et RAYN.). Fréq. abs. littér.:28. Bbg. DARM. 1877, p.82.
panade [panad] n. f.
❖
1 Soupe faite de pain, d'eau et de beurre, liée souvent avec un jaune d'œuf.
0 Les bons estomacs suivent simplement les prescriptions de leur naturel appétit. Ainsi font nos médecins, qui mangent le melon et boivent le vin frais, cependant qu'ils tiennent leur patient obligé au sirop et à la panade.
Montaigne, Essais, III, IX.
2 ☑ (1878). Pop. Être, tomber dans la panade, dans la misère. ⇒ Purée.
Encyclopédie Universelle. 2012.