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EXORCISME
EXORCISME

EXORCISME

Acte liturgique exprimant que la vie chrétienne est un combat contre les puissances du mal et célébrant la victoire du Christ sur le péché. Les exorcismes sont employés d’abord, selon un usage très ancien, dans les célébrations jalonnant le cheminement des catéchumènes vers le baptême, que la liturgie présente comme une lutte contre le péché. Saint Jean Chrysostome dit à ce propos: «Dans les combats olympiques, l’arbitre se tient au milieu des deux adversaires sans en favoriser aucun [...]. Dans le combat qui nous oppose au Diable, le Christ ne se tient pas dans l’entre-deux, il est tout entier nôtre [...]: quand nous sommes entrés en lice, il nous a oints, tandis qu’il a enchaîné l’autre.» Le rite consiste habituellement dans une imposition des mains, à laquelle se joint parfois une onction d’huile, symbole de l’agilité dans le combat, ou une insufflation, selon l’image biblique du souffle de Dieu évoquant son Esprit. Les formulaires actuels s’adressent au Seigneur, alors que les anciens étaient des adjurations au Démon. Plus tard, des exorcismes ont été introduits dans des bénédictions d’éléments naturels: les choses de ce monde peuvent servir au bien comme au mal, car toute réalité terrestre est ambiguë; l’Église affirme par là les choix qui, dans leur usage, s’imposent aux chrétiens. A cause de la similitude du cérémonial, le même mot a été employé, à une époque plus récente et avec une signification toute différente, pour les rites et formules employés dans les cas d’obsession et de possession diabolique extraordinaires. Ces exorcismes sont réservés par le droit ecclésiastique à des prêtres désignés par l’évêque. Cet usage et sa pertinence renvoient au problème même de la possession.

exorcisme [ ɛgzɔrsism ] n. m.
• 1495; lat. ecclés. exorcismus, gr. exorkismos
Pratique religieuse ou magique dirigée contre les démons. adjuration, conjuration. Faire des exorcismes ( exorciste) . Formules d'exorcisme. La cérémonie « spectaculaire de l'exorcisme, avec crucifix brandi et invocations à tous les saints du ciel, où Satan est sommé de se nommer et de fuir » (M. Rouanet).
Fig. et littér. Ce qui chasse un tourment, une angoisse. « Pensant trouver dans la tendresse le seul exorcisme efficace » (Martin du Gard).

exorcisme nom masculin (latin ecclésiastique exorcismus, du grec eksorkismos) Pratique religieuse ayant pour but de chasser le démon qui a pris possession de quelqu'un. Prière par laquelle on exorcise quelqu'un ou quelque chose. Littéraire. Ce qui chasse une angoisse, une douleur morale qui hante quelqu'un.

exorcisme
n. m. Cérémonie par laquelle on exorcise.

⇒EXORCISME, subst. masc.
A.— Pratique religieuse ou magique, comportant certaines formules et certains gestes rituels, destinée à chasser le démon d'un endroit qu'il occupe et, en particulier, du corps d'un possédé; formule, prière par laquelle on exorcise. Formule d'exorcisme; les prières de l'exorcisme; exorcismes ordinaires, extraordinaires; faire, réciter des exorcismes :
« Les démons sentent mauvais », rétorqua vivement Capiton. « Si vous êtes à côté d'un individu démoniaque, vous sentez toujours l'odeur de son démon. Tous les ministres qui ont, comme moi, pratiqué l'exorcisme, vous diront qu'il en est bien ainsi. »
JOUVE, Scène capit., 1935, p. 163.
Spéc. Formule, prière destinée à dépouiller certaines choses (eau, sel, etc.) de leur caractère profane ou de l'emprise du démon pour les consacrer. Comme l'eau sous l'exorcisme se purge de son maléfice, c'est ainsi que, contrainte à contenir le Dieu saint, la pierre païenne dégagea extérieurement une vermine grimaçante et démoniaque (CLAUDEL, Art poét., 1907, p. 214).
B.— Au fig. Fait de chasser un mal physique ou moral; ce qui le chasse. Il importe de distinguer dans ce déchiffrement [de la conscience] l'exorcisme du mensonge fondamental issu de la faute et l'exploration d'une nature cachée (RICŒUR, Philos. volonté, 1949, p. 351).
Prononc. et Orth. :[]. Cf. é-1. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1250 relig. (Règle cistercienne, p. 463 ds T.-L.); 2. 1805 fig. (DESTUTT DE TR., Idéol., 3, p. 143). Empr. au lat. chrét. exorcismus « adjuration; action de chasser les démons » gr. « action de faire prêter serment »; terme relig. « exorcisme ». Fréq. abs. littér. :92. Bbg. HAGON (G.). Passion et exorcisme chez Julien Green. Bruxelles, 1965/66.

exorcisme [ɛgzɔʀsism] n. m.
ÉTYM. 1495; lat. ecclés. exorcismus, grec exorkismos, de exorkizein. → Exorciser.
1 Pratique religieuse dirigée contre les démons. Adjuration, conjuration. || Prières de l'exorcisme. || Réciter, faire des exorcismes. || Le Rituel romain contient un formulaire des exorcismes.
1 Le curé du village fut prévenu (…) Il accourut en surplis comme pour administrer un mourant et il prononça, en étendant les mains, les formules d'exorcisme, pendant que quatre hommes maintenaient sur un lit la femme écumante et tordue.
Maupassant, Clair de lune, « Conte de Noël », p. 86.
1.1 L'innocent s'était avisé de réciter les prières de l'exorcisme sur la tête d'une fille devenue démente, et la terreur de deux villages.
Bernanos, l'Imposture, in Œ. roman., Pl., p. 336.
1.2 — Mon père, je suis possédé du percepteur. Pouvez-vous pratiquer l'exorcisme ? Il m'a dit :
— Mon fils… vous m'auriez parlé du Démon… J'aurais pu tenter quelque chose… Mais contre les puissances de l'argent…
Raymond Devos, Sens dessus dessous, « Le possédé du percepteur », p. 15.
Théol. cathol. || Faire des exorcismes sur l'eau, le sel, l'huile : faire des prières destinées à les soustraire de l'influence du démon.
2 Fig. et littér. Ce qui chasse un tourment, une angoisse.
2 Pensant trouver dans la tendresse le seul exorcisme efficace, elle balbutia craintivement (…)
Martin du Gard, les Thibault, t. VIII, p. 55.

Encyclopédie Universelle. 2012.