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rempart

rempart [ rɑ̃par ] n. m.
rampart 1370; de remparer (vx), de re- et emparer, avec t final dû à l'a. forme boulevart boulevard
1Forte muraille, levée de terre, etc., qui forme l'enceinte d'une forteresse, d'une ville fortifiée. mur. « Le rempart [...] était formé par deux murailles et tout rempli de terre » (Flaubert). Parties d'un rempart; ouvrages qui renforcent un rempart. fortification; 1. escarpe, 1. talus, terre-plein. Rempart crénelé. Remparts d'un château fort. Protéger une ville par des remparts.
2Au Plur. Zone d'une ville comprise entre les remparts et les habitations les plus proches. Se promener sur les remparts.
3Littér. Objet qui sert de protection pour le corps tout entier. « Un rempart de cyprès qui m'abritent du mistral » (Colette). Loc. Faire un rempart de son corps à qqn, le protéger physiquement. — (Abstrait) Ce qui protège. « Contre la médisance il n'est point de rempart » (Molière). Le rempart de la foi, de la vertu.

rempart nom masculin (moyen français emparer, fortifier, avec l'influence de boulevart, ancienne forme de boulevard) Massif de terre élevé portant le parapet et les banquettes de défense, qui constituait l'essentiel des enceintes fortifiées. Enceinte, terrassée ou non. Muraille épaisse dont on entourait les places de guerre ou les châteaux forts. Espace entre le mur d'enceinte et les habitations les plus proches (surtout pluriel). À la Réunion, falaise, précipice. Littéraire. Ce qui sert de défense, de protection : Faire à quelqu'un un rempart de son corps.rempart (synonymes) nom masculin (moyen français emparer, fortifier, avec l'influence de boulevart, ancienne forme de boulevard) Littéraire. Ce qui sert de défense, de protection
Synonymes :
- bastion
- bouclier
- cuirasse

rempart
n. m.
d1./d Muraille entourant et protégeant une place fortifiée.
d2./d Fig. Ce qui sert de défense. Faire (un) rempart de son corps à qqn.

⇒REMPART, subst. masc.
A. — 1. FORTIF. Forte muraille de maçonnerie ou de pierres, levée de terre ou encore enceinte rasante composée de bastions et de courtines, surmontée d'un parapet, entourée d'un fossé percée de portes et de poternes, destinée à protéger le périmètre qu'elle entoure en le rendant inaccessible de l'extérieur. Faire le tour du rempart; abattre, élever des remparts; monter sur le rempart; fortifier une ville d'un rempart; les remparts d'une place forte, d'un château. Des villes dont on voit les clochers derrière les remparts garnis de canons (POURRAT, Gaspard, 1925, p. 50):
Sur les quatre faces, les remparts [d'Aigues Mortes] montrent une maçonnerie pleine, sans accident, ouverte seulement d'étroites meurtrières pour l'archer qui guette.
HOURTICQ, Hist. art, Fr., 1914, p. 93.
ARCHIT. MILIT. Massifs de terre en terrasses élevés derrière l'escarpe pour soutenir le parapet (d'apr. CHABAT t. 2 1876; ds BAILLY (R.) 1946, BÉNAC 1956).
P. anal. Paroi haute et infranchissable qui borde ou entoure quelque chose. Synon. mur, muraille, paroi. Au pied du rempart démesuré de la montagne, une petite lumière s'allume au ras de l'eau (CLAUDEL, Repos 7e jour, 1901, III, p. 860). Le chasse-neige a passé, il recrache la route et la projette au diable en deux geysers; les bas-côtés deviennent des remparts de deux mètres de haut (MORAND, Eau sous ponts, 1954, p. 119).
2. Zone située près des remparts d'une ville ou qui en occupe la place. La promenade des remparts; une maison des remparts; avoir des rendez-vous dans tous les coins des remparts. [Ségovie] rappelle Tolède par sa position sur un promontoire, par ses remparts confondus avec les demeures humaines (T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1933, p. 224). Un de ces soirs prostrés de la canicule où nous cherchions de l'air sur le chemin de ronde des remparts (GRACQ, Syrtes, 1951, p. 216).
3. P. méton., au plur., vx, poét. Ville. — Entre; quel est ton nom? — Je suis la Liberté! Recevez-la, remparts antiques, Par elle autrefois habités (DELAVIGNE, Messéniennes, 1824, p. 69).
B. — Au fig. Ce qui rend quelque chose inaccessible à quelque chose d'autre ou ce qui protège quelque chose contre quelque chose d'autre. Synon. protection.
1. a) Être (ou verbe d'état) le/un rempart. Les quelques planches qui les séparaient des méchantes gens leur semblaient, à la longue, un rempart infranchissable (ZOLA, Fortune Rougon, 1871, p. 195).
En partic. Mme de Villeparisis avait eu un grand rempart: la famille (PROUST, Temps retr., 1922, p. 764).
b) [Empl. prédicatif par le relais d'une anaphore en ce] Au jour levant, les Polonais aperçurent les cosaques en bataille derrière trois lignes de traîneaux et se couvrant par un parapet de cadavres gelés (...) devant cet horrible rempart échouèrent tous les efforts de Potocki (MÉRIMÉE, Cosaques d'autrefois, 1865, p. 271).
2. [Avec un compl. indiquant ce qui constitue le rempart]
a) [Le compl. est nom.] Retiré au fond de l'athéisme, il s'y fait un rempart de toutes les erreurs (LAMENNAIS, Religion, 1826, p. 13). Il se heurta à cet affreux rempart des regards dérobés des femmes de chambre: Catherine n'était jamais là (NIZAN, Conspir., 1938, p. 186).
b) [Le compl. est adj.] [Les romantiques] montaient à l'assaut du vieux rempart académique (ZOLA, Doc. littér., Hugo, 1881, p. 47). Par l'écroulement du rempart français, la liberté de l'Europe se trouvait en péril de mort (DE GAULLE, Mém. guerre, 1959, p. 462).
3. [Avec un compl. indiquant ce qui est protégé ou ce dont on se protège]
a) Rempart de qqc. Si [la métaphysique] n'est pas le fondement de la religion, elle en est le rempart (COUSIN, Philos. Kant, 1857, p. 280). V. mazdéen II ex. de Barrès.
b) Rempart contre qqc. Contre les courtisans votre rempart est mince! (HUGO, Âne, 1880, p. 343). C'est un chef, un solide rempart contre le communisme, le syndicalisme et les Juifs (SARTRE, P. respect., 1946, p. 104).
4. [Sans compl.] Vous savez qu'autrefois à Gaète il a déjà tenu en respect la canaille. Il saura vous servir de rempart (PROUST, Prisonn., 1922, p. 322).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. [1370 rempart « levée de terre tirée du fossé, souvent consolidée par une muraille et qui entoure une ville » (A. JOUBERT, Ét. sur les comptes de Macé Darne, p. 68: Sainct-Mor-sur-Loire que les Anglois avoient fait fort et rempart)]; ca 1500 rampar (JEAN D'AUTON, Chroniques, éd. R. de Maulde La Clavière, t. 3, p. 140); 2. 1636 « ce qui sert de défense, de protection » (CORNEILLE, Cid, I, 3 vers 198); 3. 1680 « espace vide entre la muraille d'une ville et les maisons » (Mme DE SÉVIGNÉ, Lettre du 25 mai, éd. Monmerqué, t. 6, p. 414). Déverbal de remparer, avec infl. graph. de boulevart, forme anc. de boulevard. Cf. 1348 remparement subst. masc. « tout ce qui fortifie, défense » (RUNK., p. 66). Fréq. abs. littér.:1 429. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 2 307, b) 3 088; XXe s.: a) 1 583, b) 1 501. Bbg. Archit. 1972, p. 226. — GIR. 1834, p. 81. — QUEM. DDL t. 5.

