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• 1893; calque de l'all.; de sub- et lat. limen, inis « seuil »

adj. PSYCHO Qui ne dépasse pas le seuil de la conscience.

— Publicité subliminale, perçue par le seul inconscient.

⇒SUBLIMINAL, -ALE, -AUX, adj.

A. — [En parlant d'un stimulus] Qui n'atteint pas un seuil suffisant pour provoquer une excitation sensorielle. Si l'on fait croître peu à peu un stimulus lumineux à partir d'une valeur subliminale, il y a d'abord expérience d'une certaine disposition du corps et soudain la sensation se continue et « se propage dans le domaine visuel » (MERLEAU-PONTY, Phénoménol. perception, 1945, p. 244).

— P. plaisant. Le professeur de philo, mélomane et compositeur, adorateur de César Franck, ne peut s'empêcher d'exprimer son inquiétude à l'égard de Debussy. Un jour, il le citait comme exemple d'art subliminal (ALAIN-FOURNIER, Corresp. [avec Rivière], 1906, p. 333).

B. — Qui est inférieur au seuil de la conscience. Une puissance d'intuition constamment nourrie par la zone subliminale du moi y joue autant de rôle que les opérations calculées de l'esprit. On le voit bien chez la femme, généralement plus proche que l'homme de la vie subliminale, et qui atteint à tant d'intuitions justes sans pouvoir les justifier (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 572).

♦ Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. Il avait l'habitude de soupeser à distance l'animal humain, d'ausculter les consciences et les inconscients, le subliminal comme on dit (ARNOUX, Rêv. policier amat., 1945, p. 112).

♦ Moi subliminal. ,,Ensemble des états et des opérations mentales qui ne parviennent pas au moi conscient`` (LAL. 1968). Mais la Destinée, on la voit venir. Il suffit de faire en soi le silence intérieur, et de laisser libre cette force que les savants appellent le moi subliminal, cet être à la surface duquel nous vivons et qui est plus nous que nous-mêmes (BOURGET, Némésis, 1918, p. 119).

— PUBLIC. Publicité subliminale. Message publicitaire dont certains éléments inférieurs au seuil de perception visent l'inconscient du destinataire. (Dict. XX^e s.).

REM. Subliminaire, adj., psychol., synon. de subliminal, -ale, -aux. Des études poursuivies à Princeton ont, par exemple, essayé d'utiliser systématiquement des messages subliminaires incorporés dans des messages explicites (Commun. 1971).

Prononc.:[sybliminal], plur. masc. [-o]. Étymol. et Hist. 1893 adj. (Th. FLOURNOY, Des Phénomènes de synopsie, pp. 117-118 ds QUEM. DDL t. 25: La division de M. Myers des couches du Moi en subliminales et supraliminales¹ [Note 1: F. W. H. MYERS, The subliminal Consciousness]). Terme vulgarisé par le psychologue angl. F. W. Myers vers la fin du XIX^e s., (notamment en 1892 par The subliminal consciousness, Proceed. of the Soc. for psychical Researches, VII, cf. LAL. 1968), forgé à l'aide de l'élém. sub- marquant l'infériorité et du lat. limen, -inis « seuil », comme calque de l'all. Unter der Schwelle s.-ent. des Bewusstseins « au-dessous du seuil de conscience » empl. par Herbart (Psychol. als Wissenschaft 1824, I,47 ds NED); cf. l'angl. subliminal « au-dessous du seuil de sensation ou de conscience », dep. 1886 ds NED. Bbg. QUEM. DDL t. 15.

subliminal, ale, aux [sybliminal, o] adj.

ÉTYM. 1893, in D. D. L.; calque de l'all.; de sub-, et lat. limen, -inis « seuil ».

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♦ Psychol. Qui n'atteint pas un niveau suffisant pour manifester sa présence (on dit aussi infraliminal ou infraliminaire). — Spécialt. Qui est inférieur au seuil de la conscience (⇒ Subconscient). || Perception subliminale (ou subliminaire). || Publicité subliminale : message publicitaire destiné à être subconsciemment perçu par le destinataire.