romand, ande [ rɔmɑ̃, ɑ̃d ] adj.
• 1566; même mot que 1. roman, le d par anal. avec allemand
♦ La Suisse romande, francophone. Les Suisses romands. — N. Les Romands : les Suisses de langue française.
⊗ HOM. Roman.
● romand, romande adjectif et nom (variante de roman 1, avec l'influence de allemand) Se dit de la partie de la Suisse où l'on parle français ; se dit de ses habitants. ● romand, romande (homonymes) adjectif et nom (variante de roman 1, avec l'influence de allemand) roman adjectif roman nom masculin
romand, ande
adj. et n. Se dit de la partie francophone de la Suisse, et de ses habitants.
Encycl. Ling. - Partie du territoire de la Confédération suisse où le français a statut de langue officielle, la Suisse romande (qui compte près de 20 % de la population) n'a pas de structure politique propre. Elle englobe sept cantons, dont quatre (Genève, Jura, Neuchâtel et Vaud) sont entièrement francophones, et trois autres partiellement (Fribourg et Valais pour 2/3 et Berne pour 1/15). éloignée des autres communautés latines que sont la Suisse italienne et la Suisse romanche, la Suisse romande avoisine à l'est la Suisse alémanique qui, avec près de 2/3 de la population totale, est nettement majoritaire. La frontière des langues qui sépare les deux communautés est assez stable et ne connaît sur son parcours que quelques communes officiellement bilingues. Au niveau fédéral, le français est langue officielle au même titre que l'allemand et l'italien (le romanche, proclamé langue nationale en 1938, a également été promu langue officielle depuis peu, mais seulement dans les rapports que la Confédération entretient avec les citoyens romanches). La proximité géographique et la position prédominante de la Suisse alémanique contribuent à placer le français dans un face à face constant avec l'allemand. Les rapports sont rendus complexes par l'existence d'une diglossie marquée en Suisse alémanique, dont la pop. parle un dialecte mais écrit l'allemand standard. Comme les écoles romandes enseignent uniquement l'allemand standard, écrit et oral, il arrive que des Suisses romands soient incapables de communiquer avec leurs compatriotes alémaniques. Par tradition, les Romands ont toujours accepté tacitement que le pilotage de la langue soit assuré par la France. Cela explique l'inexistence d'organes de légitimation linguistique (académie, office de la langue, etc.). Mais après les controverses qu'ont suscitées les propositions de réforme de l'orthographe au début des années 90, un groupe de coordination a été mis en place pour servir de partenaire suisse aux institutions françaises responsables de la langue. Les bons dictionnaires continuent à constituer une référence aussi bien pour les enseignants que pour les médias. Du fait de son autonomie politique, la Suisse romande utilise un nombre non négligeable de termes se référant aux spécificités suisses (administratives, par ex.), auxquels s'ajoutent des régionalismes généralement non contraignants constitués surtout de dialectalismes (issus du francoprovençal), d'archaïsmes et, dans une moindre mesure, de germanismes.
⇒ROMAND, -ANDE, adj.
Qui appartient ou qui est relatif à la partie occidentale de la Suisse et où l'on parle français. Tandis que la Belgique entrait dans la littérature française (...), la Suisse romande, en poésie, est restée à la suite (...). L'originalité et l'indépendance (...) de la Suisse française (...) sont maintenues surtout par la différence de religion (Arts et litt., 1936, p. 38-4). L'exposition de l'art suisse contemporain (...) montrait l'importance de l'influence française (...) rien n'était plus instructif que de voir se refléter, sur les deux miroirs romand et allemand, (...) l'art français. Les Suisses romands (...) modèrent les attitudes, éteignent les couleurs (LHOTE, Peint. d'abord, 1942, p. 111).
— Empl. subst. masc., vx, rare. Variété de français parlée en Suisse occidentale. Parler romand ou en romand (PIERREH. 1926). J'irai à Saint-Maurice (...). Hantz, qui parle le Roman [sic], et qui sait aussi un peu l'Allemand de l'Oberland, suivait les vallées (SENANCOUR, Obermann, t. 2, 1840, p. 65).
Prononc. et Orth.:[], fém. [-]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. Ca 1550 langue romande (BONIVARD, Chron. de Genève, I, 14 d'apr. E. RITTER ds B. Inst. Genevois t. 36, p. 504); [1726 Pays roman désigne le Pays de Vaud (Mém. pour servir à l'hist. des troubles arrivés en Suisse à l'occasion du Consensus, p. 44, ibid.)]; 1870 Suisse romande (LITTRÉ). Var. graph. de roman2 d'apr. allemand. Fréq. abs. littér.:10.
DÉR. Romandisme, subst. masc., ling. Idiotisme de Suisse romande. Le français universel, celui qui ne répugne (...) ni aux belgismes, comme aubette, ni aux romandismes, comme branloire (Le Figaro littér., 5 janv. 1970, p. 18, col. 2). — []. — 1re attest. 1965 (A. SCHIESZL ds Vie Lang., mai, p. 263: romandismes à pourfendre); de romand, suff. -isme.
romand, ande [ʀɔmɑ̃, ɑ̃d] adj.
ÉTYM. 1566, romandt, même mot que 1. roman, le d par anal. avec allemand.
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♦ Qui appartient à la Suisse de langue française ou à ses habitants. || La Suisse romande (→ Gicler, cit. 1; maximum, cit. 5). || Les cantons romands. || En pays romand (→ Ranger, cit. 3). — N. || Les Romands : les Suisses de langue française (par oppos. aux Alémaniques).
♦ N. m. Dialecte franco-provençal parlé en Suisse (notamment au moyen âge). || Le romand et le savoyard.
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DÉR. Romandisme.
HOM. 1. Roman, 2. roman.
Encyclopédie Universelle. 2012.