rebouteux, euse [ r(ə)butø, øz ] n. ♦ Fam. Personne qui fait métier de remettre les membres démis, de réduire, par des moyens empiriques, les luxations, les fractures, etc. ⇒ guérisseur.
rebouteur, euse ou rebouteux, euse
n. Personne qui remet les membres démis par des procédés empiriques. Syn. (Québec) ramancheur, ramancheux.
⇒REBOUTEUR, REBOUTEUX, -EUSE, subst.
Celui ou celle qui guérit par des procédés empiriques les luxations, les fractures, les foulures, les douleurs articulaires. Cet homme était l'espèce de sorcier que les paysans nomment encore, dans plusieurs endroits de la France, un Rebouteur. Ce nom appartenait à quelques génies bruts qui, sans étude apparente, mais par des connaissances héréditaires et souvent par l'effet d'une longue pratique dont les observations s'accumulaient dans une famille, reboutaient, c'est-à-dire remettaient les jambes et les bras cassés, guérissaient bêtes et gens de certaines maladies, et possédaient des secrets prétendus merveilleux pour le traitement des cas graves (BALZAC, Enf. maudit, 1831, p. 357). Le succès permanent des charlatans, comme celui des mages, des thaumaturges, des rebouteux, des radiesthésistes et des guérisseurs, tient à de nombreux facteurs (BARIÉTY, COURY, Hist. méd., 1963, p. 814).
— P. métaph. Il avait fallu en venir au rebouteux suisse, au lugubre Necker, possesseur, assurait-on, de la pierre philosophale (L. DAUDET, Lys sangl., 1938, p. 66).
Rem. ,,On dit plutôt aujourd'hui rebouteux que rebouteur et il ne semble pas très fondé de considérer la forme rebouteur comme plus correcte`` (DUPRÉ 1972).
REM. Rebouterie, subst. fém. Pratique du rebouteur. Le médecin, qui depuis longtemps avait quitté ses rebouteries (BALZAC, Enf. maudit, 1836, p. 404).
Prononc. et Orth.:[]; [], fém. [-ø:z]. Ac. dep. 1835: rebouteur; Ac. 1935: ,,On dit aussi rebouteux``. Étymol. et Hist. 1. Ca 1460 rebouteresse (en parlant de Jeanne d'Arc) « celle qui repousse » (G. CHASTELLAIN, Chroniques, éd. Kervyn de Lettenhove, II, 49); 2. 1812 rebouteur (BOISTE); 1893 rebouteux (MARTELLIÈRE, Gloss. Vendômois, p. 270). Dér. de rebouter; suff. -eur2, -eux, -eresse2. Fréq. abs. littér.:28.
ÉTYM. 1812, rebouteur; rebouteux, 1896; de rebouter.
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♦ Fam. Personne qui fait métier de remettre les membres démis, de réduire, par des moyens empiriques, les luxations, les fractures, etc. ⇒ Empirique, guérisseur (cf. dial. Rhabilleur, renoueur, toucheur). || Il refuse d'aller à l'hôpital et veut voir le rebouteux, aller chez le rebouteux.
0 Cet homme était l'espèce de sorcier que les paysans nomment encore, dans plusieurs endroits de la France, un Rebouteur. Ce nom appartenait à quelques génies bruts qui, sans étude apparente, mais par des connaissances héréditaires et souvent par l'effet d'une longue pratique dont les observations s'accumulaient dans une famille, reboutaient, c'est-à-dire remettaient les jambes et les bras cassés, guérissaient bêtes et gens de certaines maladies, et possédaient des secrets prétendus merveilleux pour le traitement des cas graves.
Balzac, l'Enfant maudit, Pl., t. IX, p. 673.
REM. La forme rebouteux, attestée par écrit plus tardivement, est certainement ancienne oralement; c'est aujourd'hui la plus fréquente.
Encyclopédie Universelle. 2012.