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révérer

révérer [ revere ] v. tr. <conjug. : 6>
• 1404; lat. revereri
Traiter avec révérence, honorer en marquant de la révérence. Révérer Dieu ( adorer) , les saints. vénérer. « Les grands, qui les dédaignaient, les révèrent » (La Bruyère). respecter. « Ô vieux monde ! tout ce que tu as révéré est donc méprisé » (Gautier). Un maître révéré, un nom révéré de tous. ⊗ HOM. Révérant :révérend.

révérer verbe transitif (latin revereri) Littéraire. Craindre quelqu'un, le traiter avec un profond respect : Révérer un saint.révérer (difficultés) verbe transitif (latin revereri) Conjugaison Attention à l'accent sur le deuxième e, tantôt grave, tantôt aigu : je révère, nous révérons ; il révérera. ● révérer (homonymes) verbe transitif (latin revereri) révérant révérend nom masculinrévérer (synonymes) verbe transitif (latin revereri) Littéraire. Craindre quelqu'un, le traiter avec un profond respect
Synonymes :
- adorer
- respecter
- vénérer

révérer
v. tr. Honorer, traiter avec révérence (sens 1).

⇒RÉVÉRER, verbe trans.
Traiter avec le plus profond respect, montrer une grande révérence pour quelqu'un ou quelque chose. Révérer des écrivains, ses maîtres, des philosophes; révérer la liberté, l'action, le courage. Représentez-vous les rois de France rendant au pied d'un chêne la justice à leurs sujets, vous serez ému de ce spectacle, et vous révérerez cet exercice auguste et naïf d'une autorité paternelle (CONSTANT, Princ. pol., 1815, p. 28). Il tenta un geste de bon fils, de fils qui révère sa mère en dépit de tout, et qui l'honore. Il lui présenta le bras pour l'aider à avancer (DRUON, Gdes fam., t. 1, 1948, p. 31). Part. passé adj. Mathilde, reconnoissante d'un don si précieux, l'attacha sur son sein avec une foi ardente, baisa la main révérée de qui elle le tenoit (COTTIN, Mathilde, t. 1, 1805, p. 83). L'idée de visiter, au moins en pélerin, Chevreuse, les ruines de Port-Royal, et d'y chercher la trace des hommes révérés, ne pouvait me manquer (SAINTE-BEUVE, Volupté, t. 2, 1834, p. 190).
Empl. pronom. réfl. J'ai une trop saine opinion du peu que nous valons tous, pour faire de moi le moindre cas. D'ailleurs en mon particulier, je ne m'adore ni ne me révère (SAND, Corresp., t. 1, 1833, p. 238).
En partic. Honorer, respecter ce qui est revêtu des caractères du sacré. Synon. vénérer. Dans tous les temps, les peuples les plus célèbres ont révéré des livres ou des écritures, comme dépositaires de la parole divine (BONALD, Essai analyt., 1800, p. 104). Ainsi les Crow révèrent le soleil comme leur divinité la plus haute, lui adressent des prières et des offrandes (LOWIE, Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p. 354). Part. passé adj. L'idée seule de législation révélée n'implique-t-elle pas, avant tout la notion d'un législateur tout-puissant et révéré (WEILL, Judaïsme, 1931, p. 91).
REM. Révération, subst. fém., hapax. Le fait de révérer, adoration, vénération. Dans le cas de Véronique, la psychologie linéamentaire d'une tendresse confiante se compliquait à l'égard de celui qui avait été son apôtre, d'une sorte de révération mystique (BLOY, Désesp., 1886, p. 232).
Prononc. et Orth.:[], (il) révère [-]. Ac. 1694: reve-; dep. 1740: révé-. Conjug. v. abréger. Étymol. et Hist. 1404 (NICOLAS DE BAYE, Journal, éd. Tuetey, I, p. 106). Empr. au lat. revereri « craindre avec respect », « respecter, révérer, avoir des égards pour ». Fréq. abs. littér.:318. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 945, b) 300; XXe s.: a) 260, b) 224.

révérer [ʀeveʀe] v. tr. [CONJUG. céder.]
ÉTYM. 1404; lat. revereri, de re-, et vereri « craindre ».
Littér. ou style soutenu. Traiter avec révérence, honorer en marquant de la révérence. || Révérer Dieu, certaines divinités. Adorer (→ Exorciser, cit. 2; image, cit. 19; inconnu, cit. 1; loi, cit. 52). || Révérer les saints. Vénérer. || Un docteur (cit. 3) qu'on révère (→ Invectiver, cit. 3). Craindre, respecter. || « Les grands (cit. 45), qui les dédaignaient, les révèrent » (La Bruyère). || Révérer des reliques, des images. Honorer (→ Immuable, cit. 5). || « Se faire un beau manteau (cit. 12), de tout ce qu'on révère » (Molière). || Chose que tous les siècles ont révérée (→ Établir, cit. 45). || « Et d'ailleurs (cit. 7) Polyeucte est d'un sang qu'on révère » (Corneille). || Cette religion dont nous révérons l'antiquité (→ Dieu, cit. 36).Au p. p. || Un maître révéré (→ Ironie, cit. 1). || L'aréopage (cit. 1), si révéré dans toute la Grèce. || « Le plus beau patrimoine est un nom (cit. 8) révéré » (Hugo).
1 (Ma comédie) ne tend nullement à jouer les choses que l'on doit révérer (…)
Molière, Tartuffe, Préface.
2 Ô vieux monde ! tout ce que tu as révéré est donc méprisé; tes idoles sont donc renversées dans la poussière (…)
Th. Gautier, Mlle de Maupin, IX.
3 (…) cet Adalbert est si révéré qu'on se dispute comme des reliques ses ongles et ses cheveux.
Michelet, Hist. de France, II, II.
4 Au fantôme tourmenté, chacun demande avec anxiété ce qu'il souhaite d'obtenir : l'un le salue (Rimbaud) comme un prophète, l'autre le révère comme un saint (…)
G. Duhamel, Refuges de la lecture, VII.
5 Lasquin, homme affable et certainement dépourvu de fatuité, mais grand industriel jusque dans le privé et révérant dans sa propre personne, aussi bien dans ses jugements que dans ses digestions, l'importance de sa fonction sociale.
M. Aymé, Travelingue, p. 28.

Encyclopédie Universelle. 2012.