sauve-qui-peut [ sovkipø ] n. m. inv.
• 1419; de sauver et 1. pouvoir, proprt « que se sauve celui qui le peut »
1 ♦ Cri de « sauve qui peut ». « La garde impériale entendit le sauve-qui-peut ! qui avait remplacé le vive l'empereur ! » (Hugo).
2 ♦ Fuite générale et désordonnée où chacun se tire d'affaire comme il le peut. ⇒ débandade, déroute, désarroi, panique. Ce fut un sauve-qui-peut général. Des sauve-qui-peut.
● sauve-qui-peut nom masculin invariable Fuite désordonnée, débandade générale.
sauve-qui-peut
n. m. inv. Panique générale où chacun essaie de se sauver comme il le peut.
⇒SAUVE(-)QUI(-)PEUT, (SAUVE QUI PEUT, SAUVE-QUI-PEUT)loc. interj. et subst. masc.
I. — Loc. interj. [Le plus souvent sans trait d'union] Exclamation, ordre invitant à la débandade, à la fuite générale, à se sauver comme l'on peut. Aux champs de bataille éternels de l'Alsace, le barrage gallo-romain vient de céder. « Sauve qui peut! Les Prussiens! Les Prussiens! » Sous une pluie diluvienne, c'est l'effroyable défilé de la retraite française (BARRÈS, Colline insp., 1913, p. 293). Il y avait des hommes sur le pont, plusieurs silhouettes soudain dressées, qui leur avaient semblé gigantesques. — Sauve-qui-peut, les gars! Chacun pour soi! (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 271).
II. — Subst. masc. [Le plus souvent avec trait d'union] Fuite générale et désorganisée. On fuit devant une poignée de Vendéens, comme on s'est dispersé devant une centaine de héros de Juillet. Et quel est le prétexte de ce sauve qui peut? (CHATEAUBR., Mém., t. 4, 1848, p. 471). Quand sa fuite fut connue dans l'armée croisée, ce fut le sauve-qui-peut général (GROUSSET, Croisades, 1939, p. 72).
Prononc. et Orth.: []. Ac. 1798, 1835: sauve qui peut (cri); 1878: sauve qui peut ,,s'emploie quelquefois substantivement: alors on l'écrit avec des traits d'union; 1935: sauve-qui-peut (subst.). Plur. des sauve-qui-peut. Prop. CATACH-GOLF. Orth. Lexicogr. Mots comp. 1981, p. 254: sauve qui peut, inv. Étymol. et Hist. 1. Ca 1392 exclam. (E. DESCHAMPS, Balades de moralitez, XXXVIII, 8, 16 et 24 ds Œuvres, éd. De Queux de Saint-Hilaire, t. 1, pp. 122-123: il se sauve qui puet!); 1405 (J. GERSON, Discours au roi pour la réforme du royaume ds Œuvres compl., éd. Glorieux, t. 7, p. 1153: sauve soy qui peust); 1419 ``(Fragm. d'une version fr. des grandes chron. de St Denis à la suite de J. CHARTIER, Chron. de Charles VII, éd. A. Vallet de Viriville, t. 3, p. 223: se sauve qui pourra!); 1614 (YVES D'ÉVREUX, Voyage dans le Nord du Brésil, éd. F. Denis, p. 175 ds DELB. Notes mss: jouerent a sauve qui peut); 1675 (Mme DE SÉVIGNÉ, Corresp., éd. R. Duchêne, 12 août, t. 2, p. 50: sauve qui peut!); 2. 1819 subst. (BOISTE); 1844 (BAYARD, Mari camp., III, 12, p. 520: un sauve-qui-peut général). Empl. subst. de l'exclam. sauve qui peut! p. ell. pour se sauve qui peut! propr. « que celui qui le peut se sauve », comp. de (se) sauve, 3e pers. du subj. prés. de sauver, du pron. rel. qui et de peut, 3e pers. de l'ind. prés. de pouvoir. Fréq. abs. littér.: 26.
sauve-qui-peut [sovkipø] n. m.
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1 Cri de « sauve qui peut » (→ Égoïste, cit. 2).
1 La garde impériale sentit dans l'ombre l'armée lâchant pied autour d'elle, et le vaste ébranlement de la déroute, elle entendit le sauve-qui-peut ! qui avait remplacé le vive l'empereur ! (…)
Hugo, les Misérables, II, I, XII.
2 (1614; rare av. 1819). Fuite générale et désordonnée où chacun se tire d'affaire comme il le peut. ⇒ Débandade, déroute, désarroi, panique. || Ce fut un sauve-qui-peut (→ Refluer, cit.), un sauve-qui-peut général. || Des sauve-qui-peut.
2 C'était le sauve-qui-peut, les derniers liens qui se rompaient, dans la stupeur de se voir tout d'un coup étrangers et ennemis, après une longue jeunesse de fraternité.
Zola, l'Œuvre, p. 449.
Encyclopédie Universelle. 2012.