potache [ pɔtaʃ ] n. m.
• v. 1840; p.-ê. de pot-à-chien « chapeau de soie porté dans les collèges », puis « cancre, élève »
♦ Fam. Collégien, lycéen. « Cet infantilisme d'esprit lui donnait la sorte de sottise qu'a un potache de seize ans » (Montherlant).
● potache nom masculin (moyen français potagiste, de potage) Familier. Collégien, lycéen.
⇒POTACHE, subst. masc.
A. —Fam. Collégien, lycéen. La fameuse unité de lieu du théâtre classique, cette tarte à la crème bonne à donner des indigestions à tous les potaches de France et de Navarre, admet ainsi une signification plus généreuse, non pas l'unité réaliste mais l'unité idéale d'un lieu poétique (SERRIÈRE, T.N.P., 1959, p. 74).
— En partic. ,,Élève interne`` (ESN. 1966). Je me sentais (...) brusquement ramené de vingt ans en arrière, au temps où, pauvre potache, je regagnais le collège les soirs de rentrée (COURTELINE, Conv. Alceste, Margot, 1888, p. 68). Dulac est mon plus vieil ami. À Louis-le-Grand où nous étions ensemble en sixième, lui «potache», moi externe libre, je lui achetais chez l'herboriste des feuilles de mûrier pour les vers à soie qu'il élevait dans son pupitre (COPPÉE, Contes rap., 1889, p. 128). C'est le visage du potache, du potache pauvre que personne n'attend au parloir (BERNANOS, Enf. humil., 1948, p. 162).
— Empl. adj. Qui a les caractéristiques du collégien, du lycéen. Esprit potache. Vous allez voir ce soir comme ce gosse joue bien la musique de Vinteuil. Il me renverse; à son âge, avoir une compréhension pareille tout en restant si gamin, si potache! (PROUST, Prisonn., 1922, p. 219).
B. —P. anal. Personne sans expérience, naïve. Il entendait avec étonnement ses voisins de table parler de philosophie ou de littérature. Il se sentait, là, petit garçon, potache (LARBAUD, F. Marquez, 1911, p. 31).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1858 «élève interne» (lycéens d'apr. ESN.); 2. 1865 «collégien» (LARCH.). Prob. dér. régr. de potachien «élève d'un lycée ou d'un collège de province» (1830-48 d'apr. TITEUX, St-Cyr, 1898, p.329); «collégien» (1858 LARCH. d'apr. ESN.), que les uns (v. LARCH. t.9 1859 et PAULI, p. 29) expliquent par une méton. de pot-à-chien «haut chapeau rond des pensionnaires» (1840-48, collégiens Metz d'apr. ESN.), les autres (BL.-W.3-5) par une réduction de pot-à-chien, comme appellation injurieuse d'un élève sot (1874, Lar. 19e, s.v. potache) et ESN., par une nouvelle suffixation d'apr. collégien, d'un potagiste «demi-pensionnaire», att. selon lui au XVIe s. mais dont nous n'avons pas trouvé trace. GUIR. Lex. fr. Étymol. obsc. dérive potache, auquel il attribue le sens de «celui qui partage le pot» (d'apr. copain, compagnon «celui qui partage le pain»), de pot «marmite, récipient» (v. pot1). Fréq. abs. littér.:32.
potache [pɔtaʃ] n. m.
ÉTYM. V. 1840; de pot-à-chien « chapeau de soie porté dans les collèges », puis, par ext., « cancre, élève », étym. controversée, pot-à-chien pouvant être un calembour postérieur; probablt de pot « table commune d'un collège » dans des loc. comme être à pain et à pot; le potache « partage le pot » (P. Guiraud).
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♦ Fam. Collégien, jeune étudiant. ⇒ Lycéen.
1 Bien que tel sot grimaud t'ait traité (Rimbaud) de ribaud
Imberbe et de monstre en herbe et de potache ivre.
Verlaine, Poésies, « Dédicaces », LVI.
2 À vingt-cinq ans, cet infantilisme d'esprit lui donnait la sorte de sottise qu'a un potache de seize ans, qui entre en philo, et découvre l'âme et la pensée humaines à travers les manuels de M. Paulin Malapert.
Montherlant, les Célibataires, II, VI.
3 J'en ai ras le bol comme nos potaches d'ailleurs, ras le bol de cette institution : le lycée, la classe, le programme.
Yanny Hureaux, la Prof, p. 237.
♦ Par ext. Personne qui a gardé l'esprit des adolescents et jeunes étudiants, le goût de la plaisanterie. || Esprit, comportement de potache. — Adj. || Il est resté très potache. || Esprit potache.
4 Aurélien, qui, en tout ça, était resté très potache pour ses trente ans (…)
Aragon, Aurélien, t. I, p. 127-128.
Encyclopédie Universelle. 2012.