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purisme

purisme [ pyrism ] n. m.
• 1704; de puriste
1Souci excessif de la pureté du langage, de la correction grammaticale, par rapport à un modèle intangible et idéal. « si l'enseignement scolaire s'est détourné du purisme, le public cultivé reste imprégné d'esprit puriste » (G. Gougenheim).
2Souci de pureté, de conformité totale à un type idéal (art, idées, etc.).
⊗ CONTR. Laxisme.

purisme nom masculin Attitude selon laquelle l'utilisation de la langue doit se conformer à une norme idéale visant à privilégier un usage dit « pur » qui interdit toute évolution et notamment tout emprunt. Souci de respecter dans le moindre détail les principes d'un art, d'une idéologie, d'une théorie, d'une pratique, etc. Tendance picturale promue dans les années 1917-1925 par A. Ozenfant et C. E. Jeanneret (Le Corbusier). [Manifeste Après le cubisme, 1918 ; natures mortes des deux artistes, conçues comme de rigoureuses épures géométriques.] ● purisme (citations) nom masculin François de Malherbe Caen 1555-Paris 1628 Je défendrai jusqu'à la mort la pureté de la langue française. Commentaire Réponse de Malherbe sur son lit de mort à son confesseur, qui s'étonnait de le voir, en un pareil moment, reprendre une servante qui avait laissé échapper un solécisme.

purisme
n. m.
d1./d Respect scrupuleux, excessif, de la correction du langage.
d2./d BX-A Mouvement plastique néo-cubiste fondé par A. Ozenfant et Le Corbusier en 1918.
d3./d Respect scrupuleux d'un idéal, d'une doctrine.

⇒PURISME, subst. masc.
A. — Attachement scrupuleux à la pureté du langage, tendant à être péjoratif lorsqu'il est excessif.
1. Observance rigoureuse d'un usage linguistique valorisé. [George Sand] écrivait bien naturellement, elle apportait ce purisme de la forme. Quant au coloriste, en elle, il restait relativement sage, par tempérament (ZOLA, Doc. littér., Sand, 1881, p. 169).
2. Rejet de tout ce qui va contre le bon usage linguistique. Nous avons dit que la langue de Marceline Desbordes-Valmore était suffisante; c'est très suffisante qu'il fallait dire; seulement nous sommes d'un tel purisme, d'un tel pédantisme (...) que certaines naïvetés, d'aucune ingénuité de style pourraient heurter parfois nos préjugés d'écrivain visant à l'impeccable (VERLAINE, Œuvres compl., t. 4, Poètes maud., 1884, p. 51):
Je lis dans les Phoinissiennes (...): « Ils ont très irrité le malheureux homme », qui me paraît inadmissible. Ou fais-je preuve ici d'un purisme exagéré? « Ont irrité » n'est ici qu'un temps de verbe, participe conjugué avec son auxiliaire, et ne supporte pas plus le comparatif ou le superlatif que le pluriel.
GIDE, Journal, 1930, p. 985.
B. — Attachement scrupuleux à la pureté d'une doctrine. Malgré le purisme musical dont on se piquait là [à Vienne], on y subissait, tout comme à Venise, la fascination du regard langoureux (SAND, Consuelo, t. 3, 1842-43, p. 231). Un certain purisme de l'humanisme, trop centré sur la notion d'un siècle d'or (MARROU, Connaiss. hist., 1954, p. 67).
C. — ARTS. ,,Théorie artistique, picturale, décorative et architecturale, issue du cubisme`` (BÉG. Dessin 1978). Le purisme d'Amédée Ozenfant et de Charles Jeanneret, inventé en 1918, est une conséquence extrême du cubisme, un art intense de précision: « L'œuvre ne doit pas être accidentelle, exceptionnelle, impressionniste, inorganique, protestataire, pittoresque, mais au contraire générale, statique, expressive de l'invariant » (Ozenfant et Jeanneret, Après le cubisme) (Arts et litt., 1936, p. 18-11).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1701 « souci scrupuleux de la pureté du langage » (FUR.). Dér. de pur; suff. -isme. Fréq. abs. littér.:18.

purisme [pyʀism] n. m.
ÉTYM. 1704; de pur.
1 Souci extrême, parfois excessif, de la pureté du langage, du style, de la correction grammaticale par rapport à un modèle intangible et idéal (le mot est en général péjoratif). || Le purisme nuit au naturel (→ Hiatus, cit. 3). || Les vitupérations du purisme (→ Incorrection, cit. 3). || Purisme affecté ( Affectation).
1 Rejeter une expression qui ne blesse ni le son, ni le sens, ni le bon goût, ni la clarté, est un purisme ridicule, une pusillanimité.
Joseph Joubert, Pensées, XXII, XLII.
2 (…) sur ce point, comme sur bien d'autres, quelques grammairiens sont trop sévères : leur sévérité dégénère en purisme, et le purisme est, selon Domergue, l'ennemi secret de la pureté.
A. Boniface, Manuel des amateurs de la langue franç., p. 384.
3 Le fait capital est que, si l'enseignement scolaire s'est détourné du purisme, le public cultivé reste imprégné d'esprit puriste. Il est préoccupé de la correction de la langue et de l'orthographe. À toutes les difficultés (…) il demande une solution et une seule.
G. Gougenheim, le Purisme en France, in Classe de franç., 1952, p. 177.
2 (XXe). Souci de pureté, de conformité totale à un type idéal (art, idées, etc.). || Un skieur, un architecte d'un grand purisme. || Le purisme de son style. || Purisme intellectuel.
CONTR. Laxisme.

Encyclopédie Universelle. 2012.