ronchonner [ rɔ̃ʃɔne ] v. intr. <conjug. : 1>
• 1867; du lat. roncare « ronfler »
♦ Manifester son mécontentement en grognant, en protestant avec mauvaise humeur. ⇒ bougonner, grogner, grommeler, maugréer, murmurer, protester, râler, rognonner. Il n'arrête pas de ronchonner.
● ronchonner verbe intransitif (mot dialectal, de l'ancien français ronchier, ronfler, du bas latin r[h]oncare) Familier. Murmurer des paroles manifestant la mauvaise humeur ou le mécontentement : S'éloigner en ronchonnant. ● ronchonner (synonymes) verbe intransitif (mot dialectal, de l'ancien français ronchier, ronfler, du bas latin r[h]oncare) Familier. Murmurer des paroles manifestant la mauvaise humeur ou le mécontentement
Synonymes :
- bougonner (familier)
- grogner
- maugréer
- murmurer
- râler (familier)
ronchonner
v. intr. Fam. Manifester de la mauvaise humeur en maugréant, en grognant.
⇒RONCHONNER, verbe intrans.
Pop., fam. Manifester sa mauvaise humeur, son dépit, en murmurant plus ou moins distinctement des mots de mécontentement. Synon. bougonner, grommeler, râler (pop., fam.). Ce déplacement est nécessaire et (...) il serait inutile de ronchonner (HUYSMANS, En route, t. 1, 1895, p. 274). Le gendarme brossait son képi d'un air désabusé. — « Allons, debout! » ronchonna-t-il, « et donnez-moi vos noms, prénoms, et toute la séquelle » (MARTIN DU G., Thib., Cah. gr., 1922, p. 651).
— Empl. trans. indir. Ronchonner à, après/contre qqn/qqc. Monsieur de Lautréamont, de fort méchante humeur, en homme à moitié endormi, lui ronchonnait qu'elle était folle (LORRAIN, Contes chandelle, 1897, p. 83). En entrant nous avons réveillé Vassili. Ce sacré bonhomme a roupillé pendant toute l'alerte. Il se dresse, s'étire, bâille. Il ronchonne contre Kossiakoff qui lui conte l'aventure (GIONO, Solit. pitié, 1932, p. 87).
REM. Ronchonnant, -ante, part. prés. en empl. adj., fam. [En parlant d'une pers.] Qui ronchonne. Je faisais une première sortie entre une Mathilde ronchonnante et un Milandre épanoui (H. BAZIN, Lève-toi, 1952, p. 62). [P. méton.] Propre à quelqu'un qui ronchonne. Mais ces phrases, je les devinai plutôt que je ne les entendis, tant elle les prononça d'une voix ronchonnante et en serrant les dents (PROUST, Guermantes 1, 1920, p. 312).
Prononc. et Orth.:[], (il) ronchonne [-]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1866 (DELVAU, p. 344: Ronchonner. Être grognon, maussade; bougonner); d'où a) 1894 ronchonnant part. prés. adj. « qui ronchonne » (D'ESPARBÈS, Yeux clairs, p. 37); b) 1920 id. « propre à quelqu'un qui ronchonne » voix ronchonnante (PROUST, loc. cit.). Mot prob. venu de la région lyonn. où le verbe roncher « ronfler », qui représente le lat. roncare « id. » d'où l'a. fr. ronchier, ca 1223 (GAUTHIER DE COINCI, Mir. Vierge, éd. V. F. Koenig, II Mir. 30, 848), est entouré de nombreux dér.: dauph. ronchuná, ñá (FEW t. 10, p. 466b), lyonn. rouchonno (ibid. et DU PUITSP.), avec le sens de « gronder, pleurnicher ». La forte valeur onomat. du mot a certainement été pour beaucoup dans son admission en fr. pop. Fréq. abs. littér.:44.
DÉR. 1. Ronchon, adj. et subst., pop., fam. (Personne) qui a pour habitude de ronchonner. Synon. bougon, grognon, ronchonneur. Un vieux ronchon. Zut... M... N... de D... Ça me rend tout ronchon, D'faire quand j'croyais tout fait, 'cor un' blag' pour Ponchon (VERLAINE, Corresp., t. 3, 1889, p. 73). — []. — 1re attest. 1878 (RIGAUD, Dict. jargon paris., p. 299); déverbal de ronchonner. 2. Ronchonnement, subst. masc., pop., fam. Action de ronchonner; paroles, murmures proféré(e)s par quelqu'un qui ronchonne. Ronchonnement de mauvaise humeur. De temps à autre, par sursaut, il revenait un peu à la vie (...) Ça lui venait en ronchonnements ... des insultes dans le fond de son assiette, toutes rauques... toutes sourdes...: « Nom de Dieu! Nom de Dieu de merde!... » (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 565). — []. — 1re attest. 1880 le ronchonnement d'un gosse (HUYSMANS, Croquis Parisiens, p. 58 ds CRESSOT, p. 217); de ronchonner, suff. -ment1.
ronchonner [ʀɔ̃ʃɔne] v. intr.
ÉTYM. 1867, Delvau; mot originaire de la région lyonnaise, où de nombreuses var. locales représentent le lat. roncare « ronfler ».
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♦ Fam. Manifester son mécontentement en grognant, en protestant avec mauvaise humeur. ⇒ Bougonner, grogner, grommeler, gronder, maugréer, murmurer, protester, râler, rognonner (→ Fête, cit. 8).
0 Il ronchonna : — Sacrée andouille ! Pas fichu seulement de fabriquer une verte (une absinthe) selon les principes !
Courteline, le Train de 8 h 47, I, IV.
♦ Trans. ind. || Ronchonner après qqn, qqch.
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DÉR. Ronchon, ronchonnement, ronchonneur, ronchonnot.
Encyclopédie Universelle. 2012.