targuer (se) [ targe ] v. pron. <conjug. : 1>
• XVIIe; se targer de qqn « se mettre sous sa protection » XIVe; de l'a. fr. se targer « se couvrir d'une targe »
♦ Littér. SE TARGUER DE (QQCH.) :se prévaloir avec ostentation, se vanter de. ⇒ se flatter, se piquer, se vanter. « Certes, vous vous targuez d'un bien faible avantage » (Molière). « La seule vertu dont je me targue : le scrupule » (Colette). (Suivi d'un inf.) Il se targue d'y parvenir (cf. Se faire fort de). « Vous vous targuez de ce qu'on parle allemand à Strasbourg » (Fustel de Coulanges).
targuer (se)
v. Pron. Litt. Se targuer de (qqch): se prévaloir avec ostentation de (qqch).
|| Se targuer de (+ inf.): se faire fort de. Il se targue de tenir la distance.
targuer (se) [taʀge] v. pron.
ÉTYM. 1666, Molière; « se protéger, se garantir contre », XVIe; se targer de qqn « se mettre sous la protection de qqn », 1536; de l'anç. franç. se targer « se couvrir d'une targe » (v. 1210) et, par métaphore, « (se) défendre, (se) protéger », ainsi que se targer de « s'appuyer sur ».
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♦ Littér. ou style soutenu. || Se targuer de : se prévaloir de (qqch.) avec ostentation, se vanter de… ⇒ Enorgueillir (s'), piquer (se). || « Certes, vous vous targuez d'un bien faible avantage » (→ Âge, cit. 12, Molière). || J'ai connu tant de jeunes gens qui se targuaient de sincérité ! (cit. 4). || Se targuer de qualités imaginaires. ⇒ Attribuer (s'). — Se targuer de… (et l'inf.). → Aliéner, cit. 9. || Se targuer de pouvoir… ⇒ Fort (se faire fort de…); → Circonscrire, cit. 1. — Se targuer de ce que…
1 Vous vous targuez de ce qu'on parle allemand à Strasbourg; en est-il moins vrai que c'est à Strasbourg que l'on a chanté pour la première fois notre Marseillaise !
Fustel de Coulanges, Questions contemporaines, p. 96.
2 Il ne m'a pas enivrée au point de m'ôter la seule vertu dont je me targue : le scrupule.
Colette, Belles saisons, p. 213.
Encyclopédie Universelle. 2012.