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péage

péage [ peaʒ ] n. m.
paage v. 1150; lat. pop. °pedaticum « droit de mettre le pied (pes, pedis), de passer »
1Droit que l'on paye pour emprunter une voie de communication (d'abord droit féodal). Autoroute, pont à péage. Par ext. Chaîne de télévision à péage, où certains programmes ne sont accessibles qu'aux abonnés (cf. Chaîne cryptée).
2L'endroit où se perçoit le péage. S'arrêter au péage de l'autoroute. Péage autoroutier automatique. télépéage.

péage nom masculin (latin populaire pedaticum, droit de mettre le pied, du latin classique pes, pedis, pied) Droit seigneurial qui était perçu pour le passage des personnes, des animaux, des marchandises ou des véhicules sur une route, une rivière ou un pont, en vue d'assurer leur entretien. Droit perçu pour le passage des personnes, des animaux, des marchandises ou des véhicules sur une voie publique (route, autoroute, tunnel, voie navigable), un bac, un pont, en vue d'amortir les frais de construction et d'entretien ; lieu où est perçue cette taxe. ● péage (expressions) nom masculin (latin populaire pedaticum, droit de mettre le pied, du latin classique pes, pedis, pied) Chaîne à péage, chaîne de télévision dont certains programmes ne sont accessibles qu'aux usagers abonnés. Service à péage, pour un téléspectateur abonné à une chaîne à péage, mode de règlement à l'unité ou au temps de diffusion de programmes, souvent à caractère exceptionnel (rencontres sportives, films en première exclusivité, etc.).

péage
n. m. Droit d'accès ou de passage à payer par les usagers d'un port, d'une voie de communication, etc. Autoroute à péage.
Chaîne (de télévision) à péage: Syn. de chaîne cryptée.
|| Lieu de perception de ce droit. S'arrêter au péage.

⇒PÉAGE, subst. masc.
A.Vx. Droit dont devaient s'acquitter les usagers de certaines voies ou ouvrages (routes, ponts, rivières) pour eux-mêmes, leurs bêtes, leurs véhicules ou leurs marchandises (dans ce cas synon. tonlieu). La plupart de ces taxes sont des mesures locales. Un péage n'affecte que les denrées qui passent sur un chemin ou le canal sur lequel il est établi (DESTUTT DE TR., Comment. sur Espr. des lois, 1807, p.272). Les traces de la corvée seigneuriale se retrouvent presque partout à demi effacées [au XVIIIes.]. La plupart des droits de péage sur les chemins sont modérés ou détruits (TOCQUEVILLE, Anc. Rég. et Révol., 1856, p.93):
1. ... ces pèlerins voyagèrent en troupe pour n'être point pillés et rançonnés par les routiers qui tenaient la campagne, et par les seigneurs qui prélevaient des péages à l'entrée de leurs terres.
A. FRANCE, Contes Tournebroche, 1908, p.27.
P. métaph. Fuis dans l'azur, noir ou vermeil. (...) Tu ne connais ni le sommeil, Ni le sépulcre, nos péages (HUGO, Chans. rues et bois, 1865, p.292).
B. —1. Taxe perçue au passage de certaines voies ou ouvrages publics importants (autoroutes, ponts, tunnels) et dont le recouvrement est destiné à amortir le financement, à assurer l'entretien et le développement de ces voies. Autoroute, pont à péage; droit de péage; agent de péage (synon. péager, péagiste, v. infra dér. 1 a et 2); bureau, gare, poste de péage:
2. En peu de temps, les péages auront montré une redoutable efficacité: ils auront permis de combler petit à petit notre retard par rapport à nos voisins et de construire plus de 4000 kilomètres d'autoroutes, dont 3000 au cours des dix dernières années.
Le Point, 30 août 1982, p.60.
P. méton. Endroit où sont installés les postes et les agents habilités à percevoir la taxe. S'arrêter au péage. Les transports de matières dangereuses devront contourner les agglomérations, emprunter des passages spéciaux aux péages autoroutiers (L'Express, 24 juill. 1978 ds GILB. 1980).
2. NAV. FLUVIALE ET MAR., PÊCHE
a) Droit perçu sur les personnes, sur les bateaux au passage d'un bac, d'une écluse ou de certains ouvrages maritimes ou fluviaux importants. Si on tient compte du ralentissement que représente le passage en canal, l'économie de temps serait faible (...). Les péages devraient donc être réduits, et ne permettraient pas de couvrir les investissements (Navig. intér. Fr., 1952, p.71).
b) Taxe locale perçue pour l'entretien et le développement de certains ports. Les mouvements dans les ports supportent des péages dont le principal élément est constitué par les droits de quai (...). Ces péages couvrent ainsi l'entretien des ports (CHARDON, Trav. publ., 1904, p.198).
c) Droit perçu sur le produit de la pêche en mer pour l'amortissement des installations portuaires. (Dict.XXes.).
REM. Péageau, subst. masc. ou adj. masc. (Chemin) péageau. (Chemin) soumis autrefois à un droit de péage. Les chemins se distinguaient en chemins péageaux et en sentiers; des lois en réglaient la largeur (CHATEAUBR., Litt. angl., t.1, 1836, p.45).
Prononc. et Orth.:[]. Ac. 1694, 1718: peage; dep. 1740: pé-. Étymol. et Hist. Ca 1150 paage «droit, taxe qu'on lève sur les personnes, les animaux, les marchandises, pour le passage sur un chemin, une route, un pont...» (Charroi Nîmes, éd. D. Mc Millan, 905); ca 1165 peage ([CHRÉTIEN DE TROYES], Guillaume d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 2366); en partic. 1962 autoroute... à péage (ROB.); 2. 1694 «lieu où l'on paie le péage» (Ac.: Il faut arrester au peage); en partic. 1966 «poste de contrôle établi sur une autoroute pour percevoir le péage» sortie-péage (Dunlop ds GILB. 1980). Très anc. dér. de pied, formé prob. dans la lang. de l'admin. dès l'époque carol., propr. «droit de mettre le pied». Fréq. abs. littér.:77.
DÉR. 1. Péager, -ère, subst. et adj. a) Subst. Employé(e) habilité(e) à percevoir les droits de péage. Il gagna le pont d'Austerlitz. Le péage y existait encore à cette époque. Il se présenta au bureau du péager, et donna un sou (HUGO, Misér., t.1, 1862, p.540). En partic. Employé(e) au péage des autoroutes. La suppression des péages conduirait aussi à la prise en charge par l'État de l'endettement actuel des sociétés (...). À quoi viendraient s'ajouter les difficultés de reclassement des «péagers» (Le Point, 30 août 1982, p.60). b) Adj. Relatif au péage. Taxe péagère. (Dict.XIXe et XXes.). [], fém. [-]. Ac. 1694, 1718: peager; dep.1740: pé-. 1res attest. a) subst. 1260 paagier (ÉTIENNE BOILEAU, Métiers, éd. R. de Lespinasse et Fr. Bonnardot, 2e part., titre II, L, p.237), XIVes. peager (ID., ibid. remaniement), b) adj. 1865 taxe péagère (Journal des Débats, 24 janvier ds LITTRÉ); de péage, suff. -er v. -ier. 2. Péagiste, subst. Employé(e) au péage des autoroutes. L'adjudant devenu péagiste autoroutier a un salaire inférieur à sa solde en activité (Le Monde dimanche, 25 oct. 1981, p.VI). []. 1re attest. 1969 (Cahiers fr. d'Information ds Lar. Lang. fr.); de péage, suff. -iste.
BBG. —BALDINGER (K.). Die wissenschaftlichen Aufgaben des Instituts für rom. Sprachwiss. In:Sitzungsberichte der d. Ak. der Wiss. zu Berlin. 1955, 1, pp.26-36.

