théocratie [ teɔkrasi ] n. f.
• 1679; gr. theocratia
♦ Didact. Mode de gouvernement dans lequel l'autorité, censée émaner directement de la Divinité, est exercée par une caste sacerdotale ou par un souverain considéré comme le représentant de Dieu sur la terre (parfois même comme un dieu incarné). « Dans la haute antiquité, la force était dans la théocratie; le prêtre tenait le glaive et l'encensoir » (Balzac).
♢ Par ext. Régime où l'Église, les prêtres jouent un rôle politique important.
● théocratie nom féminin (grec theokratia) Société où l'autorité politique a une assise d'ordre divin et où le détenteur du pouvoir est soit l'incarnation d'un dieu (dalaï-lama), soit son descendant (Inca), soit encore son ministre (grand prêtre chez les Hébreux). [Dans un État théocratique pur, la loi civile et la loi religieuse se confondent.] ● théocratie (citations) nom féminin (grec theokratia) Ralph Waldo Emerson Boston 1803-Concord, Massachusetts, 1882 Tout gouvernement est une théocratie impure. Every government is an impure theocracy. Essays, Politics
théocratie
n. f. Didac. Forme de gouvernement dans laquelle l'autorité est exercée soit par les représentants d'une caste sacerdotale, soit par un souverain, au nom d'un dieu ou de Dieu.
⇒THÉOCRATIE, subst. fém.
Forme de gouvernement dans lequel le pouvoir, considéré comme émanant de Dieu, est exercé par ceux qui sont investis de l'autorité religieuse ou par un souverain considéré comme le représentant de Dieu sur la terre ou comme un dieu incarné. Parcourez l'histoire; interrogez l'Asie, l'Égypte; toutes les grandes théocraties sont l'ouvrage d'un clergé qui est lui-même une société complète, qui se suffit à lui-même, et n'emprunte rien au dehors (GUIZOT, Hist. civilis., leçon 10, 1828, p. 13). Les théocraties charismatiques et leur vie morale. — Dans ce type de sociétés et de structures globales, l'identité de l'État et de l'Église, incarnée dans le Roi-Prêtre-Dieu vivant (...) prédomine sur tous les autres groupements (Traité sociol., 1968, p. 162).
— P. métaph. Il se constitue dans notre Université une sorte de théocratie. Vous avez des professeurs qui se comprennent comme des prêtres de la science (BARRÈS, Cahiers, t. 8, 1910, p. 54).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1679 « gouvernement de Dieu, d'une caste sacerdotale » (Lettre de H. Morin à P. D. Huet d'apr. TOLMER ds Fr. mod. t. 14, p. 291); 1702 (FUR.: cette théocratie [l'ancien gouvernement des Juifs] dura jusqu'à Saül. — Il y eut une théocratie imaginaire à Athènes). Empr. au gr. « gouvernement de Dieu, théocratie », mot qui semble avoir été créé au Ier s. par l'historien Flavius Josèphe (Cont. Apionem, l. II, c. XVI ds Théol. cath. t. 15, 1). Fréq. abs. littér.:104.
DÉR. Théocrate, subst. masc. et adj. a) (Celui) qui exerce un pouvoir de nature théocratique. [Moïse confia la Genèse en] dépôt au peuple dont il était reconnu pour le prophète et le législateur théocrate (P. LEROUX, Humanité, 1840, p. 523). b) (Celui) qui est partisan de la théocratie. Si « théocrate » qu'il soit par ailleurs, Dostoïevsky reprochera à l'Église catholique de trop s'incarner, de trop chercher à réaliser un ordre chrétien ici-bas, au point de contracter les souillures de la terre (MARITAIN, Human. intégr., 1936, p. 115). — []. — 1res attest. a) ca 1775 « prêtre porteur d'une souveraineté temporelle » (RESTIF ds MERCIER Néol.), b) 1798, 27 nov. les théocrates « partisans des prêtres, de l'Église » (ds AULARD, Paris pendant la Réaction thermidorienne, t. 5, p. 228 ds BRUNOT t. 9, p. 911); dér. régr. de théocratie.
BBG. — DUB. Pol. 1962, p. 429. — GOHIN 1903, p. 288 (s.v. théocrate). — VARDAR Soc. pol. 1973 [1970], p. 312.
théocratie [teɔkʀasi] n. f.
ÉTYM. 1679; grec theocratia; de théo-, et -cratie.
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♦ Didactique.
1 Mode de gouvernement dans lequel l'autorité, qui est censée émaner directement de la divinité, est exercée par une caste sacerdotale ou par un souverain considéré comme le représentant de Dieu sur la terre, parfois même comme un dieu incarné. || La théocratie, telle qu'elle s'exerce au Tibet (→ Lamaïsme, cit.).
1 (…) dans la haute antiquité, la force était dans la théocratie; le prêtre tenait le glaive et l'encensoir.
Balzac, la Peau de chagrin, Pl., t. IX, p. 57.
2 Les interventions de ses dieux sont imprévisibles comme leurs oracles. Nul livre révélé ne fixe à jamais leur loi. Les temples ne dispensent pas d'enseignement religieux, et la Grèce ne possède pas de caste sacerdotale. Les chrétiens ont très vite distingué des autres infidèles les païens sans clergé, sans théocratie, sans Créateur, sans Juge et sans éternité.
Malraux, la Métamorphose des dieux, p. 51.
2 Par ext. (Dans la langue de la polémique, surtout pendant la Révolution française). Régime où l'Église, les prêtres jouent un rôle politique important.
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DÉR. Théocrate, théocratique.
Encyclopédie Universelle. 2012.