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DÉSINENCE
DÉSINENCE

DÉSINENCE

En grammaire, la désinence est un élément variable qui s’ajoute au radical ou au thème d’un mot pour réaliser chacune des formes d’une flexion. Le terme n’est pas dans l’usage linguistique car on considère aujourd’hui comme artificiel de rassembler sous des critères apparemment formels des individus morphologiques aussi disparates que les marques de personnes, de cas, lorsqu’elles existent, de nombre, etc. La dénomination est à la rigueur acceptable pour le domaine indo-européen, mais pose de sérieux problèmes lorsqu’on doit analyser une langue dont les variations morphologiques sont, par exemple, infixées, ou reposent sur des alternances vocaliques.

désinence [ dezinɑ̃s ] n. f.
XIVe; lat. médiév. desinentia, de desinere « finir »
1Ling. Élément variable qui s'ajoute au radical, au thème pour produire les formes d'un paradigme ( flexion, inflexion, terminaison). En latin, les cas des mots se distinguent par leur désinence. Désinences verbales.
2Bot. Manière dont certains organes se terminent.

désinence nom féminin (latin médiéval desinentia, du latin classique desinere, finir) Affixe qui s'adjoint à la finale d'un mot (substantif, adjectif, verbe) pour constituer avec la racine les formes de la flexion nominale (déclinaison) ou verbale (conjugaison). Partie terminale du nom collectif d'un groupe d'animaux ou de plantes, permettant en général de savoir à quel niveau taxinomique se situe ce groupe. ● désinence (synonymes) nom féminin (latin médiéval desinentia, du latin classique desinere, finir) Affixe qui s'adjoint à la finale d'un mot (substantif, adjectif...
Synonymes :
- suffixe flexionnel ou désinentiel

désinence
n. f. LING Terminaison qui sert à marquer le cas, le nombre, le genre, la personne, etc.

⇒DÉSINENCE, subst. fém.
A.— GRAMM. et LING.
1. Élément variable à la finale d'un mot, qui, ajouté au radical (ou au thème de flexion), sert à marquer chacune des formes verbales (dont l'ensemble constitue la conjugaison) ou nominales (dont l'ensemble constitue la déclinaison ou la flexion). Cf. cas2, déclinaison, flexion, paradigme. Quasi-synon. affixe, terminaison. Les cas des noms latins sont distingués les uns des autres par leur désinence (Ac. 1798-1932). Le sanskrit, avec son admirable richesse de formes grammaticales, ses huit cas, ses six modes, ses désinences nombreuses (RENAN, Avenir sc., 1890, p. 206) :
1. Une polysémie interne (syncrétisme fonctionnel) est celle de désinences comme latin -ae : génitif-singulier, datif-singulier, nominatif-pluriel, vocatif-pluriel, ou espagnol s : pluriel nominal, seconde personne verbale.
Le Langage, Pottier, 1968, p. 306.
P. métaph. [Chez Balzac] Inflexion, nuance, forme variée. Son caractère offrait des désinences vraiment inexplicables (BALZAC, Lys, 1836, p. 191).
SYNT. (usuels). Désinence casuelle (nominale). Celle qui marque le cas, le genre et le nombre d'un subst., d'un pron. ou d'un adj. Désinence personnelle (verbale). Celle qui marque la pers., le nombre, la voix, le mode, le temps d'un verbe. Le signe, du pluriel est la désinence « -ent », que personne ne prononce (BALLY, Lang. et vie, 1952, p. 25). Désinence zéro. Absence de désinence, ce qui fait apparaître le rad. ou le thème. Formes fléchies à désinence zéro (SAUSSURE, Ling. gén., 1916, p. 254). Désinence féminine. Celle qui marque le genre féminin ou qui comporte un e muet. Deux mots français à désinence féminine, comme par exemple « Notre Père » (POTIRON, Mus. église, 1945, p. 31).
2. P. ext., rare.
a) Synon. de suffixe. Ce sont des noms hybrides, mi-grecs, mi-latins, avec des désinences en « ite » indiquant l'état inflammatoire et en « algie », exprimant la douleur (A. FRANCE, Bonnard, 1881, p. 465). Il est encore dreyfusiste. Ainsi disait-il alors, pour protester contre ce qu'il appelait les désinences péjoratives (DUHAMEL, Terre promise, 1934, p. 44).
b) Toute finale de mot. C'était un nom qui finissait en « gnac », désinence commune au pays de Gascogne (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 251) :
2. La langue des paysans eux-mêmes est du plus pur français, à peine modifié par une prononciation où les désinences des mots montent au ciel à la manière du chant de l'alouette... Chez les enfants cela forme comme un ramage.
NERVAL, Les Filles du feu, Angélique, 1854, p. 524.
B.— BOT. Forme de terminaison de certains organes foliacés. Désinence acuminée, aiguë (LITTRÉ).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. [XIVe s. BL.-W.1-5] 1548 (Th. SEBILLET, Art. poet., éd. Gaiffe, p. 18). Dér. du rad. du part. prés. du lat. class. desinere « cesser, mettre un terme », en rhét. « finir, se terminer (en parlant de mots) » suff. -ence, -ance; cf. lat. médiév. desinentia « cessation » ca 1360 ds LATHAM. Fréq. abs. littér. :36.
DÉR. Désinentiel, elle, adj., gramm. et ling. Qui concerne les désinences; qui comporte des désinences. Langue désinentielle, forme désinentielle. Des syllabes désinentielles, qui forment ce qu'on appelle des cas (DESTUTT DE TR., Idéol., 2, 1803, p. 162). []. 1re attest. 1803 id.; de désinence, suff. -iel. Fréq. abs. littér. : 5.

désinence [dezinɑ̃s] n. f.
ÉTYM. XIVe; lat. médiéval desinentia, du p. prés. desinens de desinere « finir, se terminer ».
1 Ling. Élément variable qui s'ajoute au radical, au thème pour produire les formes d'un paradigme. Flexion, inflexion, terminaison. || En latin, les cas des mots se distinguent par leur désinence. Cas; déclinaison.Désinences verbales (→ Adverbe, cit. 2). || Désinence féminine, qui marque le genre féminin ou comporte un « e muet ».
1 La désinence est l'élément qui termine la forme verbale; elle est essentiellement variable et marque les flexions de personne, de nombre, de temps, de mode et parfois de genre.
Grevisse, le Bon Usage, no 622, p. 462.
2 (…) grâce à l'intervention des pronoms et de divers autres petits mots adroitement placés, la phrase française, malgré l'absence des désinences et des déclinaisons, peut retrouver toute la souplesse, toute la variété des constructions latines.
G. Duhamel, Discours aux nuages, p. 60.
2 Bot. Manière dont certains organes se terminent.
CONTR. Commencement, radical.
DÉR. Désinentiel.

Encyclopédie Universelle. 2012.