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travaillé

travaillé, ée [ travaje ] adj.
• 1559; « inquiet » 1080; de travailler
Ouvragé. « Des donjons travaillés comme de la dentelle » (Gobineau).
Exécuté, élaboré avec le plus grand soin. Poèmes « en prose rythmée, travaillée et polie » (Gautier).

travaillé, ée
adj. Qui a été exécuté avec soin, où l'on sent le travail. Un bijou très travaillé. Style travaillé.

⇒TRAVAILLÉ, -ÉE, part. passé et adj.
I. — Part. passé de travailler.
II. — Adjectif
A. — [Corresp. à travailler B 3]
1. Qui a été soumis à une série d'actions de manière à pouvoir être utilisé. Bois, métal travaillé. Les ressources considérables qu'il pouvait tirer de la peau travaillée, du cuir en un mot (CLOSSET, Trav. artist. cuir, 1930, p. 4). L'enracinement des arbres est, dans de très nombreux cas, entièrement déterminé par la profondeur du sol travaillé avant la plantation (BOULAY, Arboric. et prod. fruit., 1961, p. 83).
2. Dont l'élaboration a demandé du temps, du soin, de la patience, des efforts. Article, rapport travaillé; passages travaillés. Des personnages qui s'analysent complaisamment et qui échangent des répliques travaillées au lieu de laisser le spectateur meubler le silence (Arts et litt., 1935, p. 78-7). Une pensée scientifique longuement travaillée (BACHELARD, Poét. espace, 1957, p. 1).
SPORTS (tennis). Balle travaillée. Doué d'un service terrible, il (...) délivrait une seconde balle travaillée avec des effets de gaucher (ALBARRAN, COCHET, Hist. du tennis, 1960, p. 183).
3. Dont l'élaboration soignée témoigne de préoccupations esthétiques. Des anneaux pour les jambes, des bagues aux chatons finement travaillés (GAUTIER, Rom. momie, 1858, p. 202). Ses vers [d'Alfred de Vigny] si travaillés et si purs, ne se lisent plus que très peu (ZOLA, Doc. littér., Poëtes contemp., 1881, p. 132).
B. — [Corresp. à travailler A 1] Heure, journée, semaine travaillée. Heure, journée, semaine pendant laquelle on exerce une activité professionnelle. Anton. chômé. Actuellement, les heures non « travaillées » au-dessous de la quarantième sont indemnisées (Le Monde, 9 janv. 1975 ds GILB. 1980).
Prononc.:[]. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1100 « tourmenté, soucieux » sans compl., d'une pers. (Roland, éd. J. Bédier, 2525: Karles se dort cum hume traveillet); b) 1409 « tourmenté, préoccupé » (Livre des fais de Bouciquaut, éd. D. Lalande, IV, 11, p. 434, 82: quant l'imaginacion est traveillee de plusieurs choses diverses [...], elle rent l'entendement [...] comme tout aveugle); 2. ca 1165 « fatigué, épuisé » (BENOÎT DE STE-MAURE, Troie, éd. L. Constans, 8155); 3. 1475 « qui subit physiquement les inconvénients de quelque chose » (J. DE ROYE, Chron. scandaleuse, t. 1, p. 322: traveillez [...] de la pierre, colique, passion et maladie du costé); 4. 1559 « qui est le résultat d'un important travail intellectuel ou artistique » (AMYOT, v. travailler I C 2); 5. 1602 synon. de façonné, manufacturé (B. DE LAFFEMAS, Lettres et exemples de la Feu Royne Mère..., p. 124 ds KUHN, p. 67: marchandises travaillées); 1618 travaillé à la damasquine (doc. ds X. BARBIER DE MONTAULT, Œuvres compl., t. 1, p. 140). Part. passé adj. de travailler. Fréq. abs. littér.:3 087. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 8 053, b) 3 238; XXe s.: a) 3 074, b) 2 671.

Encyclopédie Universelle. 2012.