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sirventès

sirvente [ sirvɑ̃t ] ou sirventès [ sirvɑ̃tɛs; sirvɛ̃tɛs ] n. m.
sirventeis v. 1155; du provenç. sirvent « serviteur »
Hist. littér. Poème moral ou satirique, inspiré le plus souvent de l'actualité politique.

sirventès ou sirvente nom masculin (ancien provençal sirventès) Genre poétique provençal des XIIe et XIIIe s. (C'est une poésie de circonstance, qui peut être politique, morale ou personnelle. Bertran de Born et Peire Cardenal excellèrent dans ce genre.)

⇒SIRVENTÈS, SIRVENTE, subst. masc.
HIST. LITTÉR. Poème à caractère satirique, politique ou moral que chantaient en Provence les troubadours des XIIe et XIIIe s. Les sirventès de Bertran de Born. Je connus particulièrement le jeune Rambaud, fils d'un chevalier de Provence du château de Vaquéras, qui se distingua par ses chansons et ses sirventes. Il s'éprit avec succès de la belle Béatrice, sœur du marquis de Montferrat (BARRÈS, Voy. Sparte, 1906, p. 223).
REM. Serventois, subst. masc. Chanson politique ou satirique pratiquée par les trouvères. Les premiers serventois sont très inspirés de leurs modèles provençaux, mais le genre dévie à la fin du XIIIe s. vers la poésie religieuse: c'est dans le sens de « pieuse louange » que Rutebeuf emploie ce mot (Mus. 1976, s.v. sirventès).
Prononc. et Orth.:[], [--], []. Sirvente: gén. [], seul Lar. Lang. fr. [], []; sirventès: MARTINET-WALTER 1973, ROB. 1985 [], [], Lar. Lang. fr. []. Ac. 1762-1878: sirvente: LITTRÉ: sirvente, sirventois; Lar. Lang. fr.: sirvente, sirventès et une autre entrée pour serventois; ROB. 1985: sirvente, sirventès ou serventois (forme fr.). Étymol. et Hist. Av. 1615 plur. syrventes (PASQUIER, Rech., VII, 4 ds HUG.). Empr. à l'a. prov. sirventes « id. » mil. XIIe s. (MARCOAT ds S. THIOLIER-MEJEAN, Les Poésies satiriques et morales des troubadours du XIIe à la fin du XIIIe s., p. 23), dér. de sirven(t) « serviteur » (1102 ds BRUNEL t. 1, p. 11, n ° 7, 8) du lat. serviens, -entis, v. sergent, non parce que le poème était composé par un sirven « serviteur armé » en l'honneur et au profit de son seigneur (P. MEYER ds Romania t. 19, pp. 26-29), mais peut-être p. allus. au lien hiérarchique qui l'unissait à la canso (genre supérieur dans la hiérarchie de la poésie provençale des troubadours) dont il serait issu (cf. S. THIOLIER-MEJEAN, op. cit., pp. 30-41); v. aussi D. RIEGER ds Grundriss der romanischen Literaturen des Mittelalters, vol. 2, t. 1, fasc. 4, pp. 9-61; E. KÖHLER, ibid., pp. 62-66 et D. RIEGER, Gattungen und Gattungsbezeichnungen der Trobadorlyrik, Tübingen, 1976. Cf. la forme fr. serventois supra rem. dep. ca 1150 (Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 5160, cf. aussi T.-L.).

sirvente [siʀvɑ̃t], sirventès [siʀvɑ̃tɛs; siʀvɛ̃tɛs] ou serventois [sɛʀvɑ̃twa] (forme franç.) n. m.
ÉTYM. XIIIe, sirvente; serventois, XIIe; syrvantes, 1762; du provençal sirvent « serviteur ».
Hist. littér. Poème moral ou satirique, inspiré le plus souvent de l'actualité politique, divisé en couplets que chantait le troubadour ou le trouvère.
0 On peut en juger par ce qui nous reste du troubadour Bertrand de Born. Son unique jouissance était de jouer quelque bon tour à son seigneur le roi Henri II (…) puis, quand tout était en feu, d'en faire un beau sirvente dans son château de Hautefort (…)
Michelet, Hist. de France, IV, V.

Encyclopédie Universelle. 2012.