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tordu

tordu, ue [ tɔrdy ] adj.
• 1680; de tordre
1Qui est dévié, tourné de travers; qui n'est pas droit, suit une ligne sinueuse. Règle tordue. Jambes tordues. cagneux, 1. tors. « La bouche fine et légèrement tordue » (Aragon). Un vieil homme tout tordu. Fig. Coup tordu : acte malveillant.
2Fig. Avoir l'esprit tordu, bizarre, mal fait, compliqué.
Fam. Il est complètement tordu, fou. — Subst. (t. d'injure) Quel tordu ! C'est une vraie tordue.

tordu, tordue nom Familier. Personne qui a l'esprit mal tourné, des idées bizarres.

tordu, ue
adj. et n.
d1./d Qui était droit mais ne l'est plus; recourbé, déformé. V. aussi tors.
d2./d Fig. et Fam. Un peu fou.
|| Subst. Quel tordu!
Avoir l'esprit tordu, compliqué ou mal tourné.

⇒TORDU, -UE, part. passé, adj. et subst.
I. — Part. passé de tordre.
II. — Adjectif
A. — 1. Fam. [En parlant d'une chose] Qui n'est pas droit, qui est dévié, de travers; qui est plié ou tourné. Clou, chemin tordu; roue tordue. Il redressa de son mieux le manche tordu de sa casserole (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 177). Sa cravache d'osier tordu, à bout d'or, était enfoncée dans la botte droite (R. BAZIN, Blé, 1907, p. 18).
BOT. Préfloraison tordue. Préfloraison dans laquelle les pétales sont contournés en vrille. [L'ipomée de Virginie] déploie sa préfloraison tordue [comme du liseron ordinaire] (JAMMES, Nuits qui me chantent, 1928, p. 74).
2. [En parlant d'une pers., du corps ou d'une partie du corps d'une pers.] Qui est déformé, de travers. Bouche tordue; corps tordu; membres tordus; lèvres, jambes tordues. Un long nez tordu mais honnête, ne reniflant que d'une narine mais de la bonne (BENJAMIN, Gaspard, 1915, p. 11). Des libérés politiques qui ont les pieds tordus pour avoir trop longtemps traîné le boulet (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 383).
Pop. Avoir la gueule tordue. Être très laid. (Dict. XXe s.).
B. — Au fig. Bizarre, extravagant, fou. Avoir l'esprit tordu. Un gars que tu détestes vraiment, c'est normal de souhaiter qu'il crève; c'est dans le cas contraire qu'on serait tordu (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 565).
III. — Subst.
A. — Fam. Personne mal bâtie, difforme. Ils sont là, la poitrine bombée, la tête haute, les bras collés au corps raide... Trente-cinq... Des grands et des petits, des droits et des tordus (TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p. 370).
B. — Pop. Personne un peu folle ou bête. Je suis un imbécile, un tordu, un Joseph... Je n'ai rien vu, rien entendu, rien compris (VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, p. 93).
— [Empl. comme injure] Dis donc tordu, lui prononce-t-il en anglais (QUENEAU, Loin Rueil, 1944, p. 200). « Où est le pain? » « Le pain? Espèce de tordu, il n'y a personne en bas, les cuisines ne sont même pas ouvertes » (SARTRE, Mort ds âme, 1949, p. 257).
Prononc.:[]. Fréq. abs. littér.:767. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 418, b) 1 349; XXe s.: a) 1 731, b) 1 140. Bbg. CHAUTARD Vie étrange Argot 1931, p. 673.

Encyclopédie Universelle. 2012.