triboulet [ tribulɛ ] n. m.
• 1611; a. provenç. tribolet (1498); de l'a. fr. tribo(u)ler « agiter, secouer »; lat. tribulare
♦ Techn. Outil d'orfèvre servant à arrondir. — Tige graduée servant à mesurer le diamètre intérieur des bagues.
● triboulet nom masculin (ancien français triboler, du latin tribulare, tourmenter) Cylindre en bois dont se sert l'orfèvre pour arrondir certaines pièces. Cône gradué qui sert, en bijouterie, à mesurer le diamètre des bagues.
I.
⇒TRIBOULET1, subst. masc.
ORFÈVRERIE
A. — Outil d'orfèvre servant à arrondir. On tourne, sur le triboulet, un cercle dont l'épaisseur doit entrer dans la rainure, et on le colle dans cette rainure en appuyant sur toute la circonférence de la pièce (ROUSSET, Trav. pts matér., 1928, p. 115).
B. — Cône allongé servant à déterminer le diamètre des bagues. (Dict. XIXe et XXe s.).
Prononc. et Orth.:[]. Homon. et homogr. triboulet2. Étymol. et Hist. 1611 (COTGR.). Dér. de l'a. fr. triboler « remuer », v. tribouiller. Sans doute ainsi nommé parce que l'objet à travailler est tordu et tourné (cf. a. prov. tribolet 1498, Inventaire de la boutique d'un orfèvre de Draguignan ds FAGNIEZ t. 2, p. 295).
II.
⇒TRIBOULET2, subst. masc.
Vx. Personnage grotesque. Synon. bouffon. Ces poëtes à rhingraves Étaient hautains et hideux; C'étaient des Triboulets graves; Ils chantaient; et chacun d'eux, Pourvu d'un honnête lucre, De sa splendeur émaillait Le Parnasse en pain de sucre Fait par Titon du Tillet (HUGO, Chans. rues et bois, 1865, p. 126).
Prononc. et Orth.:[]. Homon. et homogr. triboulet1. Étymol. et Hist. 1585 (N. DU FAIL, Contes et Discours d'Eutrapel, éd. J. Assézat, t. 2, p. 111: Je vi, disoit il continuant, un fol fanatic, un Triboulet de la Triboulière en Triboulois, plus sage d'un pied que Sebillot); 1611 (COTGR.). Empl. comme nom commun de Triboulet, nom du bouffon des rois de France Louis XII et François Ier à qui la litt. de l'époque (p. ex. Rabelais et Marot) fit une large place; ce nom propre usité dès l'a. fr. (ca 1200, Renart, branche X, éd. M. Roques, 10149), est prob. dér. de l'a. fr. triboler « remuer », v. tribouiller. Bbg. QUEM. DDL t. 40.
1. triboulet [tʀibulɛ] n. m.
ÉTYM. 1611; anc. provençal tribolet, 1498; de l'anc. franç. triboler, tribouler « agiter, secouer »; du lat. tribulare.
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♦ Techn. Outil d'orfèvre, tige tronconique servant à arrondir les anneaux, les bagues. — Tige servant à mesurer le diamètre des bagues.
1 Pour lui donner la forme d'un cercle, qui est la plus ordinaire, après l'avoir coupée à longueur, on la recourbe, grossièrement, et on en soude les extrémités, puis on la force au maillet sur un cône en fer appelé triboulet.
Luc Lanel, l'Orfèvrerie, p. 10.
2 C'était une vieille histoire, jugée entre les deux guerres. Le bijoutier Mestorino avait tué, à coups de triboulet, cet instrument en métal qui sert aux joailliers à mesurer le diamètre des bagues, un certain Truphème, qui venait lui présenter une traite.
R. Floriot, La vérité tient à un fil, p. 193.
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2. triboulet [tʀibulɛ] n. m.
ÉTYM. 1594; nom d'un bouffon de Louis XII et de François Ier, probablt du lat. tribolare, avec infl. de boule.
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♦ Vx. Personnage grotesque, dérisoire. || Des triboulets.
Encyclopédie Universelle. 2012.