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questionneur

questionneur, euse [ kɛstjɔnɶr, øz ] n.
• 1554; de questionner
Rare Personne qui aime à questionner. Un questionneur indiscret. Adj. Un enfant questionneur. « D'un air si peu questionneur » (Proust). interrogateur.

questionneur, questionneuse nom Littéraire. Personne qui pose beaucoup de questions.

questionneur, euse
n. et adj. Personne qui pose sans cesse des questions.
|| adj. Il est bien questionneur.

⇒QUESTIONNEUR, -EUSE, subst.
Personne qui a l'habitude de poser des questions, qui aime le faire ou dont c'est le métier. Questionneur indiscret. Ces braves gens eussent bien voulu remercier le généreux questionneur, mais en les quittant on l'avait vu, après avoir donné quelques ordres à un marin, monter à cheval et sortir de Marseille par la porte d'Aix (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 304). Il fallait apprendre la discrétion, le mystère, l'impassibilité. Acquérir une morgue exquise, polie, combinaison difficile, mais qui tient les questionneurs à distance (MAUROIS, Disraëli, 1927, p. 46):
1. Pourquoi avez-vous fait cela? Goethe convint de tout. Que pouvait-il dire d'autre? Il avait sa manière de vaincre le fluide. Savoir. Faire. Mais l'art est long et l'œuvre ne répond jamais aux questionneurs. Comment aurait-il expliqué à ce Corse en mouvement la nécessité de mourir au commencement afin de revivre?
ALAIN, Propos, 1932, p. 1068.
Empl. adj. J'aime autant les enfants que les pauvres vieux. Un de ces enfants est fort gentil, vif, éveillé, questionneur; il voulait tout voir, tout savoir (E. DE GUÉRIN, Journal, 1836, p. 110). Tout comme au temps d'Ulysse, ils sont questionneurs et particulièrement soucieux de connaître de quel pays l'on vient (GIDE, Carnets Égypte, 1939, p. 1077).
♦ [P. méton., en parlant d'une expression, d'une attitude] Air, yeux questionneur(s):
2. L'esprit constitué dans un système peut alors retourner à l'expérience avec des pensées baroques, mais agressives, questionneuses, avec une sorte d'ironie métaphysique bien sensible chez les jeunes expérimentateurs, si sûrs d'eux-mêmes...
LACROIX, Marxisme, existent., personn., 1949, p. 54.
Prononc. et Orth.:[], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1694 (1694 et 1718 au masc.). Étymol. et Hist. A. Subst. 1554 [éd.] « personne qui aime à questionner » (JEAN DE MAUMONT, Œuvres de S. Justin, f ° 263 r ° d'apr. DELB. Notes mss [le n ° de f ° indiqué par Delb. est erroné]); 1557 [éd.] « id. » (DUPUIHERBAULT, De la pénitence, Paris, J. de Roigny, f ° 120 v °). B. Adj. 1713 « qui aime à questionner » (HAMILTON, Mém. du comte de Grammont, Cologne, P. Marteau, p. 21). Dér. de questionner; suff. -eur2. Fréq. abs. littér.:51.

questionneur, euse [kɛstjɔnœʀ, øz] n. et adj.
ÉTYM. 1554; « bourreau », 1580; de questionner.
1 N. Personne qui aime à questionner, qui pose beaucoup de questions. || « C'est une questionneuse » (Académie).Péj. || Questionneur importun, indiscret.
1 Vous jouez une pièce nouvelle aujourd'hui ? — Oui, Monsieur. N'oubliez pas… — C'est le Roi qui vous la fait faire ? — Oui, Monsieur. De grâce, songez… — Comment l'appelez-vous ? — Oui, Monsieur. — Je vous demande comment vous la nommez. — Ah, ma foi, je ne sais… — Comment serez-vous habillés ? — Comme vous voyez. Je vous prie… — Quand commencerez-vous ? — Quand le Roi sera venu. Au diantre le questionneur !
Molière, l'Impromptu de Versailles, 2.
2 Adj. Qui pose souvent des questions. || Cet enfant est très questionneur. || Elle est curieuse et questionneuse.
(XIXe, Balzac). Par ext. Qui pose une question, qui interroge. Interrogateur. || « “Il habite Balbec ?”, chantonna le baron d'un air si peu questionneur… » (→ Interrogation, cit. 5, Proust).
2 Il marchait. Des prostituées pirouettaient à des coins de rue, avec de pauvres jupes et des yeux questionneurs : il ne les regardait même pas.
Ch.-L. Philippe, Bubu de Montparnasse, I, I.

Encyclopédie Universelle. 2012.