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• XIII^e; lat. spongiosus

1 ♦ Qui rappelle l'éponge, par sa structure alvéolaire ou poreuse, et sa consistance molle. ⇒aussi spongiforme. Corps spongieux de l'urètre. Tissu osseux spongieux.

2 ♦ (1690) Cour. Qui est mou et s'imbibe, retient les liquides. Sol spongieux.

adj.

d1./d Qui rappelle l'éponge par sa consistance, son aspect. Corps spongieux.

d2./d Qui s'imbibe d'eau comme une éponge. Sol spongieux.

⇒SPONGIEUX, -EUSE, adj.

A. — 1. Qui est d'une structure poreuse ou alvéolaire semblable à celle de l'éponge. Coloquinte. (...) Ce fruit (...) est enveloppé d'une peau blanche-jaunâtre, coriacée, et contient dans son intérieur une pulpe spongieuse, légère, blanche, sèche, molle (KAPELER, CAVENTOU, Manuel pharm. et drog., t. 1, 1821, p. 213). La rondelle taillée dans un tronc d'arbre, qui fut le type primitif de la roue, exigeait des arbres d'essence dure et de grand diamètre. Ce ne sont point des matériaux qui abondent dans les contrées où les palmiers et les arbres à bois tendre ou spongieux composent surtout la végétation (VIDAL DE LA BL., Princ. géogr. hum., 1921, p. 219).

♦ [En parlant de la forme du nez, de son aspect] Son crâne, entièrement dénudé, brillait comme un os et surplombait un nez d'une prodigieuse longueur, spongieux et bulbeux (GAUTIER, Rom. momie, 1858, p. 154). Celui-ci (...) avait un physique à la Galliffet, cheveux en brosse, visage serré, martial avec quelque affectation, un gros nez spongieux et rose (L. DAUDET, Ciel de feu, 1934, p. 178).

— Dans le domaine de l'anat. [Le tissu osseux] se dispose en lamelles d'apparence irrégulière limitant de petites cavités remplies de moelle; c'est le tissu spongieux (G. GÉRARD, Anat. hum., 1912, p. 5). Les poumons sont deux masses roses, spongieuses, élastiques, situées dans la cage thoracique et moulées contre sa paroi (CAMEFORT, GAMA, Sc. nat., 1960, p. 138).

♦ Os spongieux. ,,Tissu osseux à larges cavités remplies de moelle`` (Méd. Biol. t. 3 1972).

2. a) Qui est de consistance molle comme une éponge. Le sol spongieux trembloit autour de nous, et à chaque instant nous étions près d'être engloutis dans des fondrières (CHATEAUBR., Atala, 1803, p. 67). Carillons anglicans sur les spongieuses pelouses de Kew Gardens (MALÈGUE, Augustin, t. 1, 1933, p. 373).

♦ [En parlant d'une pers.] Le corps soufflé, enflé, spongieux, mou plutôt que gros et bien portant qui se devinait sous cette drôle de vêture, se remarquait par son effacement voulu, et mon taciturne voisin n'avait rien d'un conquérant, malgré sa rigueur (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 316).

[P. méton.] Les deux autres reprirent leur marche molle et spongieuse, sur des parties de prairies d'un vert ras, aux regains déjà moissonnés (MALÈGUE, Augustin, t. 1, 1933, p. 206).

— P. métaph. Aussi loin que l'œil portât à travers la brume liquide, on n'apercevait ni un arbre ni une maison. L'aube spongieuse et molle était trouée par moments de louches passées de lumière (GRACQ, Syrtes, 1951, p. 19).

b) Au fig. [En parlant d'un son, d'un bruit] Sourd, étouffé. On a traversé la cour où le fumier cède sous les semelles avec un bruit spongieux (BARBUSSE, Feu, 1916, p. 187). Il n'écoutait que la descente de sa douleur. Il cessa de respirer. Un ... deux ... trois ... quatre ... Les coups se rapprochaient, nets, mais sourds, presque spongieux (MALRAUX, Voie roy., 1930, p. 240).

B. — Qui s'imbibe ou qui est imbibé de liquide, qui retient l'humidité comme une éponge. Roche spongieuse. L'air, par sa qualité spongieuse, aspire sans cesse en vapeurs les eaux de l'océan, et il les expire en pluies et en neiges aux sommets des hautes montagnes, pour entretenir les lacs et les fleuves (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 138). Cayrouse ricane, en trempant des mies spongieuses dans le jus de son aloyau (MARTIN DU G., Devenir, 1909, p. 34).

— Spongieux de qqc. Nous longeons la rive, sur une étroite chaussée raboteuse, humide encore et spongieuse des eaux récentes (FROMENTIN, Voy. Égypte, 1869, p. 70). La terre était spongieuse d'un récent dégel (DRUON, Chute corps, 1950, p. 29).

REM. Spongiabilité, subst. fém., rare, synon. de spongiosité. Pourquoi ne dit-on pas la spongiabilité de l'air, pour rendre la faculté qu'il a de s'imbiber d'eau et de l'exprimer, comme on dit, son élasticité et sa condensation? (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 138).

Prononc. et Orth.:[], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Fin XIII^e s.-déb XIV^e s. « qui est de la nature de l'éponge » (Gloss. rom., ms. Bruxelles, 9543 ds T.-L.); 2. 1314 spongieus « qui retient les liquides » (Chirurgie Henri de Mondeville, éd. A. Bos,155). Empr. au lat. spongiosus « qui ressemble ou a les caractères d'une éponge », dér. de spongia « éponge », pour servir d'adj. à éponge. Fréq. abs. littér.:128.

spongieux, euse [spɔ̃ʒjø, øz] adj.

ÉTYM. XIII^e; lat. spongiosus, de spongia « éponge ».

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1 Qui est de la nature de l'éponge, la rappelle par quelque caractère. — De structure alvéolaire. || Tissu spongieux des os. — De structure alvéolaire ou poreuse, et de consistance molle. || Masse spongieuse des poumons (cit. 1). || Gâteau spongieux.