Akademik

spécialiser

spécialiser [ spesjalize ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1875 ; « spécifier » 1819; h. 1535; de spécial
1Donner un emploi spécial, déterminé et restreint à.
2 V. pron. Être cantonné, confiné dans un emploi spécial, restreint. « le dérivé tend à s'isoler du mot simple, à se spécialiser » (Dauzat). Acquérir des connaissances approfondies dans un domaine particulier. « Maintenant, chaque médecin se spécialise » (Huysmans). Il « s'était spécialisé dans les recherches historiques » (Martin du Gard)

spécialiser verbe transitif Rendre quelqu'un compétent dans un domaine, apte à un métier, à un travail spécial : Spécialiser des chercheurs en biochimie. Restreindre le domaine d'action d'une activité, d'une entreprise tout en les rendant plus performantes dans la voie choisie : Spécialiser les usines d'une région.

spécialiser
v. tr. Rendre spécialisé.
|| v. Pron. Libraire qui se spécialise dans les ouvrages anciens.

⇒SPÉCIALISER, verbe trans.
A. — Rendre quelqu'un ou quelque chose apte à un emploi précis, déterminé, restreint. Devant un tribunal que dire de « il a refusé de porter arme ». Voyez-vous un acquitté rentrant à la caserne. Le délit de droit commun, le vol, le donner au tribunal. A notre époque où on spécialise la justice. L'officier aime le soldat (BARRÈS, Cahiers, t. 5, 1906, p. 70). La ville américaine a son appareil de circulation permettant de spécialiser les quartiers, de séparer la ville des affaires de la ville du home, d'interposer entre elles d'immenses parcs, d'avoir sa campagne à l'intérieur (VIDAL DE LA BL., Princ. géogr. hum., 1921, p. 295).
Empl. abs. Restreindre par souci d'approfondissement un domaine de connaissance et ses applications. Si l'infirmité de notre entendement nous porte à morceler et à spécialiser pour mieux comprendre les choses, la tendance de notre esprit vers les causes nous porte à généraliser et chercher par cette analyse même la loi qui nous représente la cause idéale (Cl. BERNARD, Princ. méd. exp., 1878, p. 135).
B. — Empl. pronom.
1. [Le suj. désigne un animé] Se consacrer à une occupation, à une recherche, à un métier déterminé. Baudelaire ne fut peut-être qu'un esprit laborieux qui sentit et comprit par Poe des choses nouvelles et se raidit toute sa vie pour se spécialiser (BLANCHE, Modèles, 1928, p. 15). Les Canadiens ont, pour leur part, continué de se spécialiser dans l'étude des réacteurs à uranium naturel modérés à eau lourde (GOLDSCHMIDT, Avent. atom., 1962, p. 139).
2. [Le suj. désigne un inanimé] Être limité à un emploi spécial, restreint. Les fonctions politiques, administratives, judiciaires, se spécialisent de plus en plus. Il en est de même des fonctions artistiques et scientifiques (DURKHEIM, Divis. trav., 1893, p. 2).
Prononc. et Orth.: [spesjalize], (il) spécialise [-li:z]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. Ca 1535 « préciser » (G. DE SELVE, Vies de Plutarque), attest. isolée; 2. 1819 « indiquer, désigner spécialement » (BOISTE); 1823 se spécialiser « être désigné d'une manière particulière » (ibid.); 3. 1826 spécialiser « donner un emploi spécial, déterminé et restreint » (COMTE, Opuscules de Philos. soc., 5e opuscule, mars, Paris, Leroux, 1883, p. 262); 1843 se spécialiser « se cantonner dans une branche particulière d'études, de recherches » (BALZAC, Illus. perdues, p. 667). Dér. de spécial; suff. -iser. Fréq. abs. littér.:101.

spécialiser [spesjalize] v. tr.
ÉTYM. 1819; attestation isolée, 1535; de spécial.
1 Vx. « Indiquer d'une manière spéciale » (Littré). Spécifier.
2 (1875). Donner un emploi spécial (1.), déterminé et restreint. || Ma profession (cit. 6) me spécialise dans… || Spécialiser les travailleurs : les affecter à un travail précis.
0.1 C'est le principe de l'éducation allemande de spécialiser chaque Allemand. — Chaque Allemand ne connaît que sa spécialité, pour le reste il s'en remet au Gouvernement.
Giraudoux, Siegfried et le Limousin, p. 174.
——————
se spécialiser v. pron.
ÉTYM. (1823, « être désigné d'une manière particulière »).
Être cantonné, confiné dans un emploi spécial, restreint. || Ce dérivé tend à se spécialiser (→ Mallette, cit.).Se consacrer à une spécialité; choisir une branche spéciale d'études, un métier, un travail déterminé. || Se spécialiser dans qqch. (→ Ingénieur, cit. 3). || Médecin qui se spécialise (→ Oculiste, cit.). Spécialiste.
1 (…) l'esthétique tend à se spécialiser en autant de formes qu'il y a de talents.
R. de Gourmont, le Livre des masques, p. 209.
2 Depuis qu'il s'était installé à Genève, pour suivre Jacques, il avait renoncé à la dactylographie, et s'était spécialisé dans les recherches historiques.
Martin du Gard, les Thibault, t. VI, p. 41.
——————
spécialisé, ée p. p. adj.
Qui a une spécialité. || Un personnel hautement spécialisé.Ouvrier (cit. 2 et 5) spécialisé (abrév. O. S.), sans C. A. P. (c'est en fait un ouvrier sans spécialisation professionnelle véritable).Industrie spécialisée (→ Néolithique, cit.).Spécialisé en…, dans… || Faussaire (cit. 7) spécialisé dans ces sortes de supercheries. Spécialiste.
3 Quinette avait employé une après-midi (…) à visiter (…) quelques libraires plus ou moins spécialisés dans la vente des publications politiques.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. III, V, p. 93 (1933).
4 Une autre partie des équipes (…) en l'absence de personnel spécialisé, conduisit les voitures des malades et des morts.
Camus, la Peste, p. 151.
CONTR. Généraliser.
DÉR. Spécialisation.

Encyclopédie Universelle. 2012.