publicain [ pyblikɛ̃ ] n. m.
• 1190; lat. publicanus
1 ♦ Dans l'Antiquité, Riche chevalier romain qui prenait à ferme le recouvrement des impôts. — Employé subalterne de ces chevaliers. Le pharisien et le publicain de l'Évangile.
2 ♦ Vx Fermier général.
● publicain nom masculin (latin publicanus, de publicum, impôt) Fermier ou adjudicataire de l'État romain pour la perception des impôts, spécialement à l'époque républicaine. (Les affermages concernaient le plus souvent des associés, originaires de la classe équestre. Les exactions de leurs agents rendirent les publicains impopulaires.)
⇒PUBLICAIN, subst. masc.
A. — ANTIQ. ROMAINE. Toute personne (chevalier, homme libre non chevalier, affranchi ou esclave) qui, en association avec d'autres, prenait à ferme la levée de l'impôt et la perception des droits de douane. On pouvait faire le négoce dans Rome, qui devenait déjà l'une des premières places de commerce du monde. On pouvait entrer dans les compagnies de publicains, c'est-à-dire prendre part aux énormes bénéfices que procurait la perception des impôts (FUSTEL DE COUL., Cité antique, 1864, p. 504). Les publicains qui sont comme qui dirait les percepteurs. Et qui ne sont pas pour ça des hommes plus mauvais que les autres (PÉGUY, Myst. charité, 1910, p. 97):
• 1. En Asie, les chevaliers et les publicains exerçaient les mêmes exactions depuis le départ de Lucullus qui les avait contenus; usures, violences, outrages, hommes libres enlevés pour l'esclavage, tous les mêmes abus avaient recommencé...
MICHELET, Hist. romaine, t. 2, 1831, p. 189.
B. — RELIG. [P. réf. à La Parabole du Pharisien et du Publicain (Évangile de St Luc (18))] Collecteur subalterne juif, au service de l'occupant romain, détesté par la population locale:
• 2. « Deux hommes montèrent au temple pour prier », commença l'abbé d'une voix songeuse. L'un était pharisien et l'autre publicain. Le pharisien, se tenant debout, faisait cette prière en lui-même: « Mon Dieu, je vous rends grâce de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes. Je jeûne deux fois la semaine et je distribue aux pauvres le dixième de mon bien. » Le publicain, de son côté, se tenant à l'écart, n'osait pas lever les yeux vers le ciel, mais se frappait la poitrine, disant: « Mon Dieu, ayez pitié de moi, car je ne suis qu'un pécheur. »
MARTIN DU G., Thib., Pénitenc., 1922, p. 732.
— P. iron., au fém. Elle a déjà, certainement, répandu des actions de grâces très abondantes et remercié le Seigneur de n'être pas une publicaine (BLOY, Femme pauvre, 1897, p. 280).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Fin du XIIe s. antiq. romaine (Sermons de S. Grégoire sur Ezéchiel, 52, 24 ds T.-L.). Empr. au lat. publicanus « fermier de l'État, fermier d'un impôt public », dér. de publicus, v. public1. Fréq. abs. littér.:94.
publicain [pyblikɛ̃] n. m.
ÉTYM. 1190; lat. publicanus, de publicus « public ».
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1 Antiq. Chacun des riches chevaliers romains qui prenaient à ferme le recouvrement des impôts. ⇒ Fermier (de l'impôt).
♦ Employé subalterne de ces chevaliers romains, choisi généralement dans la population locale. || Les publicains étaient méprisés et haïs du peuple. — Allus. bibl. || Le pharisien et le publicain (Bible [Sacy], Évangile selon saint Luc, XVIII, 11 à 13).
1 Qu'est-ce que vous récoltez, ici, comme impôts ?
le publicain : Eh bien, il y a deux cents indigents qui ne rapportent rien et les autres paient leurs dix drachmes. Comptez, bon an mal an, cinq mille cinq cents drachmes. Une misère.
lélius : Oui. Hem… Eh bien, désormais, il faudra tâcher de leur en soutirer huit mille. Le procurateur porte la capitation à quinze drachmes.
Sartre, Bariona ou le Fils du tonnerre, in Écrits, p. 571.
2 (…) la Croix, riche receveur général de Paris et fort honnête homme, et modeste pour un publicain (…)
Saint-Simon, Mémoires, III, L.
Encyclopédie Universelle. 2012.