rempart [ʀɑ̃paʀ] n. m.
ÉTYM. 1370, rampart; de remparer, avec t final dû à l'anc. forme boulevart. → Boulevard.
1 Forte muraille, levée de terre, etc., qui forme l'enceinte d'une forteresse, d'une ville fortifiée. Enceinte, mur, muraille; et aussi épaulement, fraise. || Parties d'un rempart, ouvrages qui complètent et renforcent un rempart. Fortification (cit. 1); et aussi banquette, berme, boulevard, crête (cit. 4), créneau, échiffe, escarpe, escarpement, fossé, glacis, mâchicoulis, parapet, plongée, talus, terre-plein. || Rempart crénelé (→ Guérite, cit. 2; panorama, cit. 5). || Remparts d'un château-fort, d'une forteresse. || Protéger une ville par des remparts. Remparer. || Brèche dans un rempart. || Sentinelles placées sur un rempart (→ Garnison, cit. 3).
1 Cependant les machines ne démolissaient point le rempart (de Carthage). Il était formé par deux murailles et tout rempli de terre; elles abattaient leurs parties supérieures. Mais les assiégés, chaque fois, les relevaient.
Flaubert, Salammbô, XIII.
2 Les marchandises de tous les magasins s'ingénient à se convertir en objets de rempart; il n'y a plus que des couvertures de rempart, des fourrures de rempart, des lits de rempart (…)
Ed. et J. de Goncourt, Journal, 20 oct. 1870, t. IV, p. 71.
2 (Presque toujours au plur.). Dans une ville, Zone comprise entre les remparts (au sens 1.) et les habitations les plus proches; voie publique établie sur l'emplacement des anciens remparts. Boulevard. || Se promener sur les remparts.
3 (Par métonymie et toujours au plur.). Vx et poét. Ville. || « La Judée asservie (cit. 8) et ses remparts fumants » (Racine). || Au sein de nos remparts (→ Art, cit. 66).
4 Ce qui sert de défense, de protection (dans quelques emplois).
a Concret.Faire rempart de son corps à qqn. Couvrir.
3 Des Libyens les rangèrent tout au bord du fossé, et, postés derrière eux, ils envoyaient des javelots en se faisant un rempart de leur corps.
Flaubert, Salammbô, IX.
4 J'ai une colline, un rempart de cyprès qui m'abritent du mistral et de la tramontane (…)
Colette, Belles saisons, p. 33.
b Abstrait. || Cette province qui fut pendant des siècles le rempart du royaume. Bastion, bouclier, boulevard (fig.).« Contre la médisance il n'est point de remparts ». Cuirasse (fig.); → Égard, cit. 1, Molière. || Le rempart de la foi, de la vertu.

Encyclopédie Universelle. 2012.