technocrate [ tɛknɔkrat ] n. m.
• v. 1920, repris 1957; de technocratie
♦ (Souvent péj.) Ministre, haut fonctionnaire technicien (1o) (⇒ énarque), tendant à faire prévaloir les aspects techniques d'un problème sur les considérations sociales et humaines (⇒aussi eurocrate). « Voués au service de l'État, “les technocrates” s'imposent par leur compétence au monde politique et tendent à se confondre avec lui » (L'Entreprise, 1971).
● technocrate nom Homme, femme politique ou haut fonctionnaire qui fait prévaloir les données techniques ou économiques sur les facteurs humains. Partisan de la technocratie.
technocrate
n. (Souvent péjor.) Responsable des affaires publiques qui privilégie les aspects techniques des problèmes au détriment des aspects humains.
⇒TECHNOCRATE, subst.
Souvent péj. Partisan de la technocratie; personnage politique ou haut fonctionnaire qui agit, décide en fonction de données techniques ou économiques et sans donner la priorité aux facteurs humains. Abrév. plais. techno On dirait que nos psycho-sociologues et technocrates réunis ont peur de s'abaisser jusqu'aux réalités de la vie (ANTOINE, PASSERON, Réforme Univ., 1966, p. 121). L'aide à l'exportation pour les produits de l'élevage ne dépend donc plus de décisions gouvernementales, mais d'un organisme supranational peuplé de technocrates (WOLKOWITSCH, Élev., 1966, p. 199).
Prononc.:[]. Étymol. et Hist. 1945 (Esprit, t. XIV, p. 405 ds Fonds BARBIER). Comp. des élém. formants techno- (de technique) et -crate, gr. -, de « force, pouvoir ». Bbg. QUEM. DDL t. 37 (s.v. techno).
technocrate [tɛknɔkʀat] n. m.
ÉTYM. V. 1920, repris 1957; de technocratie.
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♦ (Souvent péj.). Personne qui détient un pouvoir sur le plan technique; spécialt, ministre, haut fonctionnaire technicien [I., 1.] (⇒ Énarque), tendant à faire prévaloir les conceptions techniques d'un problème au détriment des conséquences sociales et humaines. ⇒ Technocratie. || « Voués au service de l'État, “les technocrates” s'imposent par leur compétence au monde politique et tendent à se confondre avec lui » (Entreprise, 17 avr. 1971).
1 (…) l'aspect « Sciences Po et gosse de riche », loin de desservir un jeune ministre, flatte dans le public le goût de la réussite fondée sur la compétence. Car ces techniciens, que des députés n'empêchent plus de travailler, vous pouvez les appeler des technocrates, ils plaisent, la télévision les sert, les porte, et les portera Dieu sait jusqu'où.
2 Dans la mesure où la dénomination « société technicienne » est exacte, elle suppose la transformation de la technique — autrefois subordonnée et même réprimée par le malthusianisme — en facteur autonome, économique et socialement déterminant. Un tel facteur ne peut se constituer et agir que par une « couche » sociale qui tend à devenir caste ou classe : les technocrates. La dénomination se modifie; il convient de dire : « société technocratique ». Mais les technocrates n'agissent que par la voie organisationnelle et institutionnelle. Leur rationalité a des buts et des moyens spécifiques. On dira donc : « société technocratico-bureaucratique », ce qui enlève tout prestige à la définition.
Henri Lefebvre, la Vie quotidienne dans le monde moderne, p. 99.
Encyclopédie Universelle. 2012.