scintiller [ sɛ̃tije ] v. intr. <conjug. : 1>
• sintiller 1375; du lat. scintillare, de scintilla → étincelle
1 ♦ Briller d'un éclat inégal, caractérisé par le phénomène de la scintillation (en parlant des astres). — Par anal. Lumières lointaines qui scintillent. ⇒ clignoter. « Au-dessus de lui, le firmament d'été scintillait » (Martin du Gard).
2 ♦ (XVe) Étinceler, jeter de l'éclat par intervalles. ⇒ briller. Diamants, pierreries qui scintillent. « Un charmant regard bleu [...] scintilla devant lui et disparut comme un feu follet » (Gautier).
● scintiller verbe intransitif (latin scintillare) Présenter le phénomène de scintillation : Les étoiles scintillent. Briller en jetant des éclats par intervalles : Les diamants scintillent. Être brillant d'objets qui jettent des éclats intermittents : Le ciel scintille d'étoiles. ● scintiller (synonymes) verbe intransitif (latin scintillare) Briller en jetant des éclats par intervalles
Synonymes :
- brasiller (littéraire)
- chatoyer
- étinceler
scintiller
v. intr.
d1./d Briller d'un éclat irrégulier et tremblotant. Les étoiles scintillent.
d2./d Briller en jetant des éclats comparables à des étincelles. Ce gros diamant scintille. Syn. étinceler.
⇒SCINTILLER, verbe intrans.
A. — 1. [Le suj. désigne un objet lumineux par lui-même ou un objet réfléchissant la lumière] Briller en jetant des éclats lumineux irréguliers, par intervalles rapides, donnant une impression de tremblement. Synon. briller, étinceler. Sur la rive, dans l'herbe épaisse et noire, des lucioles, des vers luisants, scintillant d'une lueur bleue comme celle des étoiles (KARR, Sous tilleuls, 1832, p. 44). Toutes les prairies scintillaient, une goutte de rosée à la pointe de leurs herbes (PESQUIDOUX, Livre raison, 1928, p. 214).
SYNT. Scintiller brusquement; scintiller à la lumière, au soleil, sous la lune; scintiller dans la nuit, au-dessus de quelque chose, à travers quelque chose; des gouttes d'eau, des joyaux, des lumières, des vitres scintillent; diamants, pierreries, paillettes qui scintillent; commencer à scintiller; faire scintiller quelque chose; voir quelque chose scintiller.
— [Le suj. désigne les yeux, le regard] Les yeux de braise de la directrice scintillent de colère et d'émotion (COLETTE, Cl. école, 1900, p. 142). [P. méton. du suj.] La clarté magique de ses yeux, où scintillaient de jeunes pensées d'amour (BALZAC, E. Grandet, 1834, p. 102).
2. [Le suj. désigne un corps céleste] ASTRON. Présenter le phénomène de scintillation. La jeune fille revint au balcon; elle y resta quelque temps encore à regarder les étoiles qui scintillaient au ciel (SANDEAU, Mlle de La Seiglière, 1848, p. 177). Les planètes ne se distinguent pas à première vue des étoiles, sauf en ce qu'elles scintillent beaucoup moins (DANJON, Cosmogr., 1948, p. 16). [P. méton. du suj.] Le ciel scintille. Belle nuit d'été, sans lune, mais scintillant des feux du ciel (FLAUB., Champs et grèves, 1848, p. 371).
B. — Au fig. Se distinguer par différentes qualités (beauté, finesse, vivacité, compétence, etc.). Un esprit qui scintille. Là scintillaient des princesses de théâtre qui (...) s'amusaient à singer les femmes comme il faut (BALZAC, Début vie, 1842, p. 460). Jane Heller, toujours jolie, mais, ce soir, elle scintille particulièrement (RENARD, Journal, 1910, p. 801).
