resurgir ou ressurgir [ r(ə)syrʒir ] v. intr. <conjug. : 2> ♦ Surgir, apparaître brusquement de nouveau. « Un jaillissement continu [...] qui resurgit un peu plus loin » (A. Gide). — Fig. Souvenirs qui resurgissent.
● ressurgir ou resurgir verbe intransitif Surgir de nouveau : Source qui ressurgit un peu plus loin. Réapparaître, revenir à la conscience : Faire ressurgir de vieux souvenirs. ● ressurgir ou resurgir (difficultés) verbe intransitif → resurgirOrthographe et prononciation Les deux graphies, resurgir et ressurgir, sont admises ; la graphie resurgir est plus fréquente. L'une et l'autre se disent [ʀə&ph103;&ph109;ʀʒ&ph93;ʀ], avec la première syllabe prononcée comme celle de revers.
res(s)urgir
v. intr Surgir de nouveau.
⇒RESSURGIR, RESURGIR, verbe intrans.
A. — 1. Surgir à nouveau, réapparaître plus ou moins brusquement. Anton. disparaître.
a) [Le suj. désigne un inanimé] La houle des blés mûrs versés d'épis prospères Et prompts à resurgir quand le vent a passé (RÉGNIER, Poèmes, Poèmes anc., 1890, p. 102). P. anal. Des images du passé ressurgissent à ses yeux (GUÈVREMONT, Survenant, 1945, p. 75). [Dans un cont. métaph.] La culture, comme le grain de l'évangile, a besoin de s'enfoncer dans le tombeau pour resurgir (GIDE, Journal, 1940, p. 51).
b) [Le suj. désigne un animé] Ce Rousseau resurgissant en février, président d'un club socialiste, puis faisant le plongeon et reparaissant (GONCOURT, Journal, 1860, p. 692). Le lièvre disparaissait derrière les touffes, ressurgissait au relèvement du terrain, devant les corps pointus des levriers (ADAM, Enf. Aust., 1902, p. 248).
2. P. anal. Se faire à nouveau entendre. Anton. s'arrêter, cesser, se dissiper, se taire. L'écho au fond de l'horizon rencontrait des montagnes, des forêts, des vallons et des plaines sonores comme des tôles. Tout ça ressurgissait (GIONO, Que ma joie demeure, 1935, p. 477). Yvonne fit de nouveau tourner les boutons de réglage [de la radio]. La voix ressurgit, plus nette, puis s'éteignit (VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, p. 142).
B. — Au fig. Se manifester à nouveau avec plus ou moins de soudaineté. Synon. renaître. Après les constatations de Gay-Lussac sur le manque d'oxygène dans les récipients clos, l'opinion de Needham avait droit de ressurgir avec une force toute nouvelle (J. ROSTAND, Genèse vie, 1943, p. 75). Le carbonarisme enfonce ses racines au cœur de la nature humaine et il resurgit à toute occasion (ARNOUX, Crimes innoc., 1952, p. 211).
REM. Resurgissement, subst. masc., rare, littér. Fait de ressurgir. Les imprévisibles resurgissements spontanés de la nature humaine (MARITAIN, Human. intégr., 1936, p. 71).
Prononc. et Orth.:[], (il) ressurgit [-]. Forme resurgir ds ROB., Lar. Lang. fr., avec même prononc. (v. en outre Lar. 19e et CATACH-GOLF. Orth. Lexicogr. 1971, p. 213). Étymol. et Hist. 1611 resurgir (COTGR.). Empr. au lat. resurgere « se relever ». Fréq. abs. littér.: Ressurgir: 35. Resurgir: 28.
resurgir [ʀ(ə)syʀʒiʀ] v. intr.
ÉTYM. 1611; repris XIXe; de re-, et surgir.
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♦ Surgir, apparaître brusquement de nouveau. || Faire resurgir une vision… (cf. Martin du Gard, les Thibault, t. VIII, p. 60).
REM. On a écrit aussi ressurgir (→ ci-dessous, cit. 2).
1 (…) un jaillissement continu qu'ici à grand'peine on aveugle, qui resurgit un peu plus loin, dont on ne peut sécher la source.
Gide, Corydon, IIe dialogue, I.
2 Puis les îlots ressurgissent; puis les roseaux se reforment, puis d'autres eaux reparaissent (…)
A. de Chateaubriant, la Brière, I, V.
3 Le moindre geste, le moindre mot entre eux se gonfle, s'alourdit de tout ce qu'il tire après lui, de tout ce qu'il fait resurgir.
N. Sarraute, le Planétarium, p. 266.
4 Je m'angoisse de plus en plus, passe par tous les actes du scénario d'attente. Mais, lorsque X… resurgira d'une manière ou d'une autre, car il ne peut manquer de le faire (pensée qui devrait immédiatement rendre vaine toute angoisse), que lui dirai-je ?
R. Barthes, Fragments d'un discours amoureux, p. 51.
Encyclopédie Universelle. 2012.