provincialisme [ prɔvɛ̃sjalism ] n. m.
• 1779; de provincial
♦ Prononciation, usage d'un mot, d'une locution particuliers à une province, qui ne sont pas reçus à Paris. ⇒ régionalisme. Des auteurs « rebutent le lecteur étranger par les provincialismes qui l'arrêtent à chaque page » (Tournier).
♢ Péj. Caractère de ce qui est provincial. — Mentalité provinciale.
● provincialisme nom masculin Manière de s'exprimer propre à une province. Manque d'aisance attribué aux gens de la province.
provincialisme
n. m. Locution, mot, emploi appartenant à l'usage linguistique d'une province.
⇒PROVINCIALISME, subst. masc.
A.— Souvent péj. Caractère provincial. Je suis frappé du provincialisme de tous ces Parisiens, rentrant dans la capitale, un petit sac à la main (GONCOURT, Journal, 1871, p. 821). Ses mots, d'un provincialisme naïf, son fils ne les entendait jamais que dans ce coin de France (MALÈGUE, Augustin, t. 2, 1933, p. 15).
— P. méton. Détail à caractère provincial. Sa fille, en se trempant dans ce milieu d'une élégance et d'une distinction suprêmes, pouvait y effacer quelques provincialismes de toilette ou de langage (FEUILLET, Camors, 1867, p. 206).
♦ LING., vieilli. Mot, emploi d'un mot, expression propre à une province, qui n'est pas en usage à Paris. Synon. régionalisme. Les expressions locales, des provincialismes introduits brusquement dans la langue politique et administrative (A. DAUDET, Nabab, 1877, p. 49). Non seulement les parlers locaux se font toujours plus rares, mais on fait la guerre aux provincialismes, les prononciations locales sont tournées en ridicule (BALLY, Lang. et vie, 1952, p. 47).
B.— Attitude favorable à une province, à ses particularités; attachement plus ou moins passionné à une province face à l'État. Il n'est pas jusqu'aux bonapartistes, dévoués par tradition, semble-t-il, à la plus rigoureuse centralisation, qui n'aient eu des velléités de provincialisme (BARRÈS, Scènes et doctr., t. 2, 1902, p. 214). Une culture plus générale et la fréquentation des gens d'une autre région annulent rapidement le provincialisme (SOREL, Réflex. violence, 1908, p. 81).
REM. Provincialiste, adj. et subst. (Celui, celle, ce) qui est attaché(e) à une province, qui la défend. Ce marquis napolitain, provincialiste énergumène (...) accusait les gardes nationaux de n'être qu'une coterie (TAINE, Voy. Ital., t. 1, 1866, p. 85). Mouvement provincialiste (BARRÈS, Scènes et doctr., t. 1, 1902, p. 113).
Prononc. et Orth. :[]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. a) 1779, 4 janv. ling. « caractère de ce qui est propre à la province » (Journal de Paris, p. 15a : Quant aux rimes [...] je les confesse repréhensibles, atteintes de provincialisme); b) 1823 id. « terme propre à une province » (BOISTE); 2. 1864 péj. « mœurs étriquées que l'on prête aux provinciaux » (GONCOURT, R. Mauperin, p. 39). Dér. de provincial; suff. -isme. Fréq. abs. littér. :12.
provincialisme [pʀɔvɛ̃sjalism] n. m.
ÉTYM. 1779; de provincial.
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1 Prononciation, usage d'un mot, d'une locution particuliers à une province, qui ne sont pas reçus à Paris. || Les provincialismes d'un écrivain. ⇒ Régionalisme.
0 Sur le plan du langage, rien ne sépare la Suisse romande de la France — sinon certains provincialismes dont on trouvera les équivalents partout à l'intérieur de l'hexagone.
Jean Starobinski, l'Écart romanesque, in Littératures de langue franç. hors de France, p. 614.
2 (1875). Péj. Caractère de ce qui est provincial (2.). — Mentalité provinciale.
3 Caractère de ce qui est provincial (1.), non universel.
Encyclopédie Universelle. 2012.