prédisposition [ predispozisjɔ̃ ] n. f.
• 1798; de prédisposer
1 ♦ Tendance naturelle (de qqn) à (un type d'activité). ⇒ aptitude, inclination, penchant. Avoir des prédispositions artistiques. Elle a des prédispositions pour la musique, à faire de la musique.
2 ♦ (1818) Méd. État physique ou mental, particulier à un sujet, qui le rend davantage apte à contracter certaines maladies. Prédisposition constitutionnelle, innée, héréditaire (⇒ terrain) . Une prédisposition à l'obésité. « Tu avais hérité de ta mère une prédisposition à être malade » (Martin du Gard).
● Prédisposition état constitutionnel ou acquis qui rend l'organisme apte à contracter facilement certaines maladies.
prédisposition
n. f. Disposition marquée, aptitude à (être, faire, devenir qqn, qqch).
⇒PRÉDISPOSITION, subst. fém.
A. —Aptitude naturelle d'une personne à faire quelque chose ou à agir dans une circonstance ou dans un domaine précis. Synon. penchant, aptitude. Prédisposition intellectuelle, naturelle. Si le talent a son germe dans une prédisposition cultivée, le vouloir est une conquête faite à tout moment sur les instincts, sur les goûts domptés, refoulés, sur les fantaisies et les entraves vaincues (BALZAC, Muse départ., 1844, p.214). La malheureuse! Que de prédispositions et de motifs et de raisons elle trouvait en elle pour se dévorer et saigner en dedans (GONCOURT, Journal, 1862, p.1120). V. aptitude ex. 5:
• 1. La vitalité, l'imagination, l'esprit d'aventure ne viennent pas entièrement du milieu (...). À la vérité, les circonstances du développement n'agissent que dans les limites des prédispositions héréditaires, des qualités immanentes des tissus et de la conscience.
CARREL, L'Homme, 1935, p.308.
— Prédisposition à + inf. [Les prédicateurs] créent (...) une prédisposition à croire, qui devance les preuves, qui entraîne l'intelligence à passer par-dessus l'insuffisance des raisons logiques (DURKHEIM, Formes élém. vie relig., 1912, p.516). J'avais évidemment quelques prédispositions à manier la plume (...) dès l'âge de sept ans, je griffonnais de longues lettres avec un visible plaisir (MARTIN DU G., Souv. autobiogr., 1955, p.XLIII).
— Prédisposition de + subst. (rare). Mais Étienne s'enflammait. Toute une prédisposition de révolte le jetait à la lutte du travail contre le capital (ZOLA, Germinal, 1885, p.1254).
B. —MÉD., PSYCHOL., PSYCHIATRIE. Disposition, constitutionnelle ou acquise, due souvent à une fragilité particulière de l'organisme ou du psychisme à contracter certains troubles ou certaines maladies. Facteur, terrain de prédisposition; prédisposition pathologique. Tu avais hérité de ta mère une prédisposition à être malade comme elle. Une prédisposition, tu comprends? Rien de plus (MARTIN DU G., J. Barois, 1913, p.215). Si celle-ci [l'homosexualité] comporte des prédispositions congénitales, elle est loin d'être fatale, et des éducations absurdes en portent souvent la responsabilité (MOUNIER, Traité caract., 1946, p.151):
• 2. Elle est cependant d'une sensibilité dangereuse pour elle; elle le sait, et m'a fait l'aveu de sa prédisposition nerveuse quand elle a vu que je m'en apercevais.
BALZAC, Méd. camp., 1833, p.118.
— En partic. Synon. de idiosyncrasie (v. ce mot A).
— Prédisposition morbide. Synon. de aptitude morbide (v. aptitude I A 1). Il sera curieux (...) de rechercher si l'influence d'un régime aussi scientifique sur toute la durée d'une génération (...) ne pourrait pas amortir les prédispositions morbides héréditaires (VERNE, 500 millions, 1879, p.166).
— P. anal., MÉD. VÉTÉR. ,,État d'un animal ou d'une espèce animale qui le rend particulièrement apte à contracter une maladie`` (VILLEMIN 1975).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1821 (LATOUCHE, L'HÉRITIER, Lettres amans, p.133). Dér. de prédisposer d'apr. disposition. Cf. l'angl. predisposition «id.» dep. 1622 ds NED et le lat. mod. predispositio «id.» 1620 ds LATHAM. Fréq. abs. littér.:94.
prédisposition [pʀedispozisjɔ̃] n. f.
ÉTYM. Fin XVIIIe; de prédisposer, d'après disposition.
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1 Tendance naturelle (de qqn) à (un type d'activités). ⇒ Aptitude, inclination. || La prédisposition de qqn à, pour… || Prédisposition pour la musique, à faire de la musique. || Avoir des prédispositions artistiques. ⇒ Penchant, goût.
1 Pourtant, d'autres hommes très corrompus du siècle ne furent point cruels quand l'heure sanglante fut venue : il y en eut même, comme Louvet, qui eurent de beaux élans d'humanité. Il fallait donc qu'il y eût chez Saint-Just, indépendamment de ce fonds de volupté sombre, une prédisposition instinctive à la cruauté.
Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 26 janv. 1852.
1.1 Dans le cas de Marchenoir, ce très simple phénomène se compliquait de prédispositions passionnelles à faire sombrer quarante volontés du plus haut bord. Tout à coup, une furie de concupiscence sauta sur lui, comme eût fait un tigre.
Léon Bloy, le Désespéré, p. 231.
2 (1834). État, physique ou mental, particulier à un sujet, qui le rend davantage apte à contracter certaines maladies. || Prédisposition constitutionnelle, innée, héréditaire (→ Terrain favorable). ⇒ Propension. || Prédispositions acquises. || Une légère prédisposition à l'obésité. || Prédisposition à un type particulier de psychose.
2 Tu avais hérité de ta mère une prédisposition à être malade comme elle. Une prédisposition, tu comprends ? rien de plus. C'est-à-dire que, si tu te trouvais dans certaines conditions défavorables, le même mal pouvait s'attaquer à toi.
Martin du Gard, Jean Barois, Goût de vivre, II.
Encyclopédie Universelle. 2012.