péage [peaʒ] n. m.
ÉTYM. V. 1175; paage, v. 1150; du lat. pop. pedaticum « droit de mettre le pied (pes, pedis), de passer ».
1 (D'abord dr. féod.; repris mil. XXe). Droit, taxe qu'on lève sur les personnes, les animaux, les marchandises pour le passage sur un chemin, une route, un pont…, pour le passage des rivières, des fleuves (cit. 7). || Sous la féodalité, les péages étaient des redevances destinées à l'entretien des voies et des chemins. Féodal.
Mod. Droit de passage sur certaines voies (autoroutes), certains ponts…, dans les ports. || Autoroute, pont, tunnel à péage. || Péages établis dans un port maritime.
1 (…) une espèce de bascule, qui fait mouvoir la poutre avec laquelle on ferme la barrière dispense celui qui demande le péage aux voyageurs de sortir de sa maison pour recevoir l'argent qu'on doit lui payer.
Mme de Staël, De l'Allemagne, I, XIII.
2 Il gagna le pont d'Austerlitz. Le péage y existait encore à cette époque. — C'est deux sous, dit l'invalide du pont. Vous portez là une enfant qui peut marcher. Payez pour deux.
Hugo, les Misérables, II, V, II.
Vx. Somme exigée pour le péage.
2.1 Les deux bateliers, hommes vigoureux, stimulés en outre par la promesse d'un haut péage, ne doutaient pas d'ailleurs de mener à bien cette difficile traversée de l'Irtyche.
J. Verne, Michel Strogoff, p. 194.
Système de perception de ce droit. || Péage fermé (un arrêt à l'entrée, un à la sortie), péage ouvert (sortie seulement), péage fractionné sur les autoroutes.
2 Lieu où se perçoit la taxe de passage.
3 Il avait fallu tant d'argent au péage des fleuves (…) que le fond de leur bourse était vide (…)
Flaubert, Trois contes, « Légende de saint Julien l'Hospitalier », II.
Ralentir, péage. || Péage à cinq cents mètres. || S'arrêter au péage.
Techn., admin. || Péage automatique : appareil qui vérifie les titres de transport à piste magnétique. || Péage automatique à l'entrée d'une station de métro, du Réseau express régional (région parisienne).
DÉR. Péager, péagiste.
COMP. Télépéage.

Encyclopédie Universelle. 2012.