Prononc. et Orth.:[], (il) scintille [-tij], [-ij-] p. anal. avec les mots du type fille, famille, etc.; LITTRÉ, DG: [-il(l)-], [-ij-]. L'ordre s'inverse ds PASSY 1914, BARBEAU-RODHE 1930: [-ij-], [-il(l)-]; Pt ROB., WARN. 1968, Lar. Lang. fr., MARTINET-WALTER 1973, uniquement [-ij-]; même évolution pour les mots de la famille sauf scintillateur [-il(l)-] qui est sav. DG, MART. Comment prononce 1913: scintillation [-il(l)-] contrairement au reste des dict. [-ij-]. Comparez scintiller avec osciller [-il(l)-] (régression de [-ij-] à [-il(l)-]) et vaciller gén. [-ij-] mais parfois encore [-il(l)-]. Voir G. STRAKA ds Trav. Ling. Litt. Strasbourg t. 19 n ° 1 1981, pp. 224, 225. Étymol. et Hist. 1. 1377 sintiller « briller d'un éclat caractérisé par le phénomène de la scintillation » en parlant des étoiles (NICOLE ORESME, Le Livre du ciel et du monde, 116d, éd. A. D. Menut et A. J. Denomy, p. 448); 2. XVe s. « briller en jetant des éclats par intervalles » (Jardin de Santé, II, 106 ds GDF. Compl.: scintiller comme une estoille); 1768 en parlant des choses de l'esprit (CARACCIOLI, Dictionnaire, III, p. 160 ds PROSCHWITZ Beaumarchais, p. 160). Empr. au lat. scintillare « avoir une lueur scintillante; étinceler, briller », dér. de scintilla « étincelle, point brillant ». Fréq. abs. littér.:304. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 387, b) 602; XXe s.: a) 402, b) 395.
DÉR. Scintillateur, -trice, adj. et subst. masc. a) Adj., rare. Qui scintille. Un fou rire (...) les agitait toutes à la fois, effaçant, confondant ces visages indécis et grimaçants dans la gelée d'une seule grappe scintillatrice et tremblante (PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p. 823). b) Subst. masc., phys. ) Substance (généralement cristal) qui est le siège d'une brève émission de lumière lors de l'impact d'une particule chargée électriquement. Le matériau utilisé — scintillateur — doit être transparent à la radiation de fluorescence qu'il émet (Encyclop. Sc. Techn. t. 9 1973, p. 670). Empl. adj. Cristaux scintillateurs pour le comptage des particules (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 196). ) Dispositif destiné à détecter des particules et comportant une telle substance; appareil comportant ce dispositif associé à un photomultiplicateur transformant les scintillations en impulsions électriques, plus facilement nombrables. En adjoignant un photomultiplicateur, on obtient un scintillateur (Électron. 1960). — [(l)], [-ij-], fém. [-] sauf ds ROB. 1985: [] et ,,didact.`` []. V. supra prononc. — 1res attest. a) adj. 1918 (PROUST, loc. cit.), b) subst. 1959 (DUVAL); de scintiller, suff. -ateur, v. -eur2.
BBG. — GOHIN 1903, p. 347.
ÉTYM. 1375, sintiller, sens 2.; du lat. scintillare, de scintilla. → Étincelle.
❖
1 (1538). Étinceler, jeter par intervalles un éclat assez faible, ou de peu de portée; émettre des reflets d'intensité variable (briller, étinceler, flamboyer supposent une lumière plus vive). || Diamants (→ Guêpe, cit. 5), pierreries (→ Oiseau, cit. 9); brocarts (cit. 3), paillettes qui scintillent (→ Passementerie, cit. 3). || Les eaux du Bosphore scintillent (→ Cribler, cit. 9). ⇒ Brasiller, miroiter (cit. 2). || Regard (cit.5), œil qui scintille — Fig. (→ Nœud, cit. 20).
1 Grands yeux de mon enfant, arcanes adorés,
Vous ressemblez beaucoup à ces grottes magiques
Où, derrière l'amas des ombres léthargiques,
Scintillent vaguement des trésors ignorés !
Baudelaire, les Épaves, « Galanteries », IX.
2 Les yeux chinois, à peine visibles au fond de la bouffissure des paupières, scintillaient d'une lueur ironique et pénétrante.
Claude Farrère, la Bataille, VI.
2 (En parlant des astres, des étoiles). Briller d'un éclat inégal, caractérisé par le phénomène de la scintillation (→ Lune, cit. 4). — Par anal. || Lumières lointaines qui scintillent. ⇒ Clignoter, frissonner, palpiter (fig.).
3 Au-dessus de lui, le firmament d'été scintillait.
Martin du Gard, les Thibault, t. VII, p. 65.
❖
DÉR. Scintillant, scintillement.
Encyclopédie Universelle. 2012.