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tourmenteur

tourmenteur, euse [ turmɑ̃tɶr, øz ] n.
XIIe; de tourmenter
1Vx Bourreau.
2Littér. Personne qui tourmente, persécute qqn. persécuteur. Fig. « mon ennemi, mon tourmenteur : l'amour » (Colette).

tourmenteur, tourmenteuse adjectif et nom Littéraire. Qui donne du tourment.

⇒TOURMENTEUR, -EUSE, subst. et adj.
I. — Substantif
A. — Au masc., vx. Celui qui exécutait les peines corporelles ordonnées par une cour de justice. Synon. bourreau. Était-ce que la honte et le désespoir du pilori duraient encore au fond de son cœur, que les coups de fouet du tourmenteur se répercutaient sans fin dans son âme (HUGO, N.-D. Paris, 1832, p. 301).
B. — Vieilli ou littér. Personne qui tourmente, maltraite, persécute quelqu'un. L'enfant avait grandi dans un respect froid pour cet homme qu'il sentait le méchant, le tourmenteur (ZOLA, Travail, t. 2, 1901, p. 104). Mes tourmenteuses se tenaient sur la brèche et m'attendaient (COLETTE, Képi, 1943, p. 143).
Tourmenteur de. C'est cet homme [l'intendant Foucault] (...) qui va devenir un persécuteur acharné (...) de chrétiens plus honnêtes que lui, un tourmenteur du corps et des âmes (SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t. 3, 1862, p. 433).
P. métaph. C'est pour les gens de son siècle un tourmenteur littéraire [le grand critique] (BALZAC, Œuvres div., t. 3, 1843, p. 581).
II. — Adj., rare. Qui tourmente. Rêves tourmenteurs; pensées tourmenteuses. [Mme Swetchine] nous apparaît bien [dans ses lettres] telle qu'elle est, une âme tourmenteuse d'elle-même (SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t. 1, 1861, p. 221). Les hommes se partagent en âmes tourmentées et en diables tourmenteurs (THEURIET, Madame Heurteloup, Bar-le-Duc, Bollaert, 1987 [1882], p. 29).
REM. Tourmentateur, subst. masc., hapax. À quoi Hilaire Mardi se réfère-t-il, à quel secret enterré que lui seul, le tourmentateur expert et le Patron crucifié possèdent et partagent? (ARNOUX, Crimes innoc., 1952, p. 155).
Prononc.:[], fém. [-ø:z]. Étymol. et Hist. 1. Ca 1185 subst. « celui qui tourmente, persécute; bourreau » (MARIE DE FRANCE, Purgatoire St Patrice, 1114 ds T.-L.); 2. av. 1763 adj. songes tourmenteurs (PRÉVOST d'apr. MERCIER Néol. 1801). Dér. de tourmenter; suff. -eur2. Fréq. abs. littér.:59. Bbg. GOHIN 1903, p. 242.

tourmenteur, euse [tuʀmɑ̃tœʀ, øz] n. et adj.
ÉTYM. Fin XIIe, tormenteor; de tourmenter.
1 Vx. Bourreau.
2 (1555). Littér. Personne qui tourmente, maltraite, persécute quelqu'un.
1 (…) la mémoire est la tourmenteuse des jaloux (…)
Hugo, Notre-Dame de Paris, IX, V.
2 (…) voici que reparaît mon ennemi, mon tourmenteur : l'amour.
Colette, la Vagabonde, p. 116.
3 Adj. (Rare). Qui tourmente. || Scrupules tourmenteurs.
3 (…) le génie tourmenteur qui s'est appelé la Force sociale a su rassembler pour eux, en une gerbe unique de tribulation souveraine, toute cette flore éparse de pénalités criminelles.
Léon Bloy, le Désespéré, p. 253.
CONTR. Consolant.

Encyclopédie Universelle. 2012.