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DUNKERQUE

DUNKERQUE

Port sur la mer du Nord, chef-lieu d’arrondissement du département du Nord, Dunkerque et son agglomération comptaient 210 000 habitants en 1993 (71 000 pour la ville seule); son port occupait le troisième rang français avec un trafic de 40,8 millions de tonnes en 1993. 59,4 p. 100 (1992) des marchandises importées en France sont acheminées par voie maritime, ce qui explique le rôle et l’importance industrielle de Dunkerque, où a été créé le premier complexe sidérurgique «sur l’eau» de France.

Depuis sa fondation au VII^e siècle par saint Éloi, Dunkerque a été un enjeu entre les principales maisons régnantes d’Europe occidentale: Espagne, Autriche, France et Angleterre. À l’époque contemporaine, son importance stratégique n’est pas moindre: durant la Première Guerre mondiale, Dunkerque, port d’attache des bâtiments alliés qui protégeaient le pas de Calais, a été maintes fois bombardé. En 1940, le port de Dunkerque est l’enjeu d’une longue et furieuse bataille terrestre, navale et aérienne, se soldant par un terrible échec pour les Alliés, qui parviennent néanmoins à rembarquer pour l’Angleterre 234 000 Anglais du corps expéditionnaire de Gort et 111 000 Français.

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le port et la ville sont reconstruits; ils végètent jusqu’en 1960. Ainsi, la longueur du port n’est alors que de 2,5 km. L’essor de Dunkerque est dû à la conjugaison de deux faits: d’une part, le port, accessible par une écluse limitée à des navires de 125 000 tonnes, se révèle inapte à accueillir les nouvelles unités, dont le tonnage s’accroît considérablement, d’où la nécessité d’entreprendre de très grands travaux (bassin maritime parallèle au rivage et long de 6 km); d’autre part, au même moment, Usinor décide d’installer un complexe sidérurgique sur 700 hectares, d’une capacité de 8 millions de tonnes d’acier et occupant 10 000 personnes. Cette usine travaille uniquement du minerai importé, ce qui nécessite la création, à côté du port autonome, d’un bassin minéralier qui approvisionne Usinor et, par l’entremise du port autonome, d’autres usines sidérurgiques de la région. Le développement de l’acier à l’oxygène, la création des techniques de laminage à froid ont placé Dunkerque au premier rang français dans bien des domaines. Ce secteur industriel employait près de 7 000 personnes au début des années 1990.

Autour du pôle d’attraction ainsi créé se sont installées deux raffineries, une usine d’air liquide, des unités métallurgiques, en particulier de la chaudronnerie lourde. À proximité de Dunkerque a été implantée la centrale nucléaire de Gravelines.

L’importance de l’essor industriel, l’augmentation constante de la taille des navires ont créé de nouveaux besoins portuaires: l’avant-port de Gravelines, situé à 18 kilomètres du port primitif, accueille sans écluse des navires de 22 mètres de tirant d’eau, c’est-à-dire de 320 000 tonnes et même 400 000 tonnes avec de très grandes largeurs. Toutefois, la crise économique des années 1980 a lourdement frappé la plupart des secteurs industriels de la ville. La construction navale a ainsi totalement disparu en 1987. Depuis lors, la reconversion s’amorce: d’importantes usines françaises (Pechiney) et étrangères (Coca-Cola, Dupont de Nemours...) se sont implantées. Enfin, l’ouverture au public du tunnel sous la Manche en 1994 a des conséquences bénéfiques pour toute la région, d’autant plus que Dunkerque est reliée par autoroutes à toute l’Europe.

v. et port de France (Nord); 71 071 hab.

— Tragique évacuation de 234 000 Britanniques et de 112 000 Français (27 mai 1940).

— égl. St-éloi (XVIe s.). Musée d'Art contemporain.

— Centrale éolienne.