privauté [ privote ] n. f.
• privité, priveté 1170; de privé, d'apr. royauté
♦ Surtout plur. Familiarité, liberté. Prendre des privautés. « Ces privautés de langage la déconcertèrent » (Green).
♢ Spécialt Avoir, se permettre des privautés avec une femme.
● privauté nom féminin (de privé) Familiarité, liberté déplacée qu'un homme prend avec une femme (surtout pluriel). ● privauté (expressions) nom féminin (de privé) Privauté de langage, liberté de langage, utilisation d'expressions très familières, voire populaires ou libertines.
privauté
n. f. (Surtout au Plur.) Familiarité indiscrète, spécial. d'un homme à l'égard d'une femme.
⇒PRIVAUTÉ, subst. fém.
A. —Excès de liberté dans le comportement auprès de personnes qui ne sont pas considérées comme intimes. Privauté de langage. M. des Lourdines, courbé dans les vastes faux plis de sa limousine, ne souriait guère. Il aurait bien voulu se sauver, fuir; mais l'autre le tenait court, ne lui lâchait pas la main —on pouvait se permettre cette privauté avec le petit homme! (CHÂTEAUBRIANT, Lourdines, 1911, p.83).
B. —Surtout au plur. [Dans un cont. amoureux ou galant] Familiarité excessive, inconvenante. Synon. liberté(s). Privautés amoureuses; s'interdire toute privauté avec qqn; prendre, une/des privauté(s); supporter des privautés. [Ils] se permettaient des privautés. Ils se glissaient (...) parmi les femmes couchées. Ils se coulaient près d'elles, ils les contemplaient, effleuraient du doigt leurs cheveux, caressaient du souffle leurs yeux, dégrafaient un bijou sur un sein palpitant, jouaient aux amants avec des mots câlins (...). Les plus hardis s'octroyaient des faveurs plus douces encore (PESQUIDOUX, Livre raison, 1925, p.134). Entouré, pendant les vacances d'été tout au moins, d'enfants de mon âge ou un peu plus jeunes, mes privautés avec les garçons ne descendaient jamais plus bas que la ceinture; avec les filles j'y allais d'une totale indiscrétion (GIDE, Et nunc manet, 1951, p.1131).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1er quart du XIIIes. «familiarité intime» (RECLUS DE MOLLIENS, Miserere, 200, 12 ds T.-L.); ca 1210 «secret» (RAOUL DE HOUDENC, Méraugis, 547, ibid.); ca 1220 «affaire privée, chose secrète» (Amadas et Ydoine, éd. J. R. Reinhard, 1480 et 4836). Dér. de privé; suff. -auté (-é) d'apr. royauté; cf. ca 1170 priveté «intimité» (Vie Edouard Le Confesseur, éd. O. Södergård, 1363), ca 1170 privité «secret» (Rois, éd. E. R. Curtius, p.66). Fréq. abs. littér.:37.
privauté [pʀivote] n. f.
ÉTYM. 1170, privité, priveté; de privé, d'après royauté.
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1 (Vx). Au sing. Très grande familiarité; familiarité excessive, inconvenante.
2 (1668; XIIIe, « confidences »). Mod. Au plur. Familiarité, liberté. || « Vous avez pris céans certaines privautés » (→ Mamie, cit. 1, Molière).
1 « — Ma belle, fit Mme Legras, quel âge avez-vous ? Vous n'êtes pas encore à celui où l'on doive le cacher (…) Voulez-vous ne pas baisser le nez, dit-elle d'une voix plus sourde (…) ». Ces privautés de langage la déconcertèrent et elle sentit que tout le plaisir qu'elle avait eu à venir chez cette femme se dissipait à mesure qu'elle l'entendait parler.
J. Green, Adrienne Mesurat, I, XIII.
♦ (Mil. XVIe). Spécialt (à l'égard d'une femme). || Privautés amoureuses, galantes. || Se permettre (cit. 19) une privauté (⇒ Caresse).
2 Mais ce qu'elle avait de plus bizarre était un mélange d'audace et de réserve difficile à concevoir. Elle se permettait avec moi les plus grandes privautés, sans jamais m'en permettre aucune avec elle (…)
Rousseau, les Confessions, I.
3 Sournoisement, Buteau la martyrisait de petites privautés, des claques sur les reins, des pinçons aux cuisses, toutes sortes de caresses féroces, qui la laissaient en sang, les yeux pleins de larmes, raidie dans son obstination de silence.
Zola, la Terre, IV, II.
Encyclopédie Universelle. 2012.