papegai [ pap(ə)gɛ ] n. m.
• fin XIIe; a. provenç. papagai
1 ♦ Vieilli Perroquet d'Amérique.
2 ♦ Région. Oiseau de carton ou de bois placé au bout d'une perche pour servir de but aux tireurs à l'arc, à l'arbalète (dans le nord de la France). Tir au papegai.
● papegai nom masculin (ancien provençal papagai, de l'arabe) Nom donné parfois aux perroquets.
⇒PAPEGAI, subst. masc.
A. —Vieilli. Perroquet. Quand les artistes venaient donner une audition à Lecocq, le perroquet ne disait rien si leur voix lui plaisait; mais malheur quand le papegai entendait une fausse note ou quand la voix ne lui semblait pas de bonne qualité! (L. SCHNEIDER, Maîtres opérette fr., 1924, p.245):
• ♦ Mais ma chère Maman, dans sa prudence, ne consentit à sourire que lorsque mon père l'eut instruite que le perroquet s'appelait autrefois papegai ou papegaut. Ce que mon parrain illustra par cet exemple: —Gai comme un papegai, dit Rabelais.
FRANCE, Pt Pierre, 1918, p.158.
B. —P. anal., région. (Nord de la France), JEUX. Au tir à l'arc ou à l'arbalète, cible faite d'un oiseau de bois peint ou de carton placé au bout d'une perche. Tirer au papegai. Celui qui abat le papegai remporte le prix (Ac.). Ils tirèrent à la carabine; ils assistèrent au jeu du papegai, dans un pré, au bord de l'Honelle (R. BAZIN, Blé, 1907, p.296).
Prononc. et Orth.:[], []. Ac. 1694, 1718: papegay; dep. 1740: -gai; 1694-1798: ,,beaucoup de gens prononcent et écrivent papegaud``. LITTRÉ: -gai ou -gaut; ROB.: -gai; Lar. Lang. fr.: -gai, -geai. Étymol. et Hist. 1. Fin du XIIes. «perroquet» (Brut de Munich, 3920 ds T.-L.); 2. 1375 papegay jeux (Doc. ds PROST, Inventaires mobiliers des Ducs de Bourgogne, t.1, p.448). Prob. empr. à l'a. prov. papagay, papagai «id.» (XIIIes., ARNAUT DE CARCASSES, 14 ds BARTSCH Prov. 1904, p.283; v. aussi RAYN., s.v. papagai), lui-même prob. empr., peut-être par l'intermédiaire du byz. à l'ar. , var. de «id.», d'orig. incertaine. La finale -gai peut être expliquée par l'infl. de l'a. subst. gai, v. geai (du lat. gajus) ou par l'infl. de l'adj. gai «qui a de la gaieté». Papegai, au sens 1, a été évincé par perroquet au XIVes., sauf dans certains parlers de l'extrême Nord ou extrême Sud où il s'est maintenu. V. FEW t.19, p.14b-15a et KAHANE Byzanz, p.395, § 105. Fréq. abs. littér.:18. Bbg. FRANÇOIS (M.). Papegai, papegaut, papegal. Human. et Renaissance. 1938, t.5, pp.444-446. — KIDMAN (J.). Les Empr. lexicol. du fr. à l'esp. des orig. jusqu'à la fin du XVes. Paris, 1969, pp.198-203. — RICHARD (W.) 1959, p.65, 67. — SAIN. Sources t.2 1972 [1925] p.44, 424; t.3 1972 [1930] p.153.
papegai [papgɛ] n. m.
ÉTYM. V. 1155; de l'anc. provençal papagai; de l'arabe bǎbǎġā’, bǎbbǎġā’, même sens.
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1 Vx. Perroquet. || Des papegais.
0 Mais ma chère maman, dans sa prudence, ne consentit à sourire que lorsque mon père l'eut instruite que le perroquet s'appelait autrefois papegai ou papegaut. Ce que mon parrain illustra par cet exemple : — Gai comme un papegai, dit Rabelais.
France, le Petit Pierre, XII.
REM. Repris par Buffon pour désigner des espèces d'Amérique, papegai a été éliminé au XIVe s. au profit de perroquet.
2 Régional. Oiseau de carton ou de bois placé au bout d'une perche pour servir de but aux tireurs à l'arc, à l'arbalète, dans le nord de la France. || Tir au papegai. — On trouve les variantes papegault, papegaut.
Encyclopédie Universelle. 2012.