sédiment [ sedimɑ̃ ] n. m.
• 1564; lat. sedimentum « dépôt », de sedere « être assis, séjourner »
1 ♦ Méd. Dépôt de matières en suspension ou en dissolution dans un liquide. Sédiment urinaire.
2 ♦ (1715) Ensemble constitué par la réunion de particules séparément précipitées, ou déposées après transport. ⇒ colluvion, couche, formation; roche. Sédiments résultant de l'érosion. Sédiments glaciaires, fluviaux. ⇒ alluvion.
♢ Par métaph. « L'esprit des femmes est ainsi fait des sédiments successifs apportés par les hommes qui les ont aimées » (Maurois).
● sédiment nom masculin (latin sedimentum, de sedimen, dépôt) En géologie, dépôt laissé par l'eau ou le vent. En chimie, dépôt formé lors d'une sédimentation. Dépôt formé par la précipitation des matières contenues en suspension dans un liquide organique, et spécialement dans l'urine. Boue solide ou semi-solide en suspension dans certains pétroles bruts, et qui se dépose dans les réservoirs de stockage.
sédiment
n. m.
d1./d Didac. Dépôt formé par la précipitation de substances en suspension dans un liquide.
d2./d GEOL Dépôt abandonné par les eaux, les glaces ou le vent.
⇒SÉDIMENT, subst. masc.
A. — Dépôt qui se forme par la précipitation des matières en suspension ou dissoutes dans un liquide. On fait cuire cette racine [de dentelaire] dans l'huile d'olives, et après l'avoir fortement exprimé, on ramasse le marc ou sédiment qui se dépose (GEOFFROY, Méd. prat., 1800, p. 438). Au bout de ce temps, on le précipite [le suc d'érable] dans un troisième bassin, prenant soin de ne pas remuer le sédiment tombé au fond de la liqueur (CHATEAUBR., Voy. Amér. et Ital., t. 1, 1827, p. 175).
— MÉD. Dépôt formé par des matières dissoutes ou en suspension dans un liquide organique. Urines jaunes, mêmes rouges et quelquefois noirâtres, qui sont troubles et déposent un sédiment couleur de briques [dans la jaunisse] (GEOFFROY, Méd. prat., 1800, p. 197). Les œufs devront être recherchés dans les matières fécales, les crachats et les sédiments urinaires (BRUMPT, Parasitol., 1910, p. 314).
B. — GÉOL. Accumulation d'éléments provenant de la désagrégation, de la dissolution de roches préexistantes, transportés et déposés par les eaux, le vent, ou de matières d'origine organique. Mode de formation des sédiments; consolidation, cristallisation des sédiments; types de sédiments. Les chaînes de montagnes ont été formées aux dépens des 10 à 15 000 mètres de sédiments de faible profondeur accumulés dans les gouttières de subsidence, appelées géosynclinaux (FURON ds R. gén. sc., t. 63, 1956, p. 39). Le fond des grands bassins océaniques est recouvert de sédiments minéraux à grains fins, ayant pour origine les sels insolubles élaborés par les organismes planctoniques pour la constitution de leur squelette externe (Géophys., 1971, p. 815 [Encyclop. de la Pléiade]).
♦ Sédiment + déterm. indiquant l'orig. ou le milieu de dépôt. Sédiment (d'origine) biologique, chimique; sédiment (d'origine) fluviatile, lacustre, lagunaire; sédiment continental, côtier, littoral, marin, glaciaire, terrigène. La craie phosphatée est un sédiment franchement détritique, par ses éléments phosphatés, et pélagique, par sa gangue (CAYEUX, Causes anc. et act. géol., 1941, p. 14). Tous les sédiments ne se déposèrent pas dans les eaux. Il y a des sédiments terrestres, éoliens par exemple, des déserts figés depuis les époques géologiques (COMBALUZIER, Introd. géol., 1961, p. 97).
♦ Sédiment + détermin. indiquant son aspect, un composant essentiel. Sédiment cohérent, compact, meuble, plastique, à grains fins; sédiment calcaire, carboné, carbonaté, phosphaté, siliceux. Les sédiments argileux et charbonneux, par exemple, [diminuent] beaucoup plus de volume en se tassant pour devenir des roches que les sables et les calcaires (Géol., t. 2, 1973, p. 500 [Encyclop. de la Pléiade]).
— P. métaph. Dépouillé de son sédiment de charbon, Carl, vraiment n'était pas plus laid qu'un autre (VERNE, 500 millions, 1879, p. 84). Cette lumière filtrée, glauque et d'un jaune doux (...) noyait d'une nappe uniformément chaude les régions inférieures de la salle, qui paraissait comblée d'un sédiment lumineux, compact et transparent (GRACQ, Argol, 1938, p. 28).
C. — P. anal. ou au fig.
1. Élément impur. Synon. lie. C'est le rendez-vous monstrueux Des gens perdus, sans pain ni places, Du sédiment des populaces (POMMIER, Paris, 1866, p. 408). À peine entrés dans le local surchauffé, ils [des miséreux] pissaient sous eux d'épuisement. Ils dégoulinaient. C'était la mistoufle. Un sédiment. De la substance humaine floconneuse en suspension (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 68).
2. Ce qui s'accumule peu à peu, ce qui subsiste, surcharge; traces que laissent une expérience, des événements. L'esprit des femmes est ainsi fait des sédiments successifs apportés par les hommes qui les ont aimées (MAUROIS, Climats, 1928, p. 25). On ne saurait plus être un critique à mon âge parce que les grandes œuvres ne nous apparaissent plus telles qu'elles sont. Nous ne pouvons plus les dégager des sédiments qu'y dépose notre vie à mesure qu'elle se retire (MAURIAC, Mém. intér., 1959, p. 44).
— Sédiment + déterm. Synon. accumulation, amas. Cette feuille stupide [un journal], sédiment de bêtise et de servilité (BARB. D'AUREV., Memor. 1, 1836, p. 36). La maladie a été trop longue pour que les parents ne portent au fond d'eux-mêmes un sédiment d'anxiété (LA VARENDE, Saint-Simon, 1955, p. 373).
REM. Sédimenteux, -euse, adj. a) Vx. Synon. de sédimentaire. Les rares empreintes végétales qu'on rencontre dans les couches sédimenteuses des terrains de transition (Ad. BRONGNIART, Graines foss., 1876, p. 4). b) Méd. Qui renferme un sédiment. Lorsqu'après une inflammation au foie, (...) les urines sont troubles et sédimenteuses, (...) la peau prend une teinte jaune (...), ce sont autant de preuves que l'inflammation dégénère en abcès (GEOFFROY, Méd. prat., 1800, p. 268).
Prononc. et Orth.:[]. Ac. 1694, 1718: sediment, dep. 1740: sé-. Étymol. et Hist. 1. 1564 méd. « parties solides que laisse déposer l'urine » (A. PARÉ, XV, 52, éd. J.-Fr. Malgaigne, t. 2, p. 499); 2. 1611 « dépôt produit par la précipitation des matières dissoutes dans un liquide » (COTGR.); 3. 1715 géol. (C.r. ds Journal des savants, 23 d'apr. R. ARVEILLER ds Fr. mod. t. 33, p. 229). Empr. au lat. sedimentum « tassement »; « fond, sédiment », dér. de sedere « être assis; séjourner; demeurer fixé ». Fréq. abs. littér.:30. Bbg. GOHIN 1903, p. 363.
sédiment [sedimɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1560, Paré, en méd.; lat. sedimentum « dépôt », de sedere « être assis, séjourner ».
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1 Méd. Dépôt dû à la précipitation de matières en suspension ou en dissolution dans un liquide. || Les sédiments organiques de l'urine, d'un échantillon de sang.
2 (1715). Géol., cour. Dépôt naturel dont la formation est due à l'action des agents dynamiques externes. ⇒ Couche, formation; roche. || Sédiments marins (littoraux, bathyaux, pélagiques, abyssaux…). → Dépôt, cit. 16; géosynclinal, cit. || Sédiments terrestres (d'eau douce, fluviaux, lacustres, de sources; glaciaires; éoliens…). ⇒ Alluvion. || Sédiments classés d'après leur mode de formation (⇒ Sédimentation), leur composition chimique (type carbonaté, siliceux, silico-alumineux), leur âge (sédiments secondaires…).
1 La plupart de nos collines ne se sont donc pas formées par des dépôts successifs amenés par un mouvement uniforme et constant; il faut nécessairement admettre (…) des intervalles considérables de temps entre les dates de la formation de chaque banc, pendant lesquels intervalles certaines espèces de coquillages auront (…) multiplié sur ce banc, et formé le lit coquilleux qui le surmonte : il faut accorder encore du temps pour que d'autres sédiments de graviers et de matières pierreuses aient été transportés et amenés par les eaux pour recevoir ce dépôt de coquilles.
Buffon, Hist. nat. des minéraux, De la pierre calcaire.
2 Il importe de distinguer le sédiment originel de la roche sédimentaire modifiée, qui a subi, postérieurement à son dépôt, une série de transformations physiques et chimiques dont les unes (…) ont lieu sur le fond même des mers, sitôt que le sédiment s'est déposé, tandis que les autres ont lieu beaucoup plus tard, sous l'influence de la pression et de la température, ou, postérieurement à l'émersion du dépôt, sous l'action des agents atmosphériques.
Émile Haug, Traité de géologie, VIII, t. I, p. 94.
♦ Par métaphore, fig. → Pédagogique, cit. 2.
3 L'esprit des femmes est ainsi fait des sédiments successifs apportés par les hommes qui les ont aimées, de même que les goûts des hommes conservent les images confuses et superposées des femmes qui ont traversé leur vie (…)
A. Maurois, Climats, I, III.
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DÉR. Sédimentaire, sédimentation, sédimenter.
COMP. Sédimentologie.
Encyclopédie Universelle. 2012.