solenniser [ sɔlanize ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1360; sollempnizer 1309; du lat. sollemnizare
♦ Rendre solennel. « par un coup de canon on solennise un grand événement » (Jaurès).
● solenniser verbe transitif (bas latin sollemnizare) Donner à un acte, à un événement un caractère solennel, une gravité particulière.
⇒SOLENNISER, verbe trans.
A. — [Corresp. à solennel A]
1. Célébrer avec solennité, avec un cérémonial (une circonstance, un événement). Solenniser une fête. Philippe célébra les jeux séculaires (...) jeux mystérieux solennisés pendant trois nuits à la lueur des flambeaux au bord du Tibre (CHATEAUBR., Ét. ou Disc. hist., t. 1, 1831, p. 147). La majeure partie des juifs de France célèbre avec empressement les grandes fêtes, (...) solennise aussi à la synagogue les événements marquants de la vie du pays, victoires ou deuils nationaux (WEILL, Judaïsme, 1931, p. 48).
2. Donner un caractère solennel à. [L'auteur] a tenté de solenniser quelques-uns de ceux des principaux souvenirs de notre époque qui peuvent être des leçons pour les sociétés futures (HUGO, Odes et ball., 1828, préf., p. 6).
B. — [Corresp. à solennel C; le suj. et le compl. désignent une chose concr., un élém. de la nature] Littér. L'heure est harmonieuse et grave sous les cieux; L'ombre, étendue au loin, solennise les lignes; Et l'homme, s'éveillant au mystère des signes, Sent monter lentement la prière à ses yeux (SAMAIN, Chariot, 1900, p. 134). En comparaison des graves chambres brunes solennisées par la nuit, les lampes de famille sont tièdes et délicieuses (MALÈGUE, Augustin, t. 1, 1933, p. 15).
REM. Solennisé, -ée, part. passé en empl. adj. Lui (...) avait trouvé le moyen de couvrir sa figure de rides, ses sourcils de poils hérissés; tout cela d'ailleurs ne lui seyait pas, son visage faisait l'effet d'être durci, bronzé, solennisé (PROUST, Temps retr., 1922, p. 921).
Prononc. et Orth.:[], (il) solennise [-ni:z]. Prononc. et Ac., v. solennel. Étymol. et Hist. 1. 1309 sollempnizer « célébrer avec cérémonie » (A.N. JJ 41, f ° 107 v ° ds GDF. Compl.); fin XIVe s. solennisier (JEAN FROISSART, Chron., éd. S. Luce, t. 3, p. 37, ligne 12); 2. 1828 « rendre solennel quelque chose, lui conférer une importance, une gravité particulière » (HUGO, loc. cit.). Empr. au lat. chrét. sollemnizare au sens 1. Fréq. abs. littér.:35.
DÉR. Solennisation, subst. fém. [Suivi d'un compl. déterminatif objectif introd. par de] Action de solenniser quelque chose; p. méton., résultat de cette action. a) [Corresp. à solennel A] La solennisation d'une fête. (Dict. XIXe et XXe s.). b) [Corresp. à solennel B] Quarante-huit avait eu lieu pendant notre séjour à Montpellier et j'assistais (...) à la proclamation de la République ou plutôt à la solennisation de cette haute formalité (VERLAINE, Œuvres compl., t. 5, Confess., 1895, p. 13). c) [Corresp. à solennel C] La tragédie ou l'épopée dramatique qui constituerait pour la collectivité l'exaltation, la solennisation d'un moment particulièrement important de sa vie (Arts et litt., 1935, p. 64-5). La Présentation au Temple de Padoue semble la solennisation de celle de Notre-Dame (MALRAUX, Voix sil., 1951, p. 256). — []. Prononc. et Ac. (contrairement aux autres mots de la famille non att. ds Ac. 1935) v. solennel. — 1res attest. 1396 a la solemnisacion du mariage (Déclaration du trousseau d'Isabelle de France, Arch. nat., J 643, n ° 13 bis et J 656, fol. 70 v o1 ds Mém. de la Sté de l'hist. de Paris, t. 29, 1902, p. 139), 1538 solennization (EST.), 1694 solennisation (Ac.); de solenniser, suff. -ation.
solenniser [sɔlanize] v. tr.
ÉTYM. 1360; sollempnizer, 1309; du bas lat. sollemnizare.
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1 Fêter de façon solennelle, avec pompe. || Solenniser un événement.
2 (Av. 1850). Rendre solennel. || Solenniser une réception.
0 Cette guerre extraordinaire, il fallait la solenniser par une grave et retentissante déclaration, comme par un coup de canon on solennise un grand événement.
Jaurès, Hist. socialiste, La République, t. IV, p. 81.
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DÉR. Solennisation.
Encyclopédie Universelle. 2012.