roupiller [ rupije ] v. intr. <conjug. : 1>
• 1597; probablt onomat.
♦ Fam. Dormir. « on allait roupiller dans l'herbe » (Céline).
● roupiller verbe intransitif (radical onomatopéique roupp-) Familier. Dormir.
roupiller
v. intr. Fam. Dormir.
⇒ROUPILLER, verbe intrans.
Pop., fam.
A. — Vieilli. Sommeiller à demi. Les vieillards, assis sur les banquettes de frêne fixées dans les encoignures de la vaste cheminée, roupillent doucement (FABRE, Courbezon, 1862, p. 119).
B. — Dormir. Un type (...) que j'ai rencontré rue Aubry-Le-Boucher. Je lui ai dit que je cherchais un garni. Mais pas dans un hôtel. Parce qu'il m'arrivait souvent de travailler la nuit; et que pour roupiller le jour dans un hôtel, c'était impossible, à cause des allées et venues (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1932, p. 246). Je roupille à la façon des marmottes, à peine le nez sur le traversin (ARNOUX, Rêv. policier amat., 1945, p. 145).
Prononc. et Orth.:[], (il) roupille [-pij]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1597 (M. PAPILLON DE LASPHRISE, Les Premières œuvres poét., Sonnet en authentique lang. soudardant, p. 459: et de noir roupillant, Sur la gourde fretille). Prob. issu d'un rad. onomat. roup- évoquant un ronflement saccadé. Roupiller est également att. dans plusieurs dial. aux sens de « ronfler; grommeler; râler, etc. » (FEW t. 10, pp. 578-579, s.v. rupp-; SAIN. Sources t. 2, pp. 9-10). Fréq. abs. littér.:45.
DÉR. Roupilleur, -euse, subst., pop., fam. Personne qui roupille. Je pensais au niston, ce petit voyou de roupilleur qui dormait sur sa maman la nuit de l'orage (GIONO, Baumugnes, 1929, p. 138). — [], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1740. — 1re attest. 1740 (Ac.); de roupiller, suff. -eur2.
BBG. — CHAUTARD Vie étrange Argot 1931, p. 146. — DAUZAT Ling. fr. 1946, p. 283. — SCHMIDT 1914, § 88, 89.
roupiller [ʀupije] v. intr.
ÉTYM. 1597; probablt onomat., de formation parallèle à celle de ronfler; ou p.-ê. de roupille « manteau » (dans lequel les Espagnols s'enroulaient pour dormir).
❖
♦ Fam. Dormir (→ Cuiter, cit. 1; mitonnement, cit.).
1 On prend des magnièr' à quinze ans,
Pis on grandit sans
Qu'on les perde :
Ainsi, moi, j'aim' ben roupiller
J'peux pas travailler,
Ça m'emmerde.
A. Bruant, Dans la rue, p. 199.
2 Nous, on allait roupiller dans l'herbe, sauf un, qui prenait la garde, à son tour, forcément.
Céline, Voyage au bout de la nuit, p. 33.
❖
DÉR. Roupilleur, roupillon.
Encyclopédie Universelle. 2012.