trépasser [ trepase ] v. intr. <conjug. : 1> ♦ Vx ou littér. ⇒ décéder, mourir. Il avait trépassé; il était trépassé. « Il était arrivé au vieil absent [...] diverses choses dont la principale était qu'il était trépassé » (Hugo).
♢ P. p. adj. Mort. — Subst. Les trépassés : les morts. La fête des Trépassés. La baie des Trépassés, dans le Finistère. « Dans la plupart des hameaux de la Bretagne, c'est ordinairement à la pointe du jour que l'on sonne pour les trépassés » (Chateaubriand).
● trépasser verbe intransitif (de passer) Littéraire. Mourir, décéder. ● trépasser (difficultés) verbe intransitif (de passer) Conjugaison Aux temps composés, trépasser se conjugue avec l'auxiliaire avoir pour exprimer l'action : elle a trépassé dans la nuit, et avec l'auxiliaire être pour exprimer l'état : elle est depuis longtemps trépassée. Remarque Le quasi-synonyme mourir se conjugue avec l'auxiliaire être dans tous les cas. ● trépasser (synonymes) verbe intransitif (de passer) Littéraire. Mourir, décéder.
Synonymes :
- décéder
- disparaître
- expirer
- passer (vieux)
- s'éteindre
trépasser
v. intr. Vx. ou litt. Mourir, décéder.
⇒TRÉPASSER, verbe intrans.
Vieilli ou littér. [Le suj. désigne un être hum.] Mourir. Synon. décéder, disparaître, expirer, s'éteindre, passer1. Le matin suivant, après s'être confessée, elle trépassa, silencieuse et hautaine (LOTI, Ramuntcho, 1897, p. 276). On ne se souvenait plus au juste si telle personne qu'on n'avait jamais l'occasion de voir s'était sortie de sa fluxion de poitrine ou avait trépassé (PROUST, Temps retr., 1922, p. 977).
Rem. Trépasser se conjugue avec l'auxil. avoir quand on veut exprimer l'action qui s'est passée à l'époque dont on parle: Cette illusion sans laquelle il eût probablement trépassé d'un coup (DRUON, Gdes fam., t. 2, 1948, p. 19). Avec l'auxil. être quand on veut exprimer l'état résultant de cette action: La poule mangea le lapin, et le lendemain elle était trépassée (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 763).
Prononc. et Orth.:[], [-a-], (il) trépasse [-], [-a-]. V. trépas. Ac. 1694, 1718: trepasser; dep. 1740: tré-. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 « passer au-delà (ici, dépasser quelqu'un) » (Roland, éd. J. Bédier, 2865) — XVIe s., empl. avec de nombreuses nuances, au propre et au fig., dans les domaines spatial et temporel, v. T.-L., GDF. et FEW t. 7, pp. 720-721; 2. a) ca 1135 trespasser de cest siecle « mourir » (Couronnement Louis, éd. Y. Lepage, AB, 259); d'où 1155 trespasser « id. » (WACE, Brut, éd. I. Arnold, 1654); b) ca 1245 ames trespassees (HUON DE CAMBRAI, Regrets N.D., 235, 1 ds T.-L.). Comp. de l'a. fr. tré(s)- marquant le mouvement au-delà (lat. trans « au-delà, par-delà ») et de passer1. Fréq. abs. littér.:64.
DÉR. Trépassement, subst. masc., vieilli ou littér. Trépas. Le jeune homme s'était sauvé par-dessus les murs et avait été rejoindre son cher Henri de Navarre, avec lequel, après le trépassement du roi Henri III, il avait guerroyé neuf ans (SAND, Beaux MM. Bois-Doré, t. 1, 1857, p. 18). — [], [-a-]. V. trépas. Ac. 1694: trépassement; 1718: trepassement; dep. 1740: trépassement. — 1re attest. ca 1145 « passage de la vie à la mort » (WACE, Conception N.-D., éd. W.-R. Ashford, 1476), Ac. 1694 précise: ,,Il n'a guerre d'usage qu'en cette façon de parler. Le Trépassement de la Vierge``; de trépasser, suff. -ment1.
BBG. — DARM. Vie 1932, p. 160.
trépasser [tʀepɑse] v. intr.
ÉTYM. V. 1155, trespasser; « dépasser en marchant », 1080; de passer, et préf. tres-, du lat. trans; → aussi Transir (étym.).
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♦ Vx ou par plais. Mourir; décéder. || Il a vu passer, repasser (cit. 2) et trépasser les ministres. || Il avait trépassé; il était trépassé (→ Principal, cit. 1).
1 Ah ! Philis, je trépasse;
Daigne me secourir (…)
Molière, la Princesse d'Élide, IVe intermède, 2.
2 (Il) ne pouvait que la tenir dans ses deux bras, en l'appelant sa chère mère, sa chère amie et en la priant, comme si la chose était en son pouvoir, de ne pas trépasser si vite et sans entendre ce qu'il voulait lui dire.
G. Sand, François le Champi, XVIII.
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trépassé, ée p. p. et adj.
ÉTYM. (XIIIe).
♦ Mort. || « Qu'il vaut mieux être encor cocu (cit. 3) que trépassé » (Molière). — N. m. pl. || Les trépassés : les morts. || Priez pour les trépassés ! (1690). || La fête des trépassés : la fête des morts, le 2 novembre. || La baie des Trépassés, baie de la côte bretonne (Finistère), entre la pointe du Raz et la pointe du Van.
3 Las ! pour un trépassé vous êtes bien gaillard !
Molière, l'Étourdi, II, 4.
4 Dans la plupart des hameaux de la Bretagne, c'est ordinairement à la pointe du jour que l'on sonne pour les trépassés. Cette sonnerie compose, de trois notes répétées, un petit air monotone, mélancolique et champêtre.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, éd. Levaillant, t. I, p. 132.
5 Et l'archange cria : « Trépassés ! trépassés !
Levez-vous, accourez, venez, comparaissez !
Voici l'instant où l'aigle aura peur des colombes. »
Hugo, la Légende des siècles, LIV, V.
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DÉR. 1. Trépas, trépassement. V. 2. Trépas.
Encyclopédie Universelle. 